Pass Culture : une coupe budgétaire qui passe mal, particulièrement en Pays-de-la-Loire
La part collective du Pass culture, qui permet aux établissements de financer des projets culturels à destination des élèves, est la dernière victime en date de la politique de rigueur budgétaire : les établissements vont devoir se partager 10 millions d’euros d’ici à la fin de l’année scolaire. Une mauvaise nouvelle qui a mis la communauté éducative en émoi fin janvier.
Une belle idée, victime de la politique de rigueur budgétaire
La part collective du pass culture, mise en place en 2022, est un crédit alloué à chaque classe au prorata du nombre d’élèves, afin de financer des projets d’éducation artistique et culturelle. Elle permet de soutenir une politique culturelle de qualité pour les élèves. Depuis septembre 2023, cette part collective est accessible à toutes les classes de la 6e à la terminale (de 20 à 30€ par élève, selon la classe).
C’est cette part collective, permettant de financer de nombreux projets dans les établissements, qui est aujourd’hui menacée. Le 30 janvier, les chefs d’établissements ont été informés du gel de la part collective, réduisant à 10 millions d’euros les crédits disponibles pour financer tous les projets jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Une bien mauvaise nouvelle pour les équipes pédagogiques et le secteur culturel
Cette décision a généré une course à la validation de projets sur la plateforme dédiée avant l’épuisement des fonds. De nombreux projets ne pourront pas être financés. Concrètement, depuis le 31 janvier, ce sont des centaines de projets réfléchis par les équipes pédagogiques et les structures culturelles, de visites de musées, d’ateliers artistiques (chants, théâtre), d’ateliers d’écriture, de rencontres avec des écrivains, des réalisateurs, des scientifiques, des artistes qui sont abandonnés.
Cela ne manquera pas de mettre en grande difficulté le secteur de la culture, déjà mis à mal par les baisses de subventions des collectivités territoriales, particulièrement aiguës dans notre région. Concernant les lycées, ce gel de la part collective du pass culture s’ajoute à la baisse drastique des crédits éducatifs autonomie en région Pays-de-la-Loire, autre source de financement des projets pédagogiques, notamment culturels.
En 2024, 97 millions d’euros étaient alloués à la part collective du Pass culture. En 2025, cette part est réduite à 72 millions d’euros. Afin d’assurer la survie du dispositif à la rentrée 2025, le ministère a scindé cette enveloppe budgétaire : 50 millions d’euros à utiliser jusqu’au mois de juin 2025, 22 millions de septembre à la fin de l’année civile.
Problème : au moment de l’annonce de la ministre, 80% des fonds pour l’année scolaire 2024/2025 avaient déjà été utilisés.
Le SE-Unsa agit pour demander le maintien du budget de la part collective du Pass culture
Le ministère de l’Éducation, dans un communiqué, se veut rassurant en promettant d’examiner au cas par cas les projets qui auraient été pré-réservés, mais n’auraient pu être validés. Cela ne nous satisfait pas, nous souhaitons que l’enveloppe de la part collective soit rétablie.
L’intersyndicale éducation, dont l'Unsa éducation, a écrit mardi 4 février à la ministre de l’Éducation nationale pour dénoncer cette décision et lui demander le maintien de ce budget.
Retrouvez ce courrier ainsi que l'article sur notre site national ici.