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SE-UNSA DIJON


 Par SE-UNSA DIJON
 Le  mercredi 30 juillet 2014

Le socle commun du CSP au révélateur de l’enseignement moral et civique

 

Le projet du CSP (Conseil Supérieur des Programmes) pour le programme d’EMC (Enseignement Moral et Civique) des cycles 2, 3 et 4 est paru.

Même s’il comporte des éléments intéressants notamment dans les exemples de situations pouvant être mises en oeuvre (débats à visée philosophique, conseil d’élèves…), nos craintes et nos principales critiques sur le projet de socle commun du CSP sont confirmées et amplifiées.

Des questions essentielles ne sont pas tranchées :

Au final, les préconisations du rapport “Pour un enseignement laïque de la morale” nous semblaient plus claires et ambitieuses que ce projet de programme !

En l’état, pour le SE-Unsa, ce projet ne répond pas aux enjeux de notre École dans un contexte de montée des extrémismes et de l’abstention : il est plus que jamais essentiel de former des citoyens éclairés, actifs et engagés ! Cela ne se fera pas sans projet volontariste, engagé fermement sur les valeurs républicaines qui incite à les faire  vivre aux enfants et aux jeunes au sein d’établissements scolaires où ils peuvent s’exprimer, revendiquer et participer vraiment aux décisions qui les concernent.  

Vous trouverez aussi sur notre blog “École de demain” une analyse plus détaillée de ce projet.

  • Dérive des compétences et de l’”itemisation” !
    Notre projection d’un LPC hypothétique du nouveau socle visant à marquer l’absurdité de prescriptions infinies est ici confirmée. Le projet d’EMC décline 22 compétences dans 4 dimensions ! De plus, la plupart des compétences formulées n’en sont pas réellement. Elles ne sont ni situées ni évaluables (dans quelles situation? Quel niveau de maîtrise?)

  • La culture chapeaute le tout “pour donner du sens” mais, quel sens ?
    Comme dans le socle, tout semble bien parti pour être “culture de…” dans les programmes et peu importe si cela n’a pas de sens. Qui sait ce que recouvre la “culture de la règle et du droit” par exemple ? Ainsi, la culture se définit ici comme une liste de compétences (qui n’en sont pas) et de connaissances. Cette architecture ne répond à aucun des enjeux actuels et ne facilitera pas le travail des enseignants.

  • Quel est le fil rouge ? Les situations d’apprentissage qui devraient être au cœur du projet apparaissent ici accessoires : le développement de l’empathie ou la participation des élèves à la vie démocratique des établissements sont uniquement cités comme des exemples de pratiques possibles...

    • Au collège, la prise en charge de cet enseignement est prévu sur un horaire dédié et des travaux interdisciplinaires sans préciser par quel(s) enseignant(s) et suivant quelles modalités...

    • La volonté de progression inter-cycles et notamment au sein du cycle 3, à cheval sur école primaire et collège, est affichée mais… le conseil école-collège n’est même pas évoqué !

    • Les modalités d’évaluation qui viendront “plus tard” n’ont pas été pensées en même temps que les contenus proposés : sont-ils seulement évaluables ?