Article publié le jeudi 23 juin 2022.
Face
à la grave crise de recrutement dans l’Éducation nationale et à ses
conséquences pour les élèves et les personnels pour l’année 2022-2023,
le SE-Unsa dépose une alerte sociale et fait part de ses propositions
par un courrier officiel au ministre Pap Ndiaye.
Dès
sa première rencontre le 24 mai avec le ministre, le SE-Unsa lui a
exprimé sa vive inquiétude quant au fort déficit en personnel qui menace
le fonctionnement de notre Service public d’éducation. Malgré une
demande unanime des organisations syndicales en Comité technique
ministériel, la rue de Grenelle ne donne toujours pas de visibilité sur
ce qui est mis en place.
Pour
le SE-Unsa, il faut des mesures immédiates et fortes afin de
sécuriser non seulement la rentrée mais aussi l’ensemble de l’année
scolaire. Sans cela, au-delà des problèmes qui seront apparents dès les
premiers jours de septembre c’est toute l’année qui sera profondément
impactée avec une grave dégradation des conditions d’enseignement et
d’éducation de nos Ă©lèves et un lourd impact sur les personnels dĂ©jĂ
très marqués par la succession de crises.
Pour le SE-Unsa, il faut :
-
l’augmentation immédiate du nombre de fonctionnaires stagiaires par le
recrutement dès ce mois de juillet des candidats figurant sur les listes
complémentaires de tous les concours, et pas uniquement ceux des
disciplines et territoires déficitaires ;
-
le recrutement en urgence et en nombre suffisant de personnels
contractuels, eux-mêmes sécurisés financièrement et
professionnellement :
- Leurs contrats doivent être immédiatement prévus jusqu’au 31 août 2023, rémunérés a minima
à l’indice 388 sur l’ensemble du territoire, avec un avancement
indiciaire au niveau immédiatement supérieur pour les contractuels
renouvelés dans leurs fonctions au 1er septembre 2022 ;
- Leur accompagnement doit être assuré
pour leur prise de fonction puis pour faciliter, par la suite, l’accès Ă
un emploi statutaire.
- des conditions de rémunération, d’indemnisation et de travail sécurisantes pour les étudiants en alternance ;
- la revalorisation des différents tutorats ;
-
des recrutements d’accompagnants d’élèves en situation de handicap
(AESH) en nombre suffisant et dans des conditions qui leur permettent de
sortir de la précarité ;
- des recrutements d’assistants d’éducation (AED) en nombre important dans le second ainsi que dans le premier degré.
En
complément de ces mesures immédiates, il faut engager un travail
profond sur l’attractivité de nos métiers : revalorisation conséquente,
prise en compte sérieuse des conditions de travail, gestion humaine des
ressources, remise Ă plat de la formation initiale et des conditions
d’entrée dans le métier, visibilité pluriannuelle des recrutements.
Compte-tenu
de la gravité de la situation, le SE-Unsa souhaite qu’un dialogue
social sincère et nourri s’engage afin de permettre à notre Service
public d’éducation de jouer pleinement son rôle fondamental dans notre
pays.