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SE-UNSA AMIENS


 Par SE-UNSA AMIENS
 Le  dimanche 4 juin 2023

Voie Pro : l’intersyndicale a rencontré le Recteur

 

Les organisations syndicales de la Voie Pro dans l'académie d'Amiens (SE UNSA, SGEN, FSU, CGT, Sud, Snetaa) ont rencontré le recteur  le mardi 30 juin pour obtenir des éclaircissements sur la réforme de la voie professionnelle qui doit entrer en vigueur au mois de septembre 2023. Dominique Paul-Camus représentait le SE-UNSA.

Après avoir rappelé que nous ne voulions pas de cette réforme qui se fait dans l’urgence, sans concertation, avec une communication anxiogène et sans même qu’un vrai bilan ait été fait de la précédente réforme nous avons abordé les points suivants :

 

  • l’évolution de la carte des formations
  • les gratifications pour les élèves en PFMP
  • la « revalorisation » socle et PACT
  • le bureau des entreprises

 

Sur la carte des formations, le recteur et ses services confirme l’effet d’annonce de la suppression de  nombreuses places, notamment en commerce/vente, suppression qui était déjà actée et rappelle qu’il y a en réalité plus d’ouvertures que de fermetures pour la rentrée 2023 dans notre académie.

Pour les années suivantes, la fréquence des réunions visant à réviser la carte des formations devrait être pluriannuelle mais il est à noter que nos interlocutrices et interlocuteurs n’en savaient manifestement pas plus que nous sur ces sujets … et sur la plupart de ceux abordés dans cette réunion !

Nous avons rappelé à quel point la communication ministérielle s’était avérée anxiogène pour des enseignant.e.s qui risquent d’être affecté.e.s loin de chez eux si leur filière est supprimée et qu’il était indispensable de savoir longtemps à l’avance si une reconversion devait être envisagée.

Au niveau des élèves nous avons rappelé que l’adéquationnisme entre formation et emploi en tension (vieille lubie des organisations patronales) ne permettait pas au Lycée Professionnel de remplir son rôle qui est aussi (surtout) de former des citoyen.e.s capables de faire des choix et de faire évoluer leurs vies personnelles et professionnelles : a 15, 16,17 ans beaucoup d’entre nous ignorait quel métier ils exerceraient et aujourd’hui les changement de carrière radicaux sont fréquents.

Par ailleurs, ouvrir des sections ne signifie pas que l’on trouvera forcément des élèves motivé.e.s pour les remplir !

Enfin, les exemples de fermetures de formation qui ont été rouvertes quelques années plus tard sont nombreux et justifient que l’évolution se fasse en concertation et dans une optique insérante mais aussi évolutive et émancipatrice, ce dont convenait le recteur.

Bref, l’évolution de la carte des formations à marche forcée n’est ni souhaitable ni raisonnable et nous l’avons rappelé avec force !

 

Sur les gratifications des élèves en PFMP, le rectorat confirme qu’elles seront liées à l’assiduité tant en entreprise que dans l’établissement. Le suivi se fera par l’intermédiaire de la vie scolaire et par l’entreprise du stagiaire.

Pour les absences et les retenues sur les gratifications, rien n’est précisé pour l’instant.

Les semaines supplémentaires de stages pour les terminales risquent de poser problème : certain.e.s élèves vont potentiellement s’inscrire sur parcoursup et faire les semaines de PFMP pour des raisons pécuniaires, au risque de ne pas participer aux cours de consolidation et de mettre en péril leurs poursuites d’études…

l’avancée de la période d’examens ne doit pas, selon le Recteur, affecter les enseignements notamment généraux et le calendrier n’est pas encore fixé.

 

Sur la « revalorisation » socle et PACTE, nous avons d’abord signifié que le socle était bien trop faible et qu’il ne permettait même pas de compenser l’inflation et le retard pris sur nos rémunérations depuis de très nombreuses années !

Pour le PACTE, qui n’est qu’une des multiples resucées du travailler plus pour gagner plus cher à Paul Bismuth, nous avons pris bonne note du fait qu’il vient, en partie, rémunérer des missions que nous effectuons parfois déjà ou payées en heure supplémentaires effectives.

Mais le PACTE insécable imposé dans les lycées professionnels est pour nous un source de problèmes nombreux :

- les missions qui le composent sont chronophages et complexes et liées les unes aux autres: remplacement de courte durée (18h), face à face élèves (72h), 2 missions supplémentaires

- tensions dans les équipes si tout le monde n’est pas satisfait

- inégalité homme/femme pour des contraintes de temps familial

- inéquité entre établissements si certains en prennent beaucoup et d’autres pas

- moyens de pressions sur des collègues précaires

- emplois du temps contraints par ces missions supplémentaires

- missions liées aux FCIL

- perte des compétences de celles et ceux qui exerçaient des missions mais ne voudront pas des autres contraintes

 

Pour la rentrée 2023, le rectorat nous garantit que les IMP et les HSE seront toujours présentes en parallèle au PACT et qu’il sera vigilant pour veiller à des ajustements pour la suite, que le contrat signé par l’agent pour un an sera dénonçable en cours d’année si la charge de travail est trop importante et que la répartition des 5545 parts de PACTE lycée pro (1 PACTE = 6 parts) et d’une partie des 10448 dédiés au secondaire dont les LP, va faire l’objet d’un répartition en fonction des besoins et des demandes.

Les heures qui y sont liées sont des moyens complémentaires dédiés à des missions d’accompagnement et ne concernent pas d’éventuels dédoublements liés à la DHG.

Nous rappelons que les heures effectuées dans le cadre du PACT lycée pro sont défiscalisées mais n’entrent pas dans le calcul de la pension.

 

Sur le bureau des entreprises, le rectorat nous dit qu’il s’agira d’apporter une aide aux DDFPT pour leur permettre de mieux assurer leurs missions et leur dégager du temps pour améliorer la relation avec les entreprises.

Ce bureau des entreprises sera matérialisé par un lieu dédié dans chaque établissement ou inter établissement si la place manque …

des autorisations de recrutements de personnels ont été faites pour pourvoir les postes prévus, un par établissement,

 

le bilan de cette réunion est que sur beaucoup de points les services du rectorat n’en savent pas plus que les organisations syndicales et même parfois moins…

Nous avons rappelé que la mise en place de cette réforme est prévue pour le mois de septembre, dans trois mois, et que pour les personnels de l’éducation nationale, cette mise en œuvre pressée d’un projet flou est une nouvelle fois l’exemple du peu de cas que ce gouvernement fait d’un enjeu qu’il à lui même qualifié de « grande cause nationale » et que si quelques points nous paraissent intéressants (rémunération de mission que nos collègues effectuaient déjà par exemple) nous ne pouvons pas être d’accord avec le fond « adéquationniste » et la mise en œuvre de cette réforme,