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SE-UNSA NANCY-METZ


 Par SE-UNSA NANCY-METZ
 Le  vendredi 23 juin 2023

CSA du 22 juin : nos revendications

 

compte -rendu en cours !mais voici déjà notre déclaration :

Déclaration liminaire Unsa Education au CSA du 22 juin 2023

 

Dans notre déclaration, nous nous appuierons sur une rapide analyse des résultats du baromètre des métiers, par lequel depuis 12 ans, notre fédération, l’ Unsa Education, interroge nos collègues, les agents de l’Education nationale, sur leur métier. Ce baromètre illustre parfaitement également l’état d’esprit des personnels de notre académie.

Les personnels qui portent les politiques de jeunesse et d’avenir dans notre pays expriment un découragement alarmant. 19% seulement conseilleraient leur métier à un jeune de leur entourage, encore 3 points de moins que l’an dernier.

L’UNSA Éducation veut vous alerter sur les fortes attentes des personnels du service public de l’éducation, de la recherche et de la culture. L’amour du métier continue à faire battre le cœur des collègues, dans 92% des réponses, mais cet enthousiasme s’effrite dans le détail. Les chiffres interrogent, quand le bonheur d’exercer le métier est plus faible en proportion chez les enseignantes et enseignants et décroît avec l’âge, mais aussi quand les chiffres sont meilleurs en éducation prioritaire, là où des moyens supplémentaires sont attribués.

La proportion de personnels qui songent à changer de métier, notamment vers le privé, est en augmentation constante depuis 2016, ce qui met en exergue un problème d’attractivité pour les métiers de la fonction publique. Les chiffres diffèrent souvent selon l’âge, le genre ou le corps d’appartenance : les conditions de travail se dégradent chez les femmes, notamment en début de carrière et les perspectives de carrière sont jugées particulièrement insatisfaisantes en milieu de carrière, entre 35 et 55 ans.

La charge de travail est un problème de plus en plus sensible chez les personnels d’encadrement du ministère de l’éducation, qui ont porté le système à bout de bras pendant la crise sanitaire. Derrière la priorité constante accordée au pouvoir d’achat, c’est la première fois que la surcharge de travail dépasse les 50% dans notre baromètre.

L’UNSA Éducation, au vu des résultats de l’enquête, questionne la capacité durable de la puissance publique à porter des politiques nationales, après un premier quinquennat Macron désastreux pour le dialogue social et la place donnée aux représentantes et représentants du personnel, quand 91% des personnels se déclarent en désaccord avec les politiques menées dans leur ministère. Les changements de casting ne suffisent plus quand c’est la méthode descendante, ignorant les difficultés et les réalités du terrain, qui est rejetée, y compris par les chefs d’établissement. Cette méthode, qui s’appuie surtout sur des annonces médiatiques, doit changer et laisser plus de place à une appropriation par le terrain de grandes orientations nationales. La crise de confiance est forte et inquiétante.

La mutation numérique crée de profonds clivages, notamment générationnels, chez les personnels, majoritairement réticents face à de nouvelles dématérialisations qui ont souvent entraîné une surcharge de travail. Les personnels font remonter que le virage écologique, dans leur école, leur établissement ou leur service, est largement plus le fait de personnels qui s’engagent individuellement que d’une véritable stratégie collective (41% d’efforts individuels contre 12% de véritable stratégie locale d’après les répondantes et répondants). Face à l’urgence climatique, cette situation doit impérativement changer, la transition écologique doit devenir centrale dans les politiques publiques.

A cette situation, le gouvernement répond à certains personnels, par le Pacte et un « travailler plus pour gagner plus » laissant croire en filigrane à l’opinion publique, que ses agents n’en font encore pas assez. Où est donc la promesse présidentielle d’une revalorisation de 10% pour tous et toutes ? Ce pacte va aggraver les inégalités femmes/hommes, dégrader massivement les conditions de travail des collègues et les conditions d’apprentissage des élèves, creuser les inégalités entre les écoles et les établissements et créer des tensions au sein des collectifs de travail.

Sa mise en œuvre à marche forcée, dans un flou absolu, vient ajouter de l’absurdité à un dispositif déjà bancal et inéquitable.

L’UNSA Education s’oppose à ce Pacte, dénonce son cynisme et s’interroge sur ses conséquences néfastes. Les divisions entre les catégories de personnels au sein des écoles et établissements scolaires sont déjà visibles et des risques psycho-sociaux sont à craindre.

Depuis plusieurs années maintenant, nous constatons qu’un nombre significatif de postes de techniciens de recherche et de formation(TRF) en EPLE restent vacants dans notre académie.

