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SE-UNSA NORMANDIE


 Par SE-UNSA ROUEN
 Le  mardi 29 septembre 2020

Création d’un lycée international dans l’Eure : pour l’Unsa Education, c’est non !

 

Lors du CAEN (Conseil Académique de l'EN) du 28 septembre dernier, la région Normandie a présenté son projet de lycée international à Bourg-Achard dans l'Eure : l'EPLEI (établissement public local d'enseignement international)

Un statut dérogatoire à l'EPLE, l'EPLE international, a été créé dans la loi dite "pour une école de la confiance". Le ministre se défend de favoriser la création d’établissements pour une « élite » sociale. Mais il ne suffit pas d’inscrire un objectif de mixité sociale et scolaire dans la loi pour qu’il se réalise.

S’il est précisé que l’on veillera « à la mixité sociale des publics scolarisés », l’exigence d’un niveau élevé de maîtrise de la langue étrangère conduit immanquablement à un recrutement socialement très marqué (le plus souvent enfants de diplomates étrangers ou de cadres de grandes multinationales implantées en France). Le constat est déjà vrai pour la plupart des sections internationales existantes. 

Et s’il est aussi précisé dans le décret que l’effectif pourra compter jusqu’à un tiers d’élèves suivant un cursus classique (DNB et Bac), aucune limite basse n’est fixée. Les documents proposés n’apportent aucune garantie de mixité.

Un très récent rapport de l’inspection générale confirme ces inquiétudes. Il précise que les exigences de recrutement, « en termes académiques et linguistiques ne favorisent pas nécessairement la mixité sociale, même si elle ne l’exclut pas, car elle privilégie d’abord les enfants des parents dont l’indice de positionnement social (IPS) est souvent élevé ». Et il note « qu’il conviendra que les différents acteurs éducatifs soient particulièrement vigilants pour satisfaire ce critère ».

Par ailleurs, l'EPLE international pourra déroger à la scolarité commune, au socle commun, aux cycles, aux programmes de l’école et recevoir de l’argent privé.

L’Unsa Education dénonce la création d’établissements quasi-privés financés en majeure partie par l’argent public pour n'accueillir pourtant que des élèves triés sur le volet alors que c'est d'un véritable lycée de secteur dont cette partie du département a besoin pour désengorger le lycée Prévert de Pont-Audemer et limiter le temps de transport quotidien des lycéens du Roumois. 

Un EPLEI n’aboutirait qu’à creuser les fractures qui minent notre société.  L’Unsa-Education refuse ce séparatisme social et scolaire et  défend une affectation des moyens du service public d’éducation en priorité pour les élèves qui en ont le plus besoin.

Nous avons donc voté contre ce projet.