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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  lundi 31 mars 2014

Déclaration du SE-Unsa (Joliot Curie)

 

Déclaration du SE-Unsa le 27 mars 2014

SE-Unsa lycée Joliot-Curie

M. le Recteur,

Notre organisation syndicale, le SE-Unsa, a soutenu l’ambition du ministre de l’Education nationale de refonder l’école française car il y a aujourd’hui urgence à remettre davantage de justice et de démocratie dans un système scolaire qui a connu progressivement mais de façon constante une accentuation des inégalités scolaires.

Nous nous sommes également félicité que l’on redonne de la vitalité et des moyens supplémentaires à l’éducation prioritaire tant ce secteur cristallise et reflète, tel un miroir grossissant, les problèmes et les difficultés qui agitent l’ensemble du système scolaire dans son ensemble.

Tout comme nous nous félicitons que les classes préparatoires soient dotées de moyens spécifiques pour que des voies d’excellence soient maintenues et pérennisées.

Toutefois, ces deux secteurs éducatifs, « éducation prioritaire » et « classes préparatoires » constituent à leur façon, l’illustration d’une école française de plus en plus clivée.  

Dans l’esprit d’Alain Savary qui met en place une politique d’éducation prioritaire durant l’été 1981 avec comme objectif de réduire les écarts de réussite scolaire,  il s’agit non pas de mettre en place une assistance permanente mais de fournir les moyens pour des actions limitées en direction des territoires et des élèves les plus en difficultés. Malheureusement, plus de trente années après, l’éducation prioritaire est trop souvent victime d’un phénomène de ghettoïsation. D’un autre côté, les classes préparatoires accueillent de moins en moins d’étudiants issus des milieux sociaux les plus défavorisés.

Ainsi, comme le constate régulièrement des enquêtes internationales comme PISA, les inégalités sociales et les clivages au sein de l’école française ne cessent de s’accentuer. L’école n’est plus un facteur essentiel de promotion sociale et peut même se transformer dans certains cas en un amplificateur des inégalités sociales.

Le bon fonctionnement d’établissements comme le lycée Joliot-Curie d’Aubagne est donc essentiel et primordial au maintien d’une école républicaine qui assure la réussite de tous. Nous avons encore ici, dans cet établissement, une véritable mixité sociale. Les résultats aux examens sont depuis de nombreuses années au-dessus des moyennes académiques et nationales grâce à l’engagement et à la motivation des équipes pédagogiques. Les établissements comme le lycée Joliot-Curie constituent donc le socle indispensable de notre école républicaine. Il convient ainsi de tout mettre en œuvre pour que ce socle ne vacille pas, ne se fissure, ne s’effrite pas.

Nous souhaitons donc, à l’occasion de votre visite, M. le Recteur, vous faire part de quelques-unes de nos inquiétudes.     

La population scolaire du lycée est en augmentation constante depuis plusieurs années (une centaine d’élèves supplémentaires en trois ans) alors que nos capacités d’accueil, elles, n’ont pour l’instant pas évolués. Si l’on veut continuer à dispenser un enseignement de qualité et à s’adapter aux nécessaires évolutions pédagogiques et technologiques, disposer d’un espace suffisant est un élément essentiel. En l’absence de la construction d’un nouveau lycée, il nous paraît indispensable de mettre à la disposition de l’établissement de nouveaux locaux (ceux de l’ancien collège) afin d’envisager que les enseignements soient dispensés dans des conditions optimales et sereines.

Par ailleurs, un établissement comme le lycée Joliot-Curie qui accueillent 1700 élèves et étudiants ne peut fonctionner correctement avec un seul poste de documentaliste.  Il est donc nécessaire et urgent qu’un deuxième poste de documentaliste soit créé afin de répondre aux attentes des élèves et aux demandes des enseignants. Le CDI doit pouvoir demeurer pleinement un espace de recherche et d’étude favorisant la transversalité disciplinaire et un lieu privilégié d’apprentissage de l’autonomie pour nos élèves. La perspective du « travailler autrement » passe aussi par un encadrement suffisant pour que celui-ci soit de qualité. De plus, de nombreux aménagements restent à faire et construire : salle polyvalente, salle de restauration pour les enseignants, toilettes pour les élèves en nombre suffisant etc…

D’autre part,  la modification du bassin de formation « Marseille Est/ La Ciotat/Aubagne » risque de limiter fortement les choix d’orientation pour nos élèves et aussi pour les élèves des collèges avoisinants qui n’auront comme voie professionnelle que le choix d’un seul lycée : le lycée Eiffel. Les conséquences risquent d’être problématiques pour notre établissement car celui-ci devra accueillir un plus grand nombre d’élèves orientés en seconde par défaut vers la seconde générale et donc susceptibles de poser davantage de problèmes dans des enseignements généraux qu’ils n’auront pas véritablement choisis.

Il y a naturellement d’autres problèmes qui se posent à notre établissement. Nous avons voulu souligner ici les plus primordiaux et essentiels pour l’avenir du lycée. Nous vous remercions, M. le Recteur, de l’attention que vous porterez à ces sujets qui constituent des éléments d’inquiétudes pour nos collègues et pour les parents d’élèves.