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SE-UNSA MONTPELLIER


 Par SE-UNSA MONTPELLIER
 Le  samedi 17 septembre 2022

[PLP] L’apprentissage n’est pas l’alpha et l’oméga de la formation professionnelle !

 

Le président Macron a souhaité dans son discours aux recteurs que la formation professionnelle des lycées professionnels converge vers le fonctionnement de l’apprentissage. Pourtant, ce modèle vient d’être épinglé par la Cour des comptes qui a pointé certaines problématiques de la mise en place de la loi de septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui a profondément réformé l’apprentissage. Celle-ci a entraîné une hausse du nombre d’apprentis de 300 000 en 2016 à 750 000 en 2021. Cette hausse spectaculaire est soutenue par une aide aux employeurs (renouvelée jusqu’à la fin de 2022).

La Cour des comptes pointe que, jusqu’alors, l’apprentissage visait à insérer les jeunes présentant les plus bas niveaux de qualification. L’apprentissage a principalement profité à la formation post-bac et aux zones à fort développement économique. 

Autre point négatif, la surfacturation du coût de formation (hausse de 17 %). La hausse des dépenses de l’apprentissage (coût/apprenti et hausse du nombre d’apprentis) a mis en difficulté l’organisme gérant les finances de l’apprentissage (France Compétence) :

- 3,2 milliards en 2021 !!

 

Quelles perspectives ?

Parmi les préconisations de la Cour des comptes, une concerne particulièrement notre ministère : Conforter le rôle des établissements scolaires dans l’appui à l’orientation vers l’apprentissage, en incitant les enseignants à développer des relations avec les chambres consulaires et les CFA et à faciliter la promotion des métiers dans les collèges, notamment dans les établissements classés en REP ou REP+

  • Pour le SE-Unsa, la promotion des métiers ne doit pas se limiter uniquement à la promotion de la formation par apprentissage !
  • La réforme ne garantit pas le maintien d’une offre de formation de Service public sur les territoires peu attractifs et dans les domaines où le coût des plateaux techniques est élevé, et comporte ainsi un risque de réduction importante des opportunités pour les jeunes dans ces territoires.

La Cour des comptes pointe enfin la mixité des publics dans les classes. Les apprentis n’étant pas décomptés dans les effectifs scolaires, une trop grande proportion d’apprentis dans une classe engendre un risque de pertes d’heures enseignants (calculées sur la base du nombre d’élèves sous statut scolaire) et donc de postes !

Ainsi, au-delà des difficultés pédagogiques qu’entraîne la mixité des publics, elle peut aussi détruire des postes d’enseignant.

Pour le SE-Unsa, les formations en apprentissage ne doivent pas se substituer aux formations sous statut scolaire. Elles doivent être proposées en complément, prioritairement sous forme d’UFA ou Greta.