La communauté éducative a découvert, abasourdie, les annonces
concernant l’École faites par le président de la République lors de son
déplacement à Marseille. Une ribambelle d’annonces devrait-on dire, sans
aucun sens ni réflexion sur leur faisabilité. Sans aucune concertation
non plus avec les acteurs de l’École sur des sujets forts qui impactent
pourtant tout le système éducatif, et bien au-delà .
L’accueil
des enfants de 2 ans n’a rien d’innovant et nécessite des moyens en
personnels qu’il passe sous silence. Le chef de l’État propose que
l’accueil des élèves au collège se fasse sur une amplitude de 8h à 18h.
Accueil par qui, comment et pour quoi faire ? Enfin, il imagine que
raccourcir les grandes vacances améliorerait les apprentissages,
notamment des plus fragiles. Mais la solution pour plus d’égalité ne
peut se réduire à cette idée sans repenser tous les temps scolaires qui
permettraient aux personnels d’enseigner plus sereinement et plus
efficacement.
Lutter contre l’échec scolaire et
protéger les jeunes de la délinquance ne peut avoir pour réponse
sérieuse de faire venir les élèves plus longtemps en classe de la
maternelle au collège. L’École ne peut pas tout ! Elle est certes le
témoin, et parfois le réceptacle de la violence exprimée ou subie par
les élèves, mais la désigner comme le lieu de résolution de tous les
maux de la société révèle une méconnaissance de sa mission et pourrait
la mettre en difficulté. C’est aussi renvoyer beaucoup de culpabilité
aux familles en rupture avec l’institution, en les déresponsabilisant et
en les éloignant toujours plus de la nécessaire confiance en l’École.
Par
ailleurs, réfléchir aux rythmes scolaires nécessite un peu plus de
temps et de contributeurs que 20 secondes d’intervention du président.
Si ce n’est pas la journée, la semaine et l’année qui sont repensées
avec l’ensemble des acteurs des temps scolaires, périscolaires et
extrascolaires, la problématique de l’inégal accès à des activités entre
enfants sera simplement déplacée des grandes vacances vers les fins de
journée ou les fins de semaine.
L’exaspération des
personnels atteint ses limites. Encore une sortie présidentielle qui va
finir de transformer le creux important des candidats aux métiers de
l’École en un véritable gouffre !
Le SE-Unsa dit « STOP Monsieur Macron ! ». L’École est fondamentale
et précieuse, mais l’École est fragile. On ne joue pas avec elle. Elle a
besoin de stabilité et de dialogue, et surtout qu’on lui donne les
moyens d’offrir un droit à une éducation de qualité pour tous.