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Remplacement de courte durĂ©e ou Ă©puisement de longue durĂ©e ?
Article publié le mercredi 21 juin 2023.
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Annoncé comme prioritaire par le gouvernement, le remplacement de courte durée dans l’Éducation nationale va devenir, à la rentrée, la pierre angulaire du futur Pacte… un pas de plus vers une fragilisation toujours plus grande de nos métiers.
 
 
Des heures perdues
 
Selon la cour des comptes, ce sont, en moyenne, 10 % des heures de cours qui sont perdues chaque annĂ©e. Les absences de courte durĂ©e (infĂ©rieures Ă  15 jours) sont pointĂ©es du doigt puisque sur les 2,5 millions d’heures non assurĂ©es par les enseignants du second degrĂ©, seules 500 000 ont Ă©tĂ© remplacĂ©es. En cause ? Certainement pas les enseignants qui sont, il est utile de le rappeler, loin d’être les plus absentĂ©istes de l’ensemble des mĂ©tiers de la Fonction publique. En effet, si deux tiers de leurs absences sont liĂ©s Ă  l’exercice mĂŞme de leur profession (formation, participation Ă  des jurys d’examen ou encore sorties pĂ©dagogiques), le reste est personnel et concerne majoritairement la santĂ©.
 
 
La solution cynique du ministère
 
Aujourd’hui, pour compenser ces heures de cours perdues, la proposition du ministère est des plus cyniques : il s’agit de faire travailler encore plus les enseignants, et ce mĂŞme si toutes les Ă©tudes montrent que leur temps de travail ne cesse de s’alourdir. Entre les missions de plus en plus prenantes, les services de plus en plus importants dus aux heures supplĂ©mentaires imposĂ©es pour compenser les postes supprimĂ©s, il va dorĂ©navant falloir trouver du temps pour remplacer au pied levĂ© nos collègues. 
 
Et pour quoi faire ? La logique du Pacte est loin de remplir des objectifs qualitatifs, au contraire… Au lieu d’utiliser le crĂ©neau rendu vacant par l’absence d’un enseignant pour permettre Ă  un collègue de son Ă©quipe pĂ©dagogique (mĂŞme classe) d’avancer le programme de sa discipline, c’est bien la politique du chiffre qui est ici proposĂ©e. Il faut combler les trous dans les emplois du temps des Ă©lèves par n’importe quel moyen pour rĂ©pondre aux promesses prĂ©sidentielles.
 
Davantage d’heures d’études dirigées, des AED pour encadrer des séquences numériques proposées aux élèves qui tombent comme un cheveu sur la soupe, des enseignants qui ne connaîtront pas les élèves qu’ils ne verront qu’une heure dans l’année… on voit mal comment ces heures pourraient constituer de véritables heures d’enseignement si l’on veut bien considérer la complexité de la mission d’enseigner.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Pour le SE-Unsa, plutĂ´t que d’augmenter les effectifs des classes et d’accroĂ®tre le temps de travail des enseignants, il faut gonfler le nombre de postes offerts aux concours et les pourvoir. Pour cela, il faut donc surtout revaloriser nos mĂ©tiers pour qu’ils deviennent Ă  nouveau attractifs... C’est d’une logique Ă  toute Ă©preuve : pour avoir des enseignants devant les Ă©lèves, il faut les recruter. Quand, selon le dernier Baromètre Unsa Éducation, seulement 2 enseignants sur 10 disent qu’ils conseilleraient leur mĂ©tier Ă  leur entourage, la logique du Â« travailler plus pour gagner plus Â», qui dĂ©grade une qualitĂ© de vie au travail des enseignants dĂ©jĂ  bien fragilisĂ©e, apparaĂ®t hors sol. 
 
 
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