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Le principe fondateur du SE-UNSA, jeune syndicat (1992) descendant de la FEN (fédération de l’éducation nationale) est la Laïcité.
Le visage de ce principe est aujourd’hui brouillé. Récupérée par des partis politiques qui l’utilisent pour justifier leur racisme, affublée d’adjectifs (positive) visant à en détourner le cap, la laïcité a besoin d’une reconquête, d’une réaffirmation.
C’est grâce au vent laïque qui a soufflé sur la France que les minorités peuvent accéder à l’égalité inscrite au fronton de nos documents publics.
C’est grâce au chemin de la Laïcité que les femmes, très représentées dans l’Education Nationale peuvent accéder aux postes les plus élevés (Ministre, Rectrice , Inspectrice d’Académie).
Aujourd’hui, dans un contexte délicat où les valeurs s’entrechoquent, seule la Laïcité permettra d’améliorer le vivre ensemble, grâce notamment à l’école publique.
*
Pour vous permettre de tester vos connaissances en la matière, le SE-UNSA vous propose le questionnaire ci-dessous.
Attention, plusieurs réponses sont parfois possibles.
Corrigé Quizz laïcité
Question 1. De 1881 à 1886, les fameuses « lois laïques » de Jules Ferry.
Trois réponses possibles, seules les 2 premières étaient justes : la neutralité des locaux et
des enseignants.
Les lois votées pendant que Jules Ferry était ministre de l’Instruction publique, sont les
premières lois laïques de notre pays. Elles concernent d’abord l’Ecole publique, lieu de
formation par excellence des citoyens d’une République encore contestée.
En 1881, on crée l’école primaire publique et gratuite. En 1882, on y impose un
enseignement laïque. En 1886, on interdit aux enseignants de faire apparaître leurs opinions
religieuses ou philosophiques pour préserver la liberté de conscience de tous les élèves.
Les locaux sont progressivement laïcisés : on enlève les crucifix sur les murs, souvent
pendant les vacances scolaires pour Ă©viter les tensions.
Question 2. L’article 1 de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 :
seule la dernière réponse était fausse.
En fait, l’article 1 dit : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre
exercice des cultes sous les seules restrictions édictées […] dans l'intérêt de l'ordre public. »
La liberté de conscience concerne tous les citoyens, croyants ou non. La liberté religieuse
(ici « le libre exercice des cultes ») n’en est qu’un des aspects.
Evidemment, la République assure aussi la liberté d’expression, notamment dans la
DDHC, art 11 (sur la « libre communication des pensées et des opinions ») & dans la loi sur
la liberté de la presse de 1881.
La liberté d’expression ne peut être limitée par la liberté de croyance, ce sont deux libertés
fondamentales de valeur Ă©gale.
La seule limite, comme toujours, c’est le respect de l’ordre public. Ce qui interdit l’incitation Ă
la haine, la discrimination, ou encore l’incitation à la violence à l’égard, non pas d’une
religion, mais des personnes qui la pratiquent. Cette nuance est fondamentale, car c’est le
citoyen que protège la République, pas sa croyance.
Question 3. Article 2 de la loi de 1905 « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne
subventionne aucun culte » => Réponse 1
L’article 2 met fin au statut privilégié des quatre cultes officiellement reconnus par la
République avant 1905 (catholique, réformé, luthérien et israélite). Les cultes relèvent
désormais du droit privé.
Ils peuvent toujours s’exercer sur la voie publique, c’est-à -dire dans l’espace social, mais
non dans le service public.
La loi de 1905 n’a donc jamais eu pour but d’éradiquer les religions ou de les confiner à la
clandestinité. Il n’y a ni religion d’Etat, ni athéisme d’Etat.
La loi de 1905 est avant tout une loi de séparation entre le religieux et le politique. Comme le
rappelle l’Observatoire de la laïcité, « aucune religion ne peut imposer ses prescriptions à la
République ».
Question 4. Toujours l’article 2 « La République… ne subventionne aucun culte ».
Théoriquement, au regard de la loi de 1905, seule la 4e réponse est fausse.
Mais c'est toujours un sujet qui fâche ... Ainsi ...
