Trop c'est trop, nous demandons de la considération !

Depuis bientôt deux ans, nous enseignants, CPE, PsyEN, AESH et AED avons été très patients et impliqués pour faire face aux conséquences de la pandémie et nous avons fait preuve de beaucoup de professionnalisme pour nous adapter sans cesse aux circonstances souvent inattendues.

Mais l'épisode de ce début d'année avec 3 protocoles sanitaires inapplicables en 7 jours, en plein reprise épidémique et pendant le week-end du 1^er de l'an est inacceptable pour les personnels qui ont fait preuve de beaucoup d'engagement et qui sont fatigués du manque de considération de leur ministre. Si on pouvait comprendre au début de la pandémie que des décisions soient prises dans l'urgence, deux ans après, le ministre n'a toujours pas compris qu'enseigner, accompagner, éduquer sont des métiers qui demandent de la préparation et de l'anticipation. Malgré tout, les décisions et autres protocoles arrivent toujours au dernier moment, plutôt un dimanche après-midi pour une application le lundi et toujours par voie de presse. Quelle décision liée au covid a-t-elle été envoyée directement aux personnels avant la presse ? AUCUNE ! Le paroxysme est ce changement de protocole entre le 31 décembre et le 2 janvier. A qui fera-t-on croire que le ministre et ses équipes ont modifié le protocole le 1^er janvier autour d'un bon repas au ministère ?

Dans le 2^nd degré, les vies scolaires sont sous tension et souvent débordées, les profs d'EPS ne savent plus comment organiser leurs activités pédagogiques, les AESH sont au contact de l'épidémie, les PsyEN ont les pire difficultés à rencontrer les élèves et les enseignants n'arrivent pas à organiser la continuité pédagogique avec d'incessants va-et-vient d'élèves positifs ou contact à la covid-19. Aujourd'hui, dans bien des cas, enseigner est devenu secondaire et impossible. Les parents, convaincus par le discours démagogique du ministre, nous demandent d'assurer le suivi de leurs enfants isolés sans comprendre que le travail hybride n'est possible que si les enseignants ne dorment plus.

Le SE-Unsa appelle donc tous les personnels, enseignants, CPE, AESH, PsyEN et AED à faire grève massivement le jeudi 13 janvier pour dire STOP au ministre et exige du ministre :

• des consignes discutées et adaptées à la réalité, communiquées clairement et directement aux collègues et avec des délais de mise en place ;
• des équipements de protection et de prévention en nombre (masques chirurgicaux et FFP2, autotests, capteurs de CO₂), dès les prochains jours et pas dans plusieurs semaines ;
• un recrutement de personnels via les listes complémentaires des concours et via des contrats décents pour les enseignants et CPE contractuels ainsi que pour les assistants d’éducation ;
• une priorité aux personnels de l’Éducation nationale quant à l’accueil de leurs enfants comme pour les soignants car le Service public d’éducation est aussi une priorité ;
• le report systématique de tout ce qui n’est pas essentiel à la gestion de crise (réunions, rédactions de projets, formations, enquêtes, évaluations, d’établissements et d’écoles, évaluations de mi-CP, évaluations de la Depp) ;
• le non-cumul de l’enseignement en présentiel et en distanciel.
• en décidant maintenant des dispositions à prendre pour les examens (dont le bac avec les premières épreuves dans 2 mois) selon plusieurs scénarii

Une fois n'est pas coutume, l'opinion publique est avec nous, profitons-en pour adresser un carton rouge au ministre Blanquer pour l'ensemble de son oeuvre !