Le billet de mauvaise humeur de Johanes Togbe,
responsable de la Voie pro pour le SE-Unsa Aix-Marseille

 

Notre cher président est venu en force à Saintes pour faire ses annonces le 4 mai, sur la réforme de la voie pro. Accompagné de Mme Grandjean la ministre déléguée de l’enseignement professionnel, de M. Dussopt le ministre du travail et de M. Ndiaye notre cher ministre de l’Education Nationale, on n’a pas été déçu. Petit décryptage des sous-entendus vu du terrain.

Que retenir de cette intervention présidentielle ? Déjà le flou et la méconnaissance de ce qu’est la voie pro de la part de ceux qui décident pour elle.

 

Les gratifications

Alors oui, les élèves vont être gratifiés pour leur PFMP et pour le SE-Unsa, c’est plutôt une bonne nouvelle. Quelques questionnements néanmoins.
Gratification à la charge de l’état, donc nous, et aucune participation des entreprises.
Autre élément peu évoqué, cette gratification sera soumise aussi à l’assiduité à l’école. L’art de passer de l’école gratuite à une école rémunératrice.

 

Les PFMP en terminale

Là on y est. Où comment entrer par la fenêtre quand les grèves historiques d’octobre et novembre ont fermé la porte des 50 % de stages supplémentaires. Il ne faudrait pas que notre président perde la face, donc on invente une usine à gaz.

• Quid des examens ?
• Quid des élèves qui voulaient faire une poursuite d’études mais qui vont choisir l’insertion professionnelle pour effectuer davantage de stage (logique, ils sont désormais gratifiés) ?

Petit rappel de ce qui a été annoncé : En terminale, les élèves effectuent les périodes de stages obligatoires et après, ils choisissent soit de retourner en classe pour une période de formation académique intensive (maths, français, enseignement pro), soit ils retournent en stage.
Pour le SE-Unsa, c’est NON !

 

L’offre de formation

Pour notre président et son gouvernement, et surtout le ministère du travail, il faut adapter l’offre de formation au marché de l’emploi pour satisfaire la promesse de plein emploi de M.Macron.
M. Pap Ndiaye a même précisé dans une interview sur France info que « le lycée pro est au service de l’économie ». Là, il y a un paradoxe ou une différence de vision de ce qu’est l’épanouissement de l’élève. La vision présidentielle fait de l’élève de lycée pro, une main d’œuvre qui doit être employable rapidement dans les secteurs en tension.

Pour le SE-Unsa, l’élève doit être au centre des nos préoccupations aussi bien pour leur offrir une formation voulue et non subie, pour leur donner les clés de la poursuite d’études avec une formation fondamentale solide qui leur permettra de rebondir face aux aléas de la vie. Le marché de l’emploi oblige à avoir plusieurs carrières professionnelles. C’est plus facile quand on sait lire, écrire, compter, réfléchir, analyser plutôt que de ne maîtriser qu’un geste professionnel.

Le SE-Unsa sera donc très attentif aux annonces autour des ouvertures et fermetures des filières.

 

Le pacte

Comme pour le 1^er degré, les collèges, les LGT, les LP ont droit à leur pacte. Le fameux travailler plus pour gagner plus.
Là encore, beaucoup de flous dans la mise en œuvre. Nous nous dirigeons vers un pacte à accepter en bloc (c’est-à-dire avec toutes les missions, à la différence du premier et second degré) pour un montant annuel de 7500 euros.
Pour le SE-Unsa, cette stratégie de revalorisation n’est pas acceptable.

 

Le SE-Unsa restera extrèmement attentif et vigilant dans la mise en musique des annonces du 4 mai et s’engage dès la semaine prochaine dans la mobilisation avec une intersyndicale locale le mardi 9 mai et une action pour la venue de la ministre Grandjean sur Marseille le 11 mai. Comptez sur votre syndicat pour vous informer au plus près des différentes évolutions à venir.