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SE-UNSA BORDEAUX


 Par SE-UNSA BORDEAUX
 Le  mardi 8 octobre 2019

Création du CFA/GRETA : quid de l’apprentissage dans nos EPLE ? quid de nos statuts ?

 

Les organisations syndicales représentatives, dont l'UNSA Education, ont été réunies par le délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue (DAFPIC)  sur la mise en place du CFA/GRETA et la déclinaison dans nos établissements de l’apprentissage.

 

Lors de la journée, les formateurs de CFA ont été reçus. Un avenant à leur contrat sera fait. Pour l’heure, il y a un flou sur l’application des textes (interprétation différente selon les académies). Bordeaux a décidé d’une continuité horaire. Si l'on devait venir aux 810 H, la répartition serait de 648H de face à face pédagogique et le reste en accompagnement.

 

Selon l’aveu même du DAFPIC, la loi sur l’apprentissage de septembre 2018 de  Mme PENICAUD (ne pas confondre avec la réforme de la voie professionnelle) a fait rentrer des officines privées dans la formation. Les plus petites disparaitront rapidement  mais les plus fortes pilotées par des branches professionnelles telle que l’UIMM ne sont pas des « enfants de chœurs ». Que peut/doit proposer l’Education Nationale face à cela ?

 

Il y aura fusion et création du CFA/GRETA le 01 janvier 2020.

La mise en place doit se faire dans la clarté et l’information.

 

Normalement, les chefs d’établissements ont eu une demande en juin pour proposer des formations ouvertes en apprentissage dans leur établissement. 81 établissements ont fait des propositions d’ouverture d’une ou deux sections en apprentissage.

Cette remontée devait se faire en concertation avec les équipes pédagogiques. Au SE-UNSA nous n’avons pas le sentiment que tout le monde ait joué le jeu. Au cours de de cette réunion, nous avons rappelé que les enseignants, avec un peu de pédagogie, étaient capables de comprendre la gravité de la situation par rapport à l’orientation des élèves vers la voie professionnelle. Nous avons demandé que, même si l’ouverture d’une section d’apprentissage ne relevait pas d’une décision du conseil d’administration, les instances du lycée soient consultées pour que toute la transparence soit faite entre l’équipe de direction et l’équipe enseignante.  Le DAFPIC a convenu qu’en effet, parfois, quand il proposait des solutions vraiment gagnantes pour tous, il y avait une réticence des équipes car elles découvraient et subissaient la proposition. Il nous rappelle que le GRETA n’a pas les moyens de se substituer à tous les devoirs de l’Etat en terme financiers mais l’ouverture, par ce biais, peut engendrer  le maintien et le financement de plateaux techniques ou même de moyens humains.

 

Nous avons rappelé l’opposition du SE-UNSA à la mixité des publics dans nos classes qui se rajoute à beaucoup d’autres contraintes (climat scolaire, inclusion, EANA, ...). Le GRETA.CFA peut proposer des accompagnements pédagogiques pour mettre en place cette mixité.

A moyen terme, pour éviter la mixité du public, le DAFPIC est prêt à s’engager à l’ouverture de sections autonomes d’apprentissage si un seuil compris entre 8 et 10 apprentis est atteint (seuil de rentabilité – et oui nous sommes dans une éducation mercantile).

 

Au nom de l’UNSA EDUCATION, nous demandons la création dans tous les établissements de moyens supplémentaires tels que des assistants des chefs de travaux pour que les tâches administratives ne se rajoutent pas aux missions des DDFPT ou des enseignants. Les moyens en personnels administratifs doivent être aussi à la hauteur pour absorber la gestion de ces apprentis.

 

Si l’objectif est de tendre vers des classes autonomes d’apprentissage, le SE-UNSA a demandé un moratoire sur les DGH pour les années à venir afin de ne pas mettre les établissements dont les effectifs baissent encore plus dans la difficulté. Le DAFPIC nous dit que l’ancien recteur s’était engagé à ne pas fermer de formations lors de la prochaine carte (hors GA) mais qu’en effet la mainmise des DASEN sur la DGH était un problème pour lui.

 

Une charte pour les enseignants est en cours de rédaction pour expliquer à quoi on s’engage quand on accepte des apprentis en classe (horaires, rémunération). Nous lui avons demandé si nous pouvions, en tant qu’enseignant, refuser cela ? Il y a une pression de l’équipe et le recteur DUGRIP estimait que cela faisait partie des missions. Lors de cet entretien nous avons eu confirmation que la signature d’un contrat entre le GRETA CFA et l’enseignant modifiait l’employeur et que dans ce cas-là le statut des PLP, certifiés ... ne pouvait plus être protecteur.

 

Laurent LAPEYRE, responsable voie professionnelle
Pour l'UNSA Education