Madame la directrice, Mesdames et messieurs les membres du CSA,
Nous avons dit lors d’une session précédente combien votre nomination et vos premiers pas avaient pu susciter d’espoir dans nos rangs.
Oui, nous avons connu l’espoir en entendant votre discours de vérité sur les difficultés que rencontrent l’agence à tenir les objectifs du Cap 2030. Oui, nous nous sommes sentis écoutés quand vous interpellant sur des situations individuelles ou collectives vous avez fait montre d’un esprit d’empathie auquel il faut rendre hommage.
Cet espoir d’un changement de cap n’est pas totalement éteint 6 mois après votre nomination.
Mais le sort de notre institution et son réseau ne dépendent pas hélas de la politique d’un seul et ne reposent pas sur la seule pointe d’une pyramide inversée. Une institution ne vit et n’évolue que par des moyens adaptés à sa stratégie et que par la valorisation efficace de ses ressources humaines. Et à cet égard l’espoir est mis en péril.
Si l’on considère les moyens, l’équation à laquelle est confrontée notre réseau reste insensée, insensée car reposant sur une équation impossible, développer le réseau et doubler ses effectifs d'élèves à l'horizon 2030 mais sans aucune subvention d'investissement, ni compensation de la charge des pensions civiles. La question immobilière, notamment dans les EGD, demeure ainsi un casse-tête. Et les familles grognent, parfois à raison, d’être sollicitées si souvent pour financer l’avenir en lieu et place de l’Etat éducatif.
Les équipes de direction et les secrétaires généraux d’établissements ont le plus grand mal à justifier les hausses de tarifs. Et les enseignants subissent la pression de toutes ces familles qui appliquent trop souvent le principe décideur payeur sans aucune mesure, mettant parfois une pression délétère sur les équipes éducatives.
Nous vous le disons clairement : le Cap 2030 introduit une politique de tension généralisée. Tensions sur les EGD d’abord dont l’avenir est mis en péril
Tensions nées de la concurrence larvée entre établissements d’un même pays,
Tensions dans un réseau qui se perd dans une fuite en avant,
Tensions sur les personnels et entre les personnels quand le moins disant social ou le mieux disant financier devient la règle de la mise en concurrence de tous avec tous.
Nous savons qu’inverser une politique sur 6 mois est difficile. Mais des ajustements seraient pourtant accessibles. Ce sont les défis que nous souhaiterions voir relevés dans les 6 mois qui s’ouvrent :
· Pour étoffer les effectifs de la DRH qui doit gérer plus d’établissements sans assez de moyens nouveaux.
· Pour que l’autonomie des établissements soit mieux respectée et que les équipes sur place restent pilotes et ne soient pas réduites peu à peu au rôle d’exécutants.
· Pour se donner les moyens de réussir l’inclusion scolaire en permettant notamment des aménagements des services des personnels enseignants ayant des compétences en la matière.
· Pour que les secteurs géographiques soient plus à notre écoute et pour éviter que des situations à résoudre ne s’enlisent.
Sur ces chantiers vous pourrez compter sur notre engagement et si les moyens et les résultats sont au rendez-vous, sur notre soutien.