SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
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Monsieur le Directeur Académique,
Mesdames et Messieurs les membres du comité,
Le projet de loi qui prolonge l’activité des travailleurs et travailleuses n’a pas été voté et n’a donc pas de légitimité démocratique. Le gouvernement fait reposer sur les corps intermédiaires les conséquences de cette loi. Les accords dans les branches professionnelles doivent atténuer les effets néfastes de cette promulgation selon ses auteurs. Pour notre ministère, les PE peuvent désormais partir à date. Si ce mandat de l’UNSA Education a été validé, ce n’est pas par ce chemin législatif que nous le demandions. D’ailleurs, l’UNSA Education est vent debout contre l’allongement de la durée de travail. Parallèlement, qu’est- ce qu’est prévu pour les collègues né.e.s après le 1/9/1961 ? Qu’est-ce l’administration prévu pour ces collègues ? Ces questions sans réponse à ce jour dans notre ministère démontrent des conditions de travail dégradées pour toutes et tous les collègues. Le sentiment d’impréparation est grand pour la rentrée 2023.
La baromètre de notre fédération publié le mois dernier (34000 réponses) appuie terriblement cet aspect. Seul.e.s 19% de nos collègues conseilleraient nos métiers à un.e proche. 34% ne trouvent plus de sens à leur mission. 71% ne ressentent pas de reconnaissance et du respect dans leurs pratiques. 91% sont en désaccord avec la politique mis en place. 90% ont répondu que les conditions de travail se sont dégradées depuis un an. La première priorité avancée pour nos collègues est celle du pouvoir d’achat. Mais pour eux.elles, le pacte n’est pas la réponse adaptée. D’ailleurs suite au refus du ministère de mettre au vote les textes du Pacte au CSA MEN du mois de mai, nous félicitons l’intersyndicale nationale pour son boycott de cette instance. La réponse donnée aux collègues pourrait être plus simple : mettre le budget du pacte dans le budget du socle. Mais encore une fois les arbitrages au niveau de l’Elysée ont choisi de s’appuyer sur une autre vision de la vie : travailler plus pour gagner plus. Plus de la moitié des collègues estime que la charge de travail est à diminuer. C’est bien l’objet de notre comité du jour.
Plus de 45% des postes offerts au concours sur notre académie ne sont pas pourvus. Notre employeur était confiant sur la rentrée, nous sommes en mesure d’en douter. Cela fait plusieurs années que nous alertons sur la gravité de la situation et réclamons un travail de fond sur l’attractivité de nos métiers. C’est un véritable effondrement qui a des conséquences à la fois sur les conditions d’exercice des personnels, et sur les conditions d’apprentissage des élèves. Nous demandons urgemment le recrutement des candidats sur listes complémentaires. Lors du CSAMen de ce mardi 20 juin, il nous a été dit que l’annonce du recrutement sur listes complémentaires des CRPE de tous les territoires serait faite très prochainement.
L’inquiétude est grande face à autant d’incertitude pour la RS 2023 : PACTE à mettre en œuvre, école inclusive qui pour l’UNSA Education ne peut pas se limiter au handicap, les ruptures conventionnelles et les démissions qui ne cessent d’augmenter notamment chez les stagiaires et notre ministère s’entête : toujours pas de revalorisation, des missions supplémentaires, des prescriptions irréalisables qui ne vont qu’accentuer le mal-être de nos collègues. Ces mesures précipitées, sans concertation et dans le plus grand flou, accentuent le mépris affiché pour notre institution et ses agents. Le ministère octroie plus de 8 millions d’euros pour les PE dans notre département à cause du PACTE. Mais, pourquoi ne pas mettre ce budget directement dans le socle notamment pour nos collègues AESH et AED qui verraient d’un bon œil une réelle augmentation ?
Les leviers les plus simples à utiliser pour améliorer nos conditions de travail sont connus de toutes et toutes : carte scolaire et mouvement intra. L’UNSE Education 95 dénonce le manque de transparence des résultats de la session 2023. Notre employeur peut désormais utiliser le fait du prince car les commissions paritaires ne peuvent plus vérifier les opérations du mouvement, moment singulier dans la profession. Nous notons, comme point positif et message d’apaisement envers la profession, la conservation de la décharge de direction. Nous dénonçons, a contrario, un volume global insuffisant de postes de remplaçant.e.s afin de ne pas faire peser les non-remplacements sur les équipes et les familles.
Somme toute, accompagner et défendre sont les objectifs de notre mission de délégué.e du personnel. Mais celui de notre employeur est d’entendre les crises profondes qui traversent nos métiers. Sinon, c’est exposer les collègues à des risques psycho-sociaux de plus en plus nombreux.