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SE-UNSA POLYNESIE


 Par SE-UNSA POLYNESIE
 Le  vendredi 8 septembre 2017

Un observatoire de l’absentéisme des professeurs ?

 

Cet observatoire n’est-il qu’un nouveau chiffon rouge agité contre les enseignants, qui ne sont pas « absentéistes » ? Il masque au grand public le réel problème de non-remplacement des professeurs absents.

Lors de la conférence de presse de rentrée, le vice-recteur M. Philippe Couturaud a annoncé la création d’un observatoire de « l’absentéisme » des professeurs et la remise à plat d’une « méthodologie du remplacement ». Dans sa lettre de rentrée, la ministre Mme Tea Frogier s’exprime aussi sur ce sujet : « si l’absentéisme des élèves, indicateur premier des risques de décrochage scolaire, reste une préoccupation prioritaire dans les actions de prévention et de lutte dans les établissements scolaires, celui des personnels enseignants doit aussi le demeurer. » Après avoir rappelé la nomination d’un médecin de prévention pour les agents de l’État mis à disposition, la ministre rappelle que « si des actions d’accompagnement et de prévention sont prévues dans les textes en vigueur, ces derniers prévoient également des dispositions coercitives pour tout abus constaté par l’administration. »

L’absence des enseignants est souvent source de problèmes et de tensions dans les établissements. Le SE-Unsa rappelle que dans la très grande majorité des cas les enseignants dits « absents » sont soit au travail (formation, convocation à des réunions ou à des examens), soit en congés de maladie ordinaire (CMO), ce qui arrive dans un métier fortement exposé aux maladies contagieuses.

Le SE-Unsa partage l’objectif d’améliorer la qualité du service public, mais regrette vivement que le titre de l’observatoire, très médiatique, porte sur « l’absentéisme » des enseignants. Ce terme laisse à penser que c’est une pratique largement installée dans la profession, ce qui est faux (voir le point repères ci-dessous), et qui masque trop vite le réel problème du non-remplacement des professeurs absents. Le sujet est important et doit bénéficier d’une approche globale, combinant la gestion des ressources humaines, l’organisation du service public d’enseignement et l’amélioration des conditions de travail. Par ailleurs, le retour du jour de carence augure une gestion seulement comptable et inefficace du dossier, qui stigmatise encore plus les fonctionnaires (voir notre article).

Le SE-Unsa demande à connaître les contours précis de cet « observatoire de l’absentéisme », et à ce que les représentants des personnels soient consultés ou associés à ses travaux et conclusions.

Repères : les profs moins absents que la moyenne des salariés

Le nombre de CMO est en moyenne de 6.7 jours/an pour les enseignants (DGAFP – 2013). Rapportés aux nombre de jours travaillés, l’absence des enseignants pour maladie est de 3.2%, alors qu’il est de 3.7% tous secteurs confondus (privés et publics). Les métiers de l’hébergement et de la restauration sont à 3.9% par exemple (DARES, 2013).

Un médecin de prévention en Polynésie française, enfin !

Un médecin de prévention pour les agents de l’État exerce, depuis la rentrée, ses fonctions à la DGEE. Il est possible de le rencontrer sur rendez-vous. Pour notre ministre, « les personnels de l’État mis à disposition de la Polynésie française, enseignants et non enseignants, disposent donc désormais d’un référent en matière de santé au travail. »

Le SE-Unsa 987 est satisfait de cette nomination. Le médecin ne risque pas de manquer de travail. Le SE-Unsa souhaite que ses services puissent concerner tout autant les personnels exerçant dans les archipels éloignés de Tahiti.