Lors du GT sur le mouvement des TRF, l’UNSA ITRF BiO avait proposé de maintenir le mouvement académique de fin d’année en plus de la possibilité de muter « au fil de l’eau », comme le propose l’administration.

On voit aujourd’hui que l’option « au fil de l’eau » est bloquée par l’absence de volonté de publier les postes sur la Place de l'Emploi Public, alors que des candidats seraient potentiellement intéressés. Sachant que les promotions par liste d’aptitude TRF sont réalisées sur poste et sans ouverture de concours de recrutement, certains emplois restent inoccupés, ce qui impacte fortement en terme de compétences techniques  les établissements touchés.

Avec la mise en place d’un examen professionnel pour passer Assistant Ingénieur dans l’ Enseignement supérieur et de Recherche, le risque est grand de voir migrer les plus compétents et d’appauvrir un peu plus la filière ITRF en Etablissements publics locaux d’enseignement (EPLE).

Pour l’Unsa Education, il est largement temps de redonner de l’attractivité à cette filière.

Nous ne détaillerons pas les conséquences sur les conditions de travail et la souffrance aux travail :

- des personnels administratifs dues au déploiement précipité  de logiciels comme Opale ou Renoirh,

- le projet de réforme de la voie pro imposée et insuffisamment discutée,

- le projet de fusion des métiers d’AED et d’AESH qui n’ont de commun que la précarité des agents qui l’exercent,

- le nombre croissant d’élèves avec troubles du comportement sans que les personnels soient formés pour les accueillir, en particulier en maternelle quand les troubles n’ont pas été reconnus par les institutions ni même par les parents, mais aussi dans la poursuite de la scolarité quand elle n’est pas adaptée aux besoins de l’enfant du fait par exemple du refus des familles pour une orientation ou par manque de places en structures spécialisée…

la liste est longue des améliorations à apporter.

 Concernant la détérioration des conditions de travail, au quotidien, tous les personnels courent après le temps, subissent de plus en plus d’incivilités de la part des enfants et de certaines familles et doivent affronter une charge de travail qui ne cesse de s’accroître.

Vous l’aurez compris, l’UNSA Education est très inquiète concernant la détérioration des conditions de travail de tous les personnels, s’alarme et dénonce la maltraitance institutionnelle qui ne cesse de s’accumuler. Peut-on encore  s’étonner que les agents démissionnent ou que nos métiers manquent d’attractivité ?

D’autres points provoquent du découragement et créent du mal être chez nos collègues.

Nous citerons par exemple l’avancement – ou plutôt le « non avancement »  des collègues qui ont été privés de rendez-vous de carrière et qui ont vu leur appréciation « satisfaisante » pérennisée depuis 2017. L’Unsa demande, puisque le ministère vient de reconnaitre cette situation et demande une attention particulière, que chacun des dossiers des personnels concernés dans notre académie soit revu et que le passage à la hors classe de ces collègues impliqués (ayant une excellente note avant le PPCR mais une appréciation satisfaisante posée sans rendez-vous de carrière) soit facilité.

L’Unsa demande également que la situation des faisant fonction de directeur de SEGPA soit revue et leur engagement reconnu, ces personnels en effet ne sont pas considérés comme DACS car on leur a supprimé injustement les 50 points de BI alors qu’ aucun texte ne précise l’obligation d’avoir le diplôme DDEEAS pour en bénéficier, et ils ne bénéficient pas non plus de l’ISAE comme leurs collègues PE directeurs d’école déchargés par exemple.

L’ Unsa Education demande que les infirmières,, grandes oubliées du SEGUR de la santé, dont la charge de travail augmente de plus en plus en parallèle du mal-être grandissant chez nos élèves et qui acceptent cependant encore des missions supplémentaires soient également reconnues et valorisées. L'Unsa Education souhaite qu'elles puissent bénéficier du complément de traitement indiciaire (49 points d'indice), qu'elles demandent depuis des mois à juste titre.

L’Unsa Education demande le recours aux listes complémentaires de nos collègues PE.

Monsieur le Recteur, vous avez besoin de tous ces personnels dans notre académie, reconnaissez et valorisez leur engagement.

Pour l’UNSA Education, changer le quotidien en vrai, cela nécessite de substituer à une délétère politique de communication, une politique de l’action construite et réfléchie avec tous les acteurs dans le cadre d’un réel dialogue social pour s’attaquer aux vrais sujets qui s’imposent très concrètement comme une augmentation du pouvoir d’achat mais aussi une amélioration des conditions de travail dans l’intérêt des personnels et des élèves qui leur sont confiés.