L’année dernière, le SE-UNSA vous informait de la réforme de la formation initiale qui permettait aux étudiants en MEEF de 2^ème année d’être employés comme contractuels afin de se préparer à leur futur métier d’enseignant. Le ministère créait les contractuels alternants ou étudiants en alternance. Un an après, le SE-UNSA fait le point avec vous sur leur situation 

 

Les points positifs

La plupart des étudiants en alternance ont trouvé très enrichissant leur année en responsabilité devant les élèves. Cette première expérience leur a confirmé qu'ils étaient bien faits pour le métier.

Sur le plan financier, cela a permis de toucher un premier salaire pour ceux qui en avaient besoin s’ils voulaient poursuivre leur cursus et passer le concours.

Les établissements ont plutôt joué le jeu. Selon les disciplines, ils n’ont eu qu’un ou deux niveaux de classe répartis sur un ou deux jours.  

 

Les points négatifs

Cependant les conditions matérielles n’apparaissent pas comme optimales. Alors que les étudiants en alternance auraient dû avoir l’établissement où ils étaient en poste sur la même commune que l’INSPE où ils suivaient leur formation, un tiers d’entre eux était à plus d’une heure de transport. Cela a occasionné beaucoup de fatigue et un surcoût financier qui n’a fait qu’augmenter avec la crise en Ukraine.

Le temps passé à préparer leurs cours a dépassé largement celui où ils étaient en responsabilité et prenaient sur leur M2 et la préparation du concours.  Cela a occasionné du stress un surcroît de travail et des étudiants épuisés qui couraient toujours après le temps. 

Enfin, l’accompagnement pédagogique même s’il y a eu plusieurs visites conseils, au cours de l’année, a pu paraître moins importants que pour les stagiaires qui étaient à l’INSPE et qui bénéficiaient quotidiennement du suivi et des conseils de plusieurs formateurs. 

 

L’analyse du SE-UNSA

Préparer des cours et avoir une classe en responsabilité est déjà compliquée quand il s’agit de votre première expérience d’enseignement. Si vous devez en plus passer un Master 2 et  le CAPES, cela devient extrêmement difficile  pour ne pas dire impossible.

L’idée d’une préprofessionnalisation des personnels en formation initiale ne peut être qu’encouragée, mais comme toujours les modalités pratiques de la mise en place s’avèrent laborieuses. Parce que l'employeur n'a pas su anticiper les difficultés matérielles et n’a pas pu mettre en place les bonnes conditions pour ces contractuels alternants ;  parce que la charge de travail et de temps investie dans le cours a un réel impact sur la réussite au concours par rapport aux autres étudiants, il n’est pas certains que les futurs Master 2 dans les années à venir continuent à choisir l’alternance et préparer en même temps leur concours et leur master.

Il sera intéressant de voir les résultats aux concours des étudiants en alternance par rapport à leur collègue qui ont suivi un cursus plus traditionnel.

L’année dernière, cette réforme a été mise en place tardivement avec un nombre d’alternants limités sur le terrain. Cela n’avait pas eu un gros impact sur les postes des contractuels.

Pour la rentrée 2022, les services du rectorat attendent autour de 170 contractuels en alternance pour notre académie dans le 2^nd degré. Ce chiffre peut varier en fonction de la réussite au M1 et de certains étudiants qui ne sont pas encore certains de leur choix.  Ces chiffres demandent donc à être vérifiés.

Enfin, se pose la question pour les années à venir des contractuels en alternance qui auront eu leur master mais pas leur concours ? Rien n’est prévu pour eux dans les textes, même si on peut se douter qu’ils viendront grossir le vivier des contractuels des rectorats qui peinent à recruter  pour faire face aux besoins croissants en remplacement.

 

Ressource associée 

Des étudiants en master MEEF contractuels