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Pour en finir avec la loi Carle
Article publié le jeudi 10 avril 2014.
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La loi n° 2009-1312 du 28 octobre 2009 dite loi Carle fixe les conditions dans lesquelles les communes doivent payer les dĂ©penses de fonctionnement des Ă©coles sous contrat d’association. Elle impose de financer la scolarisation des enfants d’une commune dans les Ă©coles privĂ©es d’une autre commune.

 

Que dit la loi ?

 

Pour chaque élève, la commune de résidence doit verser à lʼécole privée le montant du «forfait communal», c'est-à-dire ce que la commune verse pour chaque élève de son école publique ou, à défaut, le montant moyen départemental (création des articles L 442-5-1 et L. 442-5-2 dans le Code de l’Education).

 

Ce financement est obligatoire :

1)    SĘĽil nĘĽy a pas dĘĽĂ©cole publique sur la commune de rĂ©sidence ;

2)    S’il y a une Ă©cole publique, mais sans garderie ou sans cantine ;

3)    S’il y a une Ă©cole publique avec garderie et cantine dans la commune, un financement pourra s’imposer malgrĂ© tout pour « regroupement de fratrie Â» ou pour «raison mĂ©dicale».

4)    Dans le cadre d’un regroupement pĂ©dagogique intercommunal (RPI), ce financement reste obligatoire, sauf si ce RPI est organisĂ© dans le cadre d’un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale (EPCI) chargĂ© de la compĂ©tence scolaire.

 

NB. L’article 3 de la loi Carle abroge l’article 89 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 qui instituait un financement sans réserve des établissements privés.

 

Quelle analyse ?

 

  • Une loi qui va au-delĂ  de la loi DebrĂ©

Ce dispositif lĂ©gislatif est en rupture avec la logique mĂŞme de la loi DebrĂ© du 31 dĂ©cembre 1959, qui met Ă  la charge de la commune uniquement les dĂ©penses de fonctionnement des Ă©coles privĂ©es sous contrat avec l’État implantĂ©es sur son territoire. L’obligation de financement est dĂ©sormais dĂ©portĂ©e en direction d’écoles privĂ©es hors de la commune.

 

  • Une loi injuste

Par cette loi, l’usager a le droit, sans accord prĂ©alable du maire, d’imposer le financement de la scolaritĂ© de ses enfants dans toutes les Ă©coles privĂ©es hors de sa commune de rĂ©sidence.

NB. Aujourd’hui, lorsquʼune famille veut scolariser son enfant dans une école publique hors de la commune de résidence, elle doit demander lʼaccord préalable du maire. Ce n’est pas le cas ici. La municipalité «découvre» le choix des familles, lorsquʼelle reçoit la facture des établissements privés des autres communes.

 

  • Une loi qui privilĂ©gie la logique libĂ©rale

C’est le choix individuel de familles souhaitant scolariser leurs enfants dans une Ă©cole privĂ©e qui s’impose Ă  la logique et aux choix de la collectivitĂ©. Le rapport vis-Ă -vis de la commune Ă©volue vers une relation marchande usager/commune. La logique du «chèque Ă©ducation», cher Ă  la droite la plus libĂ©rale, se trouve ainsi confortĂ©e. L’intĂ©rĂŞt particulier prime ainsi sur l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral.

 

  • Une loi qui met en pĂ©ril les finances des communes rurales

Lʼabsence dʼécole publique, comme lʼabsence de service dʼaccueil ou de restauration touche essentiellement le milieu rural. Pas d’issue possible, il faut payer et cela devient des dépenses contraintes.

Cette fuite vers le privé peut ne concerner qu’une poignée d’élèves par commune. Il faut cependant payer pour leur fuite vers le privé dʼune autre commune alors que le maintien ou lʼouverture dʼune école publique se joue à quelques unités près.

 

  • Une loi qui Ă´te tout pouvoir de contrĂ´le aux maires

Le financement est automatique. Aucun accord prĂ©alable n’est exigĂ©. MĂŞme dans le cas de communes oĂą existent une Ă©cole publique et des capacitĂ©s d’accueil, les conditions posĂ©es sont impossibles Ă  vĂ©rifier. En effet, que pourra dire le maire quand il recevra une liste d’élèves pour lesquels il sera indiquĂ© seulement « scolarisĂ© dans l’établissement pour raisons mĂ©dicales Â» ?

 

Pourquoi abroger les dispositifs de la loi Carle ?

 

Les articles L 442-5-1 L. 442-5-2 du le Code de l’Education doivent être abrogés.

  • Une telle proposition transcende les clivages politiques et est largement partagĂ©e par les maires des communes rurales (cf. position AMRF).
  • Les communes avec des zones d’éducation prioritaire voient leurs Ă©coles publiques se ghettoĂŻser mais doivent  encore financer la scolarisation dans les Ă©coles privĂ©es des communes avoisinantes.
  • La mise en place des nouveaux rythmes scolaires n’est pas obligatoire dans le privĂ©. Cela crĂ©e une concurrence dĂ©loyale avec les Ă©coles publiques du secteur.
  • En pĂ©riode d’économie budgĂ©taire, la prioritĂ© doit ĂŞtre celle de l’École publique. Les Ă©conomies obtenues permettraient aux municipalitĂ©s d’investir alors dans le pĂ©riscolaire dans le cadre de la rĂ©forme sur les rythmes.

 

 
 
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