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DEVOIR FAITS : QUID DE LA VIE SCOLAIRE ?
Article publié le mardi 21 novembre 2017.
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Depuis la rentrée de novembre, le ministère encourage la mise en place du dispositif « Devoirs faits » dans tous les collèges.

Ce programme ne repose sur aucun texte officiel et son organisation s’appuie essentiellement sur les recommandations d’un vadémécum destiné aux chefs d’établissement.

Au-delĂ  mĂŞme des enseignants, la vie scolaire est sollicitĂ©e :  les CPE, les AED et les volontaires en service civique sont explicitement citĂ©s comme acteurs de l’opĂ©ration « Devoirs faits ».
Les associations agrées par l’Éducation nationale ont également la possibilité d’y prendre part.

Les AED qui interviendraient en dehors de leur temps de service pourraient, dans certains établissements, bénéficier d’heures supplémentaires, ce qui n’est pas le cas pour les personnels d’éducation.
 
Ce qui interroge le SE-Unsa sur le dispositif en général
  • Le dispositif s’adresse uniquement aux Ă©lèves volontaires selon des modalitĂ©s très diverses en fonction des Ă©tablissements. Or, les Ă©lèves prĂ©sents risquent de ne pas ĂŞtre ceux qui en ont le plus besoin.
  • Aider les Ă©lèves Ă  faire leurs devoirs est une tâche moins simple qu’il n’y parait. Une Ă©tude montre que les personnels qui en ont la charge doivent adhĂ©rer au postulat d’éducabilitĂ© des Ă©lèves et dĂ©velopper des gestes professionnels complexes. Ces pratiques relèvent de savoir-faire ou de compĂ©tences pointues reconnues par ailleurs dans le vadĂ©mĂ©cum.
  • La capacitĂ© des chefs d’établissement Ă  recruter des volontaires service civique, voie qui semble très peu attractive pour les jeunes en raison notamment de la faible rĂ©munĂ©ration envisagĂ©e.
 
Ce que le SE-Unsa dénonce pour la vie scolaire
  • Lorsque que nous interrogeons l’institution sur les modes de financement du dispositif, elle rĂ©pond qu’elle a prĂ©vu des moyens, ce qui ne veut pas dire forcĂ©ment des moyens supplĂ©mentaires. Par cette affirmation, elle renvoie la plupart des Ă©tablissements Ă  leurs dotations existantes. Les chefs d’établissement doivent faire alors avec les moyens du bord, ce qui a conduit un certain nombre d’entre eux Ă  ne pas considĂ©rer ce programme comme une prioritĂ© absolue.
  • D’après les premiers retours que nous avons, les seuls Ă©tablissements bĂ©nĂ©ficiant de moyens supplĂ©mentaires sont ceux implantĂ©s en Ă©ducation prioritaire ou disposant d’un internat, ce qui crĂ©e des disparitĂ©s et une iniquitĂ© territoriale dans la mise en Ĺ“uvre du dispositif.
  • Le dispositif prĂ©voit que les personnels d'Ă©ducation interviennent pour « recueillir l’avis des Ă©lèves sur leurs besoins et leur perception de l’aide aux devoirs ». Le vadĂ©mĂ©cum recommande la collaboration du CPE et du rĂ©fĂ©rent pour l’harmonisation de Devoirs Faits avec des programmes de soutiens extĂ©rieurs au collège. Pour le SE-Unsa, les CPE font partie de l’équipe pĂ©dagogique de l’établissement. Nous considĂ©rons que celles et ceux qui souhaiteraient prendre en charge un groupe d’élèves devraient avoir accès Ă  cette expĂ©rience enrichissante.
  • L’organisation et/ou la participation des CPE Ă  des sĂ©ances pĂ©dagogiques nĂ©cessitent l’octroi d’une rĂ©munĂ©ration adaptĂ©e. Or, force est de constater que ce sont les seuls personnels pour lesquels la rĂ©tribution n’est pas envisagĂ©e, ce qui est inacceptable. Dans l’état actuel des choses, cette condition n’est pas rĂ©unie et risque fort de freiner l’envie des collègues de s’y impliquer.
  • Les AED, mentionnĂ©s comme Ă©tant des « acteurs essentiels » de « Devois Faits ». Or, tous les AED, s’ils ont une mission d’encadrement des Ă©lèves, n’ont pas automatiquement la « fibre pĂ©dagogique » et n’envisagent pas forcĂ©ment une carrière d’enseignant Ă  l’issue de leur contrat. De plus, ils ne doivent ĂŞtre utilisĂ©s comme des variables d’ajustement : nous contestons les tentatives de modification de leurs emplois du temps, parfois sans concertation avec les CPE, dans des Ă©tablissements dans lesquels les enseignants ne sont pas ou peu volontaires. Il n’est pas question de ponctionner les moyens de vie scolaire dĂ©jĂ  très limitĂ©s dans beaucoup d’établissements, en particulier en zone rurale.

Ce que le SE-Unsa porte
  • Ă€ l’heure actuelle, les CPE n’ont pas accès au paiement d’heures supplĂ©mentaires comme c’est le cas pour les enseignants. Depuis notre congrès de Perpignan, nous demandons la crĂ©ation d’une rĂ©munĂ©ration spĂ©cifique aux CPE qui prennent en compte les dĂ©passements de service quotidiens ou l’investissement dans des projets. En attendant l’aboutissement de cette revendication, on ne peut se rĂ©soudre Ă  accepter le bĂ©nĂ©volat pour les CPE : le versement d’heures pĂ©ri-Ă©ducatives ou d’IMP doit ĂŞtre prĂ©vu par l’administration pour les collègues volontaires qui voudraient s’investir plus en avant dans le dispositif.
  • La prise en charge du dispositif, essentiellement avec des enseignants volontaires assistĂ©s par des AED volontaires et d’autres personnes choisies pour leurs engagements (service civique, associations compĂ©tentes).
  • Une formation ambitieuse des AED et des volontaires services civiques qui ne se limite pas aux fiches du vadĂ©mĂ©cum, notamment afin de favoriser les travaux de groupes, les Ă©changes entre les Ă©lèves et la co-intervention avec un enseignant.
  • Les CPE et les AED pourraient, dans la journĂ©e scolaire, construire des plages de sĂ©quences « devoirs faits » en matĂ©rialisant des espaces libres (s’il y en a) et les proposer aux principaux intervenants (enseignants et associations). Cela prĂ©senterait aussi l’avantage d’allĂ©ger les permanences « classiques ».
  • Les CPE peuvent aussi s’impliquer en Ă©changeant avec les enseignants sur la pertinence des choix d’élèves Ă  convaincre que ce dispositif est fait pour eux.
  • Une coordination pĂ©dagogique du dispositif assurĂ©e par un personnel enseignant serait indispensable pour apporter conseils et expertise aux personnels d’éducation, de vie scolaire ainsi qu’aux intervenants associatifs. Le temps de travail de chacun doit ĂŞtre respectĂ© par ce dispositif qui ne peut ĂŞtre chronophage et doit ĂŞtre inclus dans le temps de travail (notamment pour les CPE, non rĂ©munĂ©rĂ©s).
En conclusion
Une véritable réflexion doit s’engager entre professionnels sur le bien-fondé et la nature des devoirs à la maison (Faut-il en donner ? Quand ? Quels contenus ? Quelle efficacité ? Dans quel but ?) et sur la question du travail personnel qui doit être assuré par des personnels formés aux enjeux pédagogiques. Pour le SE-Unsa, la vraie question est « Devoirs ou pas devoirs ? ». C'est l'objet d'un récent dossier du magazine L'Enseignant.
    
 
 
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