Le
Président, candidat à sa succession et donné favori par les sondages, a
présenté son programme. S’agissant de l’éducation, son projet ne
regarde pas l’École telle qu’elle est. Il ne regarde pas les métiers de
l’éducation tels qu’ils sont. Le président candidat n’a ni entendu le
désarroi des professionnels, ni vu, semble-t-il, les difficultés de
recrutement qui s’accroissent. Le président candidat ne panse ni ne
pense l’École d’aujourd’hui.
Manifestement,
selon ce programme, les métiers de l’éducation laisseraient encore
beaucoup de temps et d’énergie disponibles pour travailler davantage
alors que leur exercice s’est complexifié et alourdi de toujours plus de
missions et, pour le second degré, d’heures supplémentaires
obligatoires faute de recrutements Ă la hauteur des besoins.
Le
prĂ©sident candidat rĂ©sume la mission d’enseignement et d’éducation Ă
des questions d’apprentissages individuels des élèves reposant en grande
partie sur un engagement professionnel qu’il faudrait accroître et
aiguillonner par de la reconnaissance individuelle et de la compétition
nourrie à la transparence des résultats chiffrés et rendus publics au
niveau le plus local.
Le
candidat Macron est pourtant le président sortant qui a vu de très près
les crises. Force est de constater qu’il n’en a rien retenu. Il a
choisi de ne pas prendre la mesure du découragement et de l’épuisement
des personnels après cinq ans de mise sous tension par son ministre et
de deux ans de crise sanitaire, de leur ras-le-bol de ne pas ĂŞtre
entendus quand ils disent la difficulté du métier, de leur besoin d’être
revalorisés symboliquement et financièrement pour ce qu’ils font déjà .
Il
n’a pas non plus fait le choix de lutter contre les inégalités et la
ségrégation sociale qui, jusque dans l’École, minent notre société. En
tout cas, il n’en a rien retenu pour son programme, un programme
davantage soucieux de tirer de vieilles ficelles Ă©lectoralistes que
d’élever le débat sur l’éducation dans notre pays pour répondre aux
défis démocratiques, écologiques et économiques devant nous.