Quels sont les constats sur la filière GA ?
Le ministère a commandité une enquête universitaire dont voici les principales conclusions :
- Le public est souvent peu motivé, en grande difficulté scolaire et pour partie orienté par défaut. Au mieux 30% des élèves l’ont demandé en premier vœu.
- Les élèves et leur famille ont du mal à identifier un métier précis et à se projeter dans cette formation.
- Il y a un décalage important entre les exigences du référentiel et le niveau des élèves. Il se traduit par un taux d’absentéisme élevé, une présence perlée, un décrochage courant et parallèlement par un engagement enseignant important pour redonner confiance aux élèves.
- Le référentiel est complexe à mettre en œuvre : 55 compétences, l’outil (Cerise pro) a pris une place prépondérante à tel point que certains enseignants avouent remplir eux-mêmes les fiches.
- Les activités professionnelles restent floues.
- Les lieux pour les PFMP sont difficiles Ă trouver.
- Les poursuites d’étude et l’insertion dans la vie professionnelle sont difficiles.
Quel avenir sur le plan quantitatif ?
Le baccalauréat professionnel GA représente actuellement 13 % des effectifs en bac pro soit 70 000 élèves et 835 divisions. Le ministère entend réduire de moitié cet effectif à l’horizon 2022.
Cela correspondrait à une suppression sur cette période de 1500 ETP (équivalents temps plein). 1000 collègues seraient concernés par un départ en retraite dans la période, donc environ 500 collègues titulaires seraient concernés par une fermeture de poste dans les 4 ans et la nécessité de bouger ou de se reconvertir. Par ailleurs, la DGRH identifie environ 500 enseignants contractuels qui pourraient être les premiers concernés par la réduction du nombre de sections. Le concours sera néanmoins maintenu, notamment pour les contractuels.
Le ministère souhaite mettre en œuvre un dialogue de gestion avec les académies sur les réductions de capacité d’accueil. Elles devraient résulter d’une analyse territoriale qualitative et être adaptées en conséquence. Dans le même temps, la carte des formations devra intégrer des ouvertures de capacités ou des créations de sections dans d’autres champs professionnels.
Un pilotage national sera mis en place dans le cadre d’une gestion « RH de proximité », pour accompagner les collègues qui seront touchés par des mesures de carte scolaire ou qui souhaiteront se réorienter professionnellement.
Un accompagnement particulier des enseignants en Gestion Administration est envisagé, avec notamment un entretien individuel pour envisager une reconversion (changement de corps, de discipline, de métier, de ministère…). Des crédits seront dédiés et un processus de formation mis en place.
Quel avenir pour les contenus du bac pro GA ?
Parallèlement à la réduction des capacités d’accueil, les référentiels du bac pro GA seront rénovés avec une entrée en vigueur en septembre 2020 pour les secondes. La dernière session du diplôme BAC PRO GA sur sa forme actuelle aura donc lieu en juin 2022.
Le bac pro GA sera rattaché à la famille des métiers « Gestion administration, Logistique et Transport ». La mise en œuvre de cette famille est prévue à partir de septembre 2019 pour les secondes. En classe de seconde, les enseignements seront centrés sur les compétences communes aux différents métiers.
Dès janvier 2019, les enseignants devraient être formés à la mise en œuvre de ces secondes « familles de métiers » ainsi qu’aux autres nouveautés de la transformation de la voie professionnelle (nouveaux programmes en enseignement général).
Que défend le SE-Unsa ?
Pour le SE-Unsa, d’éventuelles réductions des capacités d’accueil en GA ne peuvent s’envisager que si elles sont compensées par le renforcement de capacités d’accueil dans des formations existantes et/ou l’ouverture de nouvelles spécialités davantage porteuses d’insertion. La définition d’une nouvelle carte des formations est un processus long et complexe qui implique les recteurs et les régions. Le ministère doit s’impliquer fortement dans le lancement de ce travail de façon à bien faire comprendre les enjeux à toutes les parties concernées. Le SE-Unsa, sa fédération et son union seront présents à tous les niveaux de discussion (CESER, CREFOP, CTA, CAEN) pour défendre les intérêts des personnels et des jeunes.
La DGRH nous présente un plan d’accompagnement personnalisé des personnels qui seront concernés par la restructuration de l’offre de formation GA. Il est ambitieux. Cependant, on peut douter que dans les académies, on dispose des compétences RH pour un accompagnement de qualité si on en juge par la façon brutale dont le problème a été traité cette année dans certaines académies. Le SE-Unsa exigera que les enseignants bénéficient d’un vrai bilan de compétences, pas juste d’un entretien avec leur inspecteur, avant de déterminer s’ils privilégient la stabilité géographique et une reconversion dans une autre fonction ou s’ils sont prêts à une mobilité géographique pour continuer à enseigner leur discipline.
Quant au nouveau référentiel, il devra éviter les écueils du précédent (inflation des évaluations, omniprésence des outils d’auto-positionnement par exemple) qui a mis les enseignants en difficulté sans améliorer l’insertion des jeunes ou leur poursuite d’études en BTS.
Le calendrier pour s’y retrouver
Septembre à décembre 2018 |
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Janvier 2019 |
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Rentrée 2019 |
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2019-2020 |
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Rentrée 2020 |
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2020-2021
2021-2022
2022-2023
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Juin 2023 | Première session du nouveau bac pro |