Austère.

 Un temps d’austérité budgétaire et une atmosphère des plus austères.
C’est le contexte financier et humain dans lequel est plongée l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger.

Au coup de rabot initial de 14 millions d’euros qui a affaibli notre budget pourtant déficitaire un amendement gouvernemental vient d’ajouter une ponction de 4 millions. Le Projet de loi de finance est décidément une pilule amère qui n’épargne ni le secteur éducatif national ni son prolongement à l’étranger.

Nous avions quitté le CSA de décembre 2024 sur un sentiment désagréable. L’impression que face à la bourrasque les enseignants seraient en première ligne, exposés aux grands vents mauvais qui soufflent sur le réseau.

Une centaine de postes vacants seront supprimés cette année et une cinquantaine à venir l’année prochaine. On a connu moment plus heureux. L’emploi comme variable d’ajustement, c’est se priver aujourd’hui comme demain de possibilités de relance, de ressources humaines importantes, de personnels formés devant les élèves.

Autant dire une mauvaise politique. Et quid de l’objectif Macron ? La “priorité” (tss…) élyséenne n’aura entrainé aucun traitement indulgent ni épargné aucune coupe sombre. Un objectif qui pourrait être revu et corrigé à la baisse.

Dans la tempête il faut pourtant se serrer les coudes. Et nos collègues plongés dans un contexte international complexe, mouvant, houleux dans certaines destinations, ne savent que trop que c’est souvent grâce à des collègues obligeants, grâce à des personnels aidants, qu’ils trouvent un peu de réconfort. Ce “système D de l’entraide” ne doit pas dédouaner l’agence de ses responsabilités.

La cellule d’écoute existe, certes. Mais les collègues qui y ont recours ont parfois le sentiment que l’on est bien loin de la bienveillance affichée officiellement par ce dispositif. Ils témoignent à coeur ouvert et parfois se retrouvent sanctionnés. Retour dans l’hexagone ou déplacement, sanction administrative. On leur fait parfois payer d’avoir parlé. Austère vous avez dit austère ? Un temps déraisonnable et vain.

 La gestion des conflits à l’agence doit encore progresser. Pour que les collègues ne choisissent pas de garder pour eux, dans le silence de leur cœur, des problèmes professionnels, tels que le harcèlement, de peur de ne pas être compris par leur hiérarchie ou parce que le contre poids de l’agence manque parfois de pertinence.

Alors oui, solidaires nous le restons avec vous. Le SE UNSA et les composantes de l’UNSA Education sont là pour vous aider, vous écouter et tirer la sonnette d’alarme.

Pour que les temps austères ne durent pas au-delà de l’hiver.