Retour à l'article normal

SE-UNSA DIJON


 Par SE-UNSA DIJON
 Le  jeudi 19 mars 2015

Nouveau socle : en attendant les programmes...

 

 

C’est le Conseil Supérieur des Programmes qui le dit lui-même : « il revient aux programmes de préciser la nature et le niveau des connaissances et compétences visées par cycle et par domaine de formation, ainsi que la contribution des disciplines d’enseignement à cette formation ». Le nouveau socle n’est donc qu’un cadre pour l’écriture des programmes. Il fixe les grands objectifs de la formation commune à tous les élèves, mais ne précise pas leur opérationnalisation. Il indique quelques  principes pour l’évaluation de l’acquisition du socle (bilan à chaque fin de cycle, non-compensation entre les domaines et entre les composantes du domaine 1) mais ne décrit pas les nouvelles modalités du DNB.

Lors de la consultation, les enseignants avaient bien montré leur adhésion à ces objectifs mais avaient aussi exprimé leurs inquiétudes face au caractère peu réaliste et peu concret du texte. La nouvelle rédaction n’apporte donc pas de changement majeur. On en reste à la description d’un idéal que le plus grand nombre peut partager. On se rappelle cependant que le législateur a introduit le socle commun pour rompre avec la logique des prescriptions idéales qui ne s’adressent qu’au « plafond » et qui conduisent notre école à se résigner à un « plancher » toujours plus nombreux et aux acquis toujours plus faibles. Il faudra donc que les nouveaux programmes soient conçus pour laisser le temps à tous les élèves de construire des apprentissages solides, en renonçant aux contenus pléthoriques et en fixant des niveaux de maîtrise attendus précis et atteignables dans le temps disponible.

L’autre dimension structurante, ce sera bien l’évaluation de l’acquisition du socle. Le Conseil Supérieur des Programmes a fait des propositions intéressantes. La ministre, qui travaille actuellement au nouveau DNB, ferait bien de s’en inspirer et de résister aux sirènes du conservatisme, fût-il « républicain ».

Le socle commun marque l’engagement de la Nation vis-à-vis de tous ses jeunes. Il est vecteur de continuité entre école et collège. C’ est un texte précieux dans la mesure où il reconnaît l’importance de développer des compétences, y compris celles qui permettent d’apprendre tout au long de la vie. Il fait également une place aux compétences civiques et sociales et à la formation du futur citoyen.

Pour toutes ces raisons, nous soutenons ce texte, comme la très grande majorité du Conseil Supérieur de l'Education (38 voix pour, 7 voix contre et 16 abstentions). Mais nous ne le considérons que comme une première étape dans la refondation du socle. L’essentiel se jouera bien dans les programmes. La consultation qui s’ouvrira le 8 avril sera capitale.