Après la réussite à un concours de l’Education nationale, les stagiaires font face à de multiples difficultés avant même de commencer leur entrée dans le métier au niveau pédagogique, financier, matériel, administratif… Parfois ces difficultés sont telles que certain.es se voient dans l’obligation à renoncer à leur concours.

Les stagiaires de l’académie de Bordeaux n’ont eu que tardivement leur affectation : après le 27 juillet pour les enseignants et CPE ; lors de la troisième semaine d’août pour les PSY-EN. 

Cette affectation tardive met certain.es en difficultés au niveau pédagogique. En effet, il est alors difficile de contacter les écoles et les établissements fermés lors de la période estivale. Or, il est essentiel que les stagiaires connaissent leurs niveaux de classes ainsi que leur tuteur et tutrice alors que certaine.es lauréat.es n’ont jamais enseigné et vont être à plein-temps¹.

Cette affectation tardive met certain.es en difficultés financières et matérielles car il faut parfois changer d’académie ou de département de métropole ou des DROM² et donc trouver un logement. Avec l’inflation et les salaires de début de carrière, il est difficile de trouver un logement pour une année avec des prix abordables. De plus, ils ne peuvent pas prouver leur statut de fonctionnaire stagiaire : ils ne signeront le procès-verbal d’installation que lors de la pré-rentrée en établissement. Pour ceux qui sont à mi-temps, ils ne bénéficient pas toutes et tous de l’indemnité forfaitaire de formation car celle-ci est soumise à des conditions³. En outre, certain.es qui sont originaires de l’académie et ayant des enfants se retrouvent à plusieurs heures de route de leur école et établissement ; il leur faut alors penser un budget important en termes de transport et une organisation familiale… De surcroît, ces changements de lieux fragilisent les familles monoparentales.

Cette affectation tardive met certain.es en difficultés administratives. Les stagiaires doivent joindre des documents au Rectorat ; or, en cas de difficultés, ce dernier est fermé. De plus, les stagiaires qui doivent s’inscrire à l’INSPE (mi-temps) doivent fournir des documents à la pré-rentrée (25 et 26 août) or ils ne peuvent tous les fournir ; Ils doivent communiquer une preuve de leur affectation alors qu’ils ne signeront leur procès-verbal d’installation que le 31 août. En outre, le service social du rectorat destiné à accompagner les entrants.es dans le métier était en vacances.

Ces difficultés engendrent des charges mentales qui ne permettent pas un début de carrière serein. C’est donc avec fébrilité que beaucoup de stagiaires vont débuter cette année ; une année si importante en termes de titularisation et de mutations… Certain.es ne pouvant dépasser ces difficultés se voient contraint de démissionner après tant d’implication pour réussir leur concours.

Pour le SE-Unsa, les conditions d’entrée dans le métier ne sont pas acceptables tant sur le plan professionnel que personnel. Alors que la crise de recrutement est manifeste, les modalités d’affectation et accueil doivent être repensées. Il est n’est pas admissible de commencer son métier dans ces conditions et de démissionner avant d’avoir commencé !

Dans ce contexte, le SE-Unsa a déposé une alerte sociale : une alerte sur les conditions d’accueil et d’installation des stagiaires ; une alerte sur la crise de recrutement ; une alerte afin qu’il n’y ait pas d’élèves lésés par manque de personnel de l’Education nationale.

Le SE-Unsa de l’académie de Bordeaux s’est mobilisé, tout l’été comme chaque année, afin de conseiller et d’accompagner les stagiaires.

Parce que nous sommes collègues et allié.es de votre quotidien, n’hésitez pas à nous contacter. Nous répondrons avec expertise et nous vous proposerons conseil et accompagnement.

¹. Réforme de la formation.
². Départements et régions d’Outre-Mer.
³. IFF :1100 euros ; les lieux de formation, de l’école ou établissement et de résidence doivent être différents. Certaines communes comptent comme une commune ; par exemple Bordeaux métropole.