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SE-UNSA VERSAILLES


 Par SE-UNSA VERSAILLES
 Le  lundi 9 septembre 2019

Les 300 euros, suis je concerné ?

 
Quand notre ministre annonce une hausse de salaire de 300 € en moyenne pour les enseignants en 2020, il oublie juste de préciser que c’est l’application du dernier gain indiciaire du protocole PPCR, applicable au 1er janvier 2020.

Selon le corps auquel on appartient, l’échelon auquel on se trouve, le montant de la hausse salariale est très variable. Allant de rien du tout à 600 € annuels, quelques repères sont nécessaires pour y voir un peu plus clair.

En moyenne, pour l’ensemble des corps dans le grade de la classe normale, le gain moyen annuel net est de 223 €. Seuls les échelons 6, 7, 8 et 9 tirent leur épingle du jeu. Au 8e, on atteint même le record de 446 € net en plus dans l’année. Au 2e échelon aucun gain, mais les collègues y accédant naturellement après une année au 1er, verront quand même une petite évolution puisqu’ils changent d’échelon.

Le bond est surtout visible pour le grade de la hors classe avec un pic au 1er échelon à 669 € contre 223 € au 4e échelon. Formidable pourrait on se dire... c’est oublier que globalement une masse importante de collègues, lors du changement de grade passent directement au 4e échelon sans passer par la case du 1er... ce qui fait déchanter assez vite. Ainsi si la moyenne annuelle nette est de 401 € dans ce grade, ce chiffre est à minorer.

S’agissant de la classe exceptionnelle, aucune différence.

Pour les agrégés en classe normale, le 3e échelon est le grand gagnant avec plus de 490 € de gain annuel. Les 2e et 11e échelons, eux, ne gagnent rien. Pour le reste, comme dans les autres corps, les 6, 7, 8 et 9 passent la barre des 300 € nets annuels. En moyenne le gain moyen annuel est de 239 €.

Enfin, s’agissant des instituteurs, seuls ceux au 10e échelon gagneront bien les 300 € annoncés et même un peu plus. Les autres se contenteront de moins.

Moralité de l’histoire des 300 euros de notre Ministre, il faut toujours se méfier des chiffres, on peut leur faire dire n’importe quoi.

Pour le SE-Unsa, la question de la revalorisation des rémunérations reste un vrai sujet à travers la perte continuelle du pouvoir d’achat. Le contexte actuel d’évolution du schéma des retraites ajoute un caractère urgent à cette question.