Article publié le lundi 10 avril 2023.
La
répartition académique des postes ouverts au CRPE 2023 a été publiée au
Journal officiel du dimanche 2 avril alors que la première épreuve
d’admissibilité du CRPE a débuté dès ce 03 avril.
La
session 2023 du CRPE offrira 9 885 postes aux différents concours de
recrutement de professeurs des Ă©coles, soit quasiment le mĂŞme nombre
qu’aux sessions 2022 et 2021. Stable oui, mais insuffisant et alarmant…
Une mauvaise méthode
Au-delĂ
de ces données chiffrées, le SE-Unsa s’interroge quant à la publication
tardive de la répartition académique et par type de concours de ces
postes qui ne met pas les candidats actuels et les futurs viviers de
recrutement en confiance.
Des chiffres peu enclins Ă rassurer
Si
la session 2023 offrira 9 885 postes aux différents CRPE, soit
quasiment le même nombre qu’aux sessions 2022 et 2021, cette
stabilisation est Ă relativiser.
D’une
part, par rapport à l’année 2020 où 10 790 postes étaient alors
offerts. Une telle baisse de 905 postes en 3 ans, sans parler de 2018 oĂą
ce nombre atteignait les 11 860 postes offerts, témoigne une nouvelle
fois de la dangereuse déconnexion qu’un employeur fait entre
attractivité et offre étoffée.
Nationalement, c’est une baisse globale de 1 975 postes en 5 ans, soit - 16,65 %.
Cette
année 2023, localement, certaines académies sont encore
particulièrement touchées. C’est notamment le cas de Versailles avec -
145 postes à l’externe, - 48 postes pour Nantes ou encore Aix-Marseille
et Amiens.
C’est - 1 356 postes par rapport à 2020 pour le concours externe.
D’autre
part, un élément est lui instable. Il s’agit de la répartition entre
types de concours. La perte de postes sur le CRPE externe est compensée
par une augmentation de postes sur le CRPE interne. Si le SE-Unsa prĂ´ne
depuis toujours une nécessaire mobilité interne, il alerte sur le signal
renvoyé par un tel glissement. Le ministère ne pouvant s’appuyer sur un
nombre de candidats suffisants à l’externe fait le choix de miser sur
les personnels déjà en fonction. Pour le SE-Unsa, la mobilité
professionnelle ne doit pas être une solution au manque d’attractivité
mais bien un droit. Par ailleurs, le ministère doit se donner réellement
les moyens de pouvoir recruter à l’externe en commençant par afficher
un nombre de de postes offerts plus élevé.
Des ratios candidat/poste insuffisamment analysés
Cette
déconnexion entre attractivité et offre étoffée agit chaque année de
plus en plus sur les ratios candidat/poste. Et l’employeur ne prend pas
le temps de l’analyse de la disparité constatée entre territoires ou
types de concours.
Aux
concours externes CRPE, les candidats sont Ă peine plus de 5 candidats
pour un poste (42 943 candidats pour 8 159 postes, soit 5,26 candidats
par poste), 10 académies comptent moins de 5 candidats par poste. En
revanche, sept académies comptent plus de 10 candidats inscrits par
poste.
Le concours
externe spécial (langues régionales) compte le plus souvent autour de 2
candidats par poste, sauf en Guadeloupe, Ă la Martinique, Ă la RĂ©union, Ă
Rennes et à Toulouse (mais à peine plus dans les deux académies
métropolitaines).
C’est le 3e concours qui attire le plus de candidatures, avec 13 candidats pour un poste (12 796 pour 988 postes).
Le
SE-Unsa déplore ce manque de postes année après année, alors que le
ministre prétend faire de l’attractivité du métier un enjeu majeur.
Le
concours interne exceptionnel CRPE 2023 - nouvellement créé pour les
années 2023 à 2026 - ne concerne que les trois seules académies de
Guyane, Créteil et Versailles et ne s’étend pas non plus au 2d degré.
Une vraie politique d’attractivité se doterait de moyens bien plus convaincants.
Nous attendons les chiffres de ce concours pour pouvoir en dresser un bilan.