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SE-UNSA POITIERS


 Par SE-UNSA POITIERS
 Le  lundi 10 février 2020

E3C : Droit dans le mur ?

 

Le SE-Unsa a demandé dès le 19 novembre la suppression de la première session d’E3C au vu de l’état d’impréparation des services, de l’insatisfaction face aux sujets et à la préparation des élèves et du climat de tension sociale. Sans succès.
Il n’a cependant appelé ni au boycott ni au blocage des lycées car il tient à rester dans les moyens légaux de l’action syndicale et il ne veut pas ajouter des difficultés pour les candidats.

Le SE-Unsa s’inquiète de constater que certains enseignants optent pour des moyens d’action plus radicaux, voire illégaux, et empêchent des élèves qui souhaitent composer et des enseignants qui veulent les encadrer de le faire.

L’absence d’écoute depuis de longs mois de la part du ministère des enseignants de lycée qui expriment leur frustration professionnelle de ne pas pouvoir bien travailler avec leurs élèves et les nombreuses suppressions de postes prévues à la rentrée 2020 en lycée ne sont pas pour rien dans cette escalade.
 
Le SE-Unsa rappelle au ministre que ne pas mettre les moyens suffisants dans une réforme, c'est la saboter ; que mal préparer une première session de contrôle continu du bac général avec tout ce que cela suppose de remise en cause du symbole républicain, c'est décrédibiliser cette modalité d’évaluation aux yeux des acteurs ; enfin que tenir un discours répressif à tous les étages (national ou académique) en niant les difficultés ou en les attribuant uniquement aux personnels mobilisés ne peut qu’ajouter de l’huile sur le feu dans un climat de méfiance démocratique et sociale exacerbée.
 
Le SE-Unsa demande que le ministre renoue le dialogue. Une reconnaissance juste de la charge de travail engendrée par les E3C et l’ouverture du chantier de leur évolution pourraient apaiser le climat très tendu régnant dans les lycées.

 

Comité de suivi lycée GT : quelle sortie de crise ?

E3C et programmes étaient au menu du comité de suivi de la réforme du lycée GT. Si les inquiétudes sont partagées, les solutions évoquées sont loin d’être consensuelles. Comment avancer dans un tel contexte ?

Programmes : le SE-Unsa demande des allègements

 
Pour le SE-Unsa, il est important de rappeler en préalable que l’objectif de la réforme doit être d’améliorer la qualité des apprentissages des élèves et de leur donner l’opportunité de construire leur projet de formation post-bac en vue d’une meilleure réussite dans leurs poursuites d’études.
 
Les programmes ont été défendus par la présidente du Conseil supérieur des programmes. Elle en a revendiqué l’ambition et rejeté toute critique quant à leur caractère pléthorique et leur absence de problématisation.
 
Nous avons fait valoir que l’accumulation de savoirs ne garantit en rien la qualité des apprentissages des élèves, et que dans de nombreuses disciplines, les programmes conjugués à des conditions d’enseignement défavorables conduisent à un survol néfaste aux plus fragiles. Nous plaidons pour des allègements dès l’an prochain dans plusieurs disciplines et demandons qu’une méthode de révision des contenus soit élaborée en prenant en compte les retours des enseignants.
 
 
E3C : la première session cristallise toutes les tensions
 
Alerté depuis de longues semaines sur les risques qu’il y avait à maintenir cette première session, le ministre a voulu passer en force. Le résultat est très inquiétant. Actions radicales, réponses privilégiant la répression pour les enseignants comme pour les élèves : les communautés éducatives n'en sortiront pas indemnes. Si le comité de suivi est bien conscient de la situation, il peine à faire des propositions qui pourraient apaiser la crise.
 
En effet, ce qui clive, c’est l’introduction même du contrôle continu dans le baccalauréat général, plutôt que ses modalités. Pourtant, c’est bien le contrôle continu qui est utilisé pour l’orientation (procédure APB puis parcoursup) et depuis longtemps, le baccalauréat ne joue plus un rôle déterminant dans le parcours des élèves. Il est progressivement devenu un certificat de fin d'études secondaires.
 
Le SE-Unsa est favorable à l’introduction d’une part de contrôle continu dans le bac. Il juge que ses modalités dans le nouveau bac qui cumulent bulletins trimestriels et E3C sont inutilement complexes et doivent être simplifiées.
 
Enfin, reconnaître correctement la charge de travail des enseignants des disciplines de tronc commun est un moyen d’apaiser les tensions : du temps collectif et une indemnité à la hauteur sont indispensables.
 

Lire l'article Réforme du lycée GT : Évaluation, stop la pression !