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RĂ©sultats de l’enquĂŞte « Pros de la voie pro, vous avez Ă  nouveau la parole »
Article publié le lundi 13 janvier 2025.
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Du 3 octobre au 18 novembre 2024, les PLP ont Ă©tĂ© invité·es Ă  rĂ©pondre Ă  une enquĂŞte du SE-Unsa sur la mise en place du 2e volet de la nouvelle rĂ©forme de la voie professionnelle qui a commencĂ© Ă  ĂŞtre appliquĂ©e Ă  la rentrĂ©e scolaire 2023. 

 
 
Un état des lieux contrasté
 
En ce début d’année scolaire, une enquête a été menée auprès des enseignants de lycée professionnel pour évaluer leur ressenti face à plusieurs évolutions et dispositifs récents mais également pour savoir comment la réforme se mettait en place dans leur établissement. Les résultats révèlent des perceptions mitigées et mettent en évidence des points de satisfaction comme des préoccupations majeures.
 
 
La co-intervention 
 
La diminution de la co-intervention semble avoir Ă©tĂ© bien accueillie par une majoritĂ© des rĂ©pondants, avec 57 % exprimant leur satisfaction. Cette tendance pourrait reflĂ©ter un allègement des contraintes pĂ©dagogiques ou organisationnelles liĂ©es Ă  cette pratique.
Toutefois, 28 % se disent insatisfaits car la co-intervention Ă©tait un dispositif efficace lorsque le binĂ´me d’enseignants travaillait bien ensemble et Ă©tait performant.

Concernant les dispositifs mis en place pour remplacer les co-interventions, les avis sont plus partagĂ©s : 44 % des enseignants se disent satisfaits contre 37 % d’insatisfaits. Cette divergence pourrait ĂŞtre liĂ©e Ă  des diffĂ©rences dans les pratiques locales.
 
 
La deuxième phase de la mise en place de la réforme de la voie professionnelle
 
Ă€ la question La mise en place du parcours poursuite d’étude et du parcours d’insertion professionnelle de 6 semaines dans votre Ă©tablissement est-elle dĂ©jĂ  organisĂ©e ?, une large majoritĂ© des rĂ©pondants (75 %) a indiquĂ© que ce n’était pas encore le cas. Entre septembre et novembre 2024, seuls 22 % des Ă©tablissements semblaient avoir dĂ©jĂ  organisĂ© ces nouveaux dispositifs.

Ces chiffres mettent en lumière les défis importants qui restent à relever pour déployer efficacement ces parcours et les difficultés des équipes à s’emparer dans la hâte des consignes de dernière minute.
 
 
Les changements des dates des PFMP des seconde et première bac pro
 
Dans les retours faits, 56 % des Ă©tablissements ont optĂ© pour un changement de calendrier des PFMP pour les classes de seconde et première. Ce dĂ©placement pourrait ĂŞtre problĂ©matique en fin d’annĂ©e car il faudra accueillir les lycĂ©ens en juin après leur PFMP alors mĂŞme que les conseils de classe seront terminĂ©s, que beaucoup d’établissement sont centres d’examen et que grand nombre d’enseignants sont mobilisĂ©s pour faire passer des examens.
Cette nouvelle organisation met en lumière la complexitĂ© de la rĂ©forme qui « vise Â» Ă  concilier des objectifs parfois contradictoires Ă  savoir : augmenter le temps en entreprise tout en maintenant un niveau d’enseignement gĂ©nĂ©ral et professionnel suffisant.
 
 
Une faible implication des conseils pĂ©dagogiques dans les projets chef-d’œuvre
 
Un constat prĂ©occupant Ă©merge concernant l’implication des conseils pĂ©dagogiques dans la mise en Ĺ“uvre du projet appelĂ© les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes chef-d’œuvre en bac professionnel. En effet, seuls 5 % des enseignants interrogĂ©s indiquent que ces projets ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s dans le cadre des conseils pĂ©dagogiques, tandis qu’une Ă©crasante majoritĂ© (69 %) affirme le contraire.
Ce rĂ©sultat alarmant pourrait rĂ©vĂ©ler plusieurs problĂ©matiques : un manque de temps dĂ©diĂ© Ă  la concertation pĂ©dagogique, une sous-estimation de l’importance du chef-d’œuvre dans le parcours des Ă©lèves, ou encore des difficultĂ©s organisationnelles au sein des Ă©tablissements. Cette faible implication des instances pĂ©dagogiques risque de compromettre la qualitĂ© et l’efficacitĂ© de la mise en Ĺ“uvre.
 
 
Des rĂ©ticences face aux Pactes proposĂ©s
 
Concernant les Pactes proposĂ©s aux enseignants, 53 % des rĂ©pondants les ont refusĂ©s, tandis que 35 % les ont acceptĂ©s. On peut supposer que les collègues finissent par accepter ces parts de Pacte par nĂ©cessitĂ©. La baisse du pouvoir d’achat des enseignants Ă©tant de plus en plus criante Ă  mesure que l’inflation augmente. Quant aux collègues les refusant, qui peut blâmer le refus du « travailler plus pour gagner plus Â» quand notre charge de travail ne cesse de croĂ®tre d’annĂ©e en annĂ©e sans que la rĂ©munĂ©ration, elle, n’augmente.
 
 
L’avis du SE- Unsa
 
Les résultats complets de cette enquête montrent des ressentis variés et des attentes fortes de la part des enseignants mais, globalement, ils n’adhèrent pas totalement à cette réforme.
Les points positifs comme la diminution ou disparition de dispositifs récemment mis en place lors de la tristement célèbre TVP du ministre Blanquer - tels la co-intervention ou le chef-d’œuvre - coexistent avec des préoccupations majeures sur l’organisation de la fin d’année scolaire, les postes restant vacants, l’augmentation des contractuels ou le manque de travail sur les grilles de poursuite d’études.
 
Pour le SE-Unsa, plusieurs axes d’amĂ©lioration peuvent ĂŞtre envisagĂ©s :
 
  • Renforcer la communication et l’accompagnement sur les rĂ©formes en cours pour favoriser leur comprĂ©hension mais aussi peut-ĂŞtre dans un premier temps prendre le temps de faire un bilan d’une rĂ©forme avant d’en imposer une autre.
     
  • Impliquer les conseils pĂ©dagogiques pour qu’ils soient vraiment un espace de concertation, de co-construction du parcours Y et de prise de dĂ©cision pour l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative.
     
  • Accompagner les Ă©quipes sur les contenus des grilles de poursuite d’études.

 

 
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