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SE-UNSA HORS DE FRANCE


 Par SE-UNSA HDF
 Le  lundi 2 novembre 2020

Edito du 2 novembre 2020

 

Mourir pour une idée  ?


Nous savons maintenant que l’on peut être assassiné pour avoir simplement fait son métier. Celui d’enseigner, celui que nous faisons tous les jours librement. A l’AEFE cette liberté s’exprime au contact de cultures différentes. Face à des élèves français et étrangers mélangés en classe et dans les cours d’école. Dans un contexte multiculturel habituellement pacifié.

Samuel Paty n’était pas un héros. C’était simplement un enseignant consciencieux et dévoué à sa tâche. Le droit à caricature était pour lui la conséquence  naturelle de la liberté d’expression.  Samuel Paty est devenu un martyr tombé sous le couteau meurtrier d’un islamiste. Il ne doit pas être mort pour rien. La dignité de l’enseignant aujourd’hui c’est de refuser l’autocensure en classe. C’est le meilleur des hommages rendu à notre collègue assassiné.

L’Éducation doit continuer malgré un contexte terroriste qui cible potentiellement nos écoles et lycées français. La sécurité doit être assurée partout pour que chacun puisse faire son métier avec le plus de sérénité possible. La France a toujours donné à son école le rôle de ciment républicain. Elle est le premier et le dernier rempart quand la République est menacée.

Sommes nous alors les hussards noirs de la République en mission avancée à l’autre bout du monde ? Devrons nous être les nouveaux héros de la République éducative en danger ? Nous sommes simplement et assurément des pédagogues exerçant à l’international. Et nous demandons que nos missions et nos métiers soient valorisés à la lumière des enjeux qui sont les nôtres.

Le contexte sanitaire renforce l’impression d’une chape de plomb ressentie par beaucoup d’entre vous. Le respect des protocoles et des gestes barrière devient parfois pesant quand il s’ajoute à des contextes sécuritaires sous tension. Ne lâchons pas. Restons unis. C’est l’isolement qui est notre premier adversaire.  Nous sommes à vos côtés pour vous écouter et vous conseiller et traverser cette passe historiquement complexe de l’histoire de ce réseau. C’est ensemble que nous sortirons de l’ornière sanitaire et sécuritaire.

L’esprit des lumières c’est de croire que la raison l’emporte toujours sur les passions tristes ou mauvaises.

Pour qu’on n’ait plus à mourir pour l’idée d’enseigner.

Bon courage à toutes et à tous et bonne reprise.