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SE-UNSA DIJON


 Par SE-UNSA DIJON
 Le  jeudi 16 janvier 2020

Retrait de l’âge pivot du projet de loi : un préalable à la poursuite des discussions obtenu par l’Unsa

 

Avec un 1er recul concernant la mesure à court terme de l’âge pivot, l’Unsa vient d’obtenir un geste d’ouverture de la part du gouvernement.  Sans naïveté face à ce signal permettant de reprendre les discussions, le SE-Unsa est déterminé à faire bouger les lignes sur un projet qui ne doit faire ni perdant·e·s ni puni·e·s.

 

Dans l’Éducation nationale, il est maintenant temps d’avancer de façon concrète sur la revalorisation qui doit permettre le maintien du niveau de nos pensions et la reconnaissance de nos métiers. Le SE-Unsa sera reçu par Jean Michel Blanquer ce lundi 13 janvier. Le syndicat y portera ses revendications sur les salaires, les déroulements de carrières, les aménagements de fin de carrière et les conditions de départ à la retraite.

Après nos mobilisations de décembre et les discussions intenses de la semaine du 6 janvier, le Premier ministre a écrit samedi 11 janvier qu’il accédait favorablement à notre revendication d’abandon de l’âge pivot dans son projet de loi laissant le temps à une conférence de financement de travailler à l’équilibre du futur système. Nous actons positivement le retrait de cette mesure de court terme. Pour nous, c’était la condition préalable nécessaire à la poursuite des négociations sur la réforme des retraites. Il reste encore de nombreux points à traiter dans les négociations au niveau interprofessionnel mais aussi dans les différents champs professionnels.

Age pivot et âge d'équilibre: quelle différence?

Dans l'émission le Grand Jury-RTL du 12/01/20, Laurent Escure Secrétaire général de l'Unsa détaille l'analyse sur le retrait de la mesure d'âge, la question de l'âge d'équilibre et les solutions de financement 100% Unsa, la revalorisation des enseignants, la situations des agents de la fonction publique territoriale, les avancées à obtenir sur la pénibilité et les combats de l'Unsa à venir. La vidéo <ICI>.

La mesure de l'âge pivot devait s’appliquer dès 2022 aux générations non concernées par la réforme. Un malus aurait été instauré y compris aux collègues ayant une carrière complète dans le système actuel. 

Pour l’UNSA, elle devait être retirée afin d'entamer des discussions. Sans ce retrait, des dizaines de milliers de salariés auraient été pénalisés dès 2022. C’est donc bien une avancée.

C’est pour nous une étape indispensable. Mais nous n’avons jamais dit que tout s’arrêtait le 12 janvier.

Évidemment, la bataille n’est pas terminée :  l’UNSA portera ses solutions à l’occasion de la conférence de financement en espérant qu’un compromis puisse se dégager.

Le gouvernement prendra des ordonnances pour transcrire dans la loi l’accord sorti de la conférence de financement.

En l’absence d’accord, les ordonnances comprendront des mesures inspirées de débats. Est-ce le retour de l’âge pivot ? Si personne ne veut faire de pas vers les autres, si les uns et les autres se cantonnent au refus de tout et à l’absence de propositions, ce risque persistera. On peut cependant penser que l’effort ne sera pas partagé par les seuls salariés (comme le pluriel des mesures semble l’indiquer).

Le retrait de l'âge pivot est une avancée supplémentaire qui permet d'éviter un recul important.

Et l’âge d’équilibre que le courrier réaffirme ?

Cet âge d’équilibre serait présent dans le nouveau régime, c’est à dire en 2037, dès que la première génération concernée par le régime par points partira en retraite. Il n’est pas précisé comment.

Dans le régime actuel, il y a un "âge d’équilibre" lié au nombre de trimestres et d’annuités. À 62 ans, la retraite est diminuée d’une décote si le nombre d’annuités n’est pas atteint (42 ans en 2020 et 43 ans en 2035). Une part importante de salariés partent avec des retraites diminuées (parce qu’ils ont commencé à travailler tard ou en raison de carrières hachées) ou sont obligée de poursuivre leur activité professionnelle bien au-delà de 62 ans. 20 % par exemple des femmes partent à 67 ans.

L'âge d’équilibre prévu doit être modulé en fonction des durées de carrière (cf. dispositif carrière longue) ou de la pénibilité des métiers. L’UNSA dans le cadre des consultations ouvertes agira pour que les critères de pénibilité soient élargis et étendus au secteur public. L’action syndicale ne s’arrêtera pas ce soir ou demain. Pas après pas, marche après marche, l’UNSA tentera de faire évoluer cet âge d’équilibre, par exemple en le diminuant si la situation démographique s’inverse.

 
Revalorisation des enseignants : maintenant, il faut avancer

En ce qui concerne l’Éducation nationale, le SE-Unsa sera reçu par Jean Michel Blanquer lundi 13 janvier. Après des mois de déclarations de la part de l’exécutif, pour le SE-Unsa, il est désormais temps d’avancer.  Nous voulons rapidement connaître les éléments sonnants et trébuchants posés sur la table de la négociation.
Dans l’intérêt des personnels qu’elle représente, l’Unsa Éducation est prête à s’engager pleinement dans les négociations pour une réforme sans perdant·e·s ni puni·e·s dans l’Éducation nationale avec les revendications suivantes :
  • une revalorisation, conséquente et sans contre-parties, qui permette le maintien du niveau de nos pensions et reconnaisse nos métiers à leur juste valeur ;
  • un dispositif traduisant 100% de droits acquis pour les générations à partir de 1975 ;
  • un aménagement des fins de carrière : retraite progressive pour tous, départ possible en cours d’année scolaire pour les PE ;
  • une loi de programmation sécurisant la construction de la hausse à terme des 8 à 10 milliards d’euros annuels de la part consacrée aux rémunérations dans le budget de l’Éducation nationale avec le calendrier de montée en charge dès 2021.

Pour rappel, les bases des négociations concernant la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN:

  • L’enveloppe totale après la montée en charge serait de l’ordre de 10 milliards de plus que le budget actuel de l’Éducation nationale. Il s’agit bien d’une enveloppe spécifique dédiée qui serait sécurisée, comme nous l’avons demandé, par une loi de programmation.
  • La montée en charge débuterait dès 2021 et prendrait entre 10 et 20 ans. Les différents scénarii seront au cœur des négociations en janvier.
  • À l’issue de la montée en charge, l’augmentation moyenne mensuelle brute serait donc potentiellement entre 750 et 950 euros. Mais ce n’est qu’une moyenne, il y aurait une différenciation dans sa répartition.
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