Si les actes directement liés aux cultes (cérémonies, formation de ministres du culte,
construction d’édifice) ne sont plus subventionnés par l’Etat, ce n’est pas le cas des actions
sociales, culturelles ou sportives, animées par des associations, religieuses ou pas.
Même si nous crions depuis toujours « Enseignement privé, fonds privés », l’enseignement
privé fonctionne partiellement sur fonds publics. Notamment à cause de la loi Debré (et
malgré les 10 M de signatures recueillies contre elle par le CNAL en 1960) et, plus
récemment, à cause de la loi Carle, dont nous vous parlons régulièrement. Je vous renvoie
sur ces questions à la dernière Lettre des Observatoires (n° 29) publiée par le CNAL.
La réfection des églises est payée par les communes qui sont propriétaires des bâtiments
construits avant 1905 et mis à disposition du clergé et des fidèles. (Art 12, 13 de la loi de
1905).
Les nouveaux lieux de cultes sont en principe financés par des dons des fidèles (cathédrale
de Créteil) ou d’Etats étrangers (grande mosquée de Lyon payée par l’Arabie Saoudite). Ils
le sont aussi par le biais de dons aux associations culturelles de type loi 1901 (la cathédrale
d’Evry, la synagogue de Puteaux sont associées à un institut culturel).
En A-M (Haut Rhin, Bas Rhin, Moselle), où le concordat de 1801 s’applique toujours, le
financement des édifices cultuels est toujours à la charge de l’Etat, sauf les mosquées. Mais
celles-ci peuvent bénéficier de subventions de la part des collectivités territoriales.
Bref, dire que l’article 2 ne s’applique pas vraiment est un euphémisme.
Question 5. Est-ce que la loi de séparation s’applique partout en France ?
Non. La loi de 1905 ne concerne pas les 3 départements d’Alsace-Moselle, qui n’étaient pas
français au moment de son adoption. Dans les années 20, on n’est pas revenu dessus.
Elle ne concerne pas non plus la Guyane où le clergé catholique est payé par le Conseil
général.
Question 6. Et la loi sur les signes religieux à l’école ? Elle concerne qui ?
La loi du 15 mars 2004 s’applique exclusivement aux élèves de l’enseignement public, y
compris en Alsace-Moselle.
Elle ne s’applique pas dans les établissements privés, ni dans les universités. Elle ne
s’applique pas non plus aux candidats qui viennent passer des épreuves dans les locaux
d’un établissement public, ni aux stagiaires de GRETA.
Elle ne concerne pas les enseignants (qui sont astreints à la neutralité par une autre loi), ni
les parents. Lorsqu’ils assistent au conseil d’école ou au conseil de classe, ou lorsqu’ils
viennent rencontrer les enseignants, les parents d’élève ont le droit d’arborer des signes
religieux, toujours dans le respect de l’ordre public.
C’est différent lorsqu’ils interviennent en classe lors de séquences pédagogiques : « Toute
personne intervenant dans une Ă©cole pendant le temps scolaire doit respecter les principes
fondamentaux du service public d'éducation, en particulier les principes de laïcité et de
neutralité » (circulaire n° 2001-053 du 28 mars 2001).
Pour le Se-Unsa, c’est également différent lorsqu’ils accompagnent des sorties scolaires, qui
ne sont que le prolongement de l’action pédagogique faite à l’intérieur de l’Ecole publique.
C’est pourquoi nous intervenons auprès du ministère sur cette question.
Notre devoir est de préserver la liberté de conscience des élèves qui nous sont confiés, pas
celle des parents.
Question 7. Et la cantine scolaire, doit-elle proposer des menus casher ou hallal ?
Certainement pas. Si l’école est obligatoire, la restauration scolaire est un service facultatif.
Choisir de servir des repas hallal ou casher supposerait de faire appel à une filière
spécifique, impliquant la rétribution d’imams ou de rabbins. C’est donc exclu.
En revanche, proposer des aliments de remplacement est possible. C’est le cas dans les
cantines en libre service.
Enfin, terriblement d’actualité, le délit de blasphème. En France, il a été aboli à la Révolution
française.
Sauf qu’en Alsace-Moselle, il a été rétabli par un article hérité du code pénal allemand,
jamais appliqué. Mais certains demandent son extension au reste du territoire français …