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Déclaration liminaire – CSA du 9 février 2023
Intervention de Thomas Saubaber/Julie Beltramello
pour l’UNSA Éducation
Monsieur
le Directeur académique,
Mesdames et Messieurs les membres du
CSA-SD.
L’Unsa Education 95 se félicite des résultats aux élections professionnelles, qui lui permettent de se maintenir présent au CSA ministériel, au CSA académique et au CSA-SD. Nous remercions les services pour le travail fourni au quotidien pour les collègues.
L’UNSA Education 95 dĂ©plore par contre toutes les difficultĂ©s rencontrĂ©es par un certain nombre de personnel pour voter, difficultĂ©s liĂ©es pour l’essentiel Ă l’usage de l’outil informatique. Ainsi, les personnels les plus prĂ©caires (les AESH, les AED, les agent·es non titulaires, les BIATOSS, mais aussi les personnels les plus vulnĂ©rables, certain·es personnels en situation de handicap par exemple), n’ont pas eu leur notice de vote. Ce fut pour elles et eux un vĂ©ritable parcours du combattant, dissuadant le plus grand nombre Ă prendre part au scrutin. L’UNSA Education Versailles a portĂ© ces problèmes au groupe de travail de retour d’exercice Ă©lections. Nous appelons de nos vĹ“ux de ne pas subir les mĂŞmes problĂ©matiques en 2026.
L’Unsa-Education95 siège Ă©galement Ă la FSST. Dans ce cadre, nous serons vigilant.e.s quant aux rĂ©ponses qui seront faites aux situations Ă©manant des Ă©coles, des EPLE et des services, notamment par le biais du registre de santĂ© et sĂ©curitĂ© au travail. Plus que jamais, nous nous associerons aux enquĂŞtes mises en place après des droits d’alertes. Nous nous assurerons que les prĂ©conisations donnĂ©es en instance soient suivies d’effet dans les Ă©tablissements.
La Formation spĂ©cialisĂ©e du CSA-SD devra donc se doter des moyens Ă la hauteur de ce que « dĂ©fendre la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail des personnels de l’éducation nationale » veut dire. Nous nous battrons en ce sens.
La dotation de 50 ETP n’est pas suffisante et met le fonctionnement du service public d’éducation dans des difficultés majeures de fonctionnement.
Cela ne permet pas l’amélioration nécessaire des conditions d’enseignement au-delà des limitations d’effectifs prévus en GS, CP et CE1. En effet, la mise à l’arrêt par l’exécutif du travail sur la structuration du tissu scolaire depuis 2017 empêche de réorienter les marges dégagées par la baisse démographique. Les écoles connaissent des besoins importants même s’ils sont moins visibles immédiatement que les ouvertures et fermetures de classes : présence d’enseignant.e.s spécialisé.e.s pour répondre aux besoins éducatifs particuliers toujours plus prégnants, moyens de remplacement.
Depuis plusieurs années nous dénonçons le choix de fragiliser les RASED en supprimant/gelant des postes alors qu’ils sont indispensables au fonctionnement des établissements et à l’accompagnement des élèves rencontrant de grandes difficultés scolaires. Il est temps de changer d’orientation pour répondre à la réalité des besoins des élèves des écoles.
À l’heure de la préparation de la conférence nationale sur le handicap, il est urgent de mettre à plat le fonctionnement de l’Ecole inclusive et de se donner les moyens de répondre effectivement et pleinement aux besoins tels qu’ils existent de façon criante. Cela nécessite de dépasser une politique purement comptable qui nie les difficultés de la communauté éducative et fragilise les personnels et les élèves. L’école inclusive, enjeu majeur de l’École, n’est abordée par l’exécutif que comme un slogan sans garantir les conditions d’un accès effectif et réel au droit à l’éducation tel qu’il est défini par la convention internationale des droits de l’enfant. Cette approche met en souffrance des personnels, des enfants et leur famille en n’offrant pas les réponses adaptées aux besoins des élèves. Et que dire des moyens mobilisés par l’employeur en matière de postes adaptés, de moyens mis à disposition pour les aménagements de postes nécessaires au maintien dans l’emploi des personnels en situation de handicap : ils sont indigents.
D’autres domaines appellent eux aussi une réaction. Ils ont, depuis trop longtemps, été ignorés : c’est notamment le cas de la sous-administration de notre ministère. La surcharge de travail pour les personnels a atteint les limites du supportable et rien n’est fait pour apporter une réponse. Les ambitions du ministère en matière d’amélioration de la gestion des ressources humaines, pourtant affichées comme une priorité, sont d’emblée obérées par la réalité. Les moyens attribués aussi bien aux services départementaux qu’aux établissements, dans un contexte fortement dégradé depuis longtemps, annoncent une nouvelle fragilisation de l’administration du système éducatif préjudiciable aux personnels et aux élèves. Par exemple, la surcharge de travail des assistantes sociales ne permet la prise en compte des situations individuelles des collègues.
Dans la vision globale portée l’UNSA Éducation, notre système est également gravement fragilisé par le sous-investissement des missions accomplies par les personnels sociaux et de santé. Un grand plan de revalorisation et de recrutement pluri-annuel est nécessaire pour pouvoir donner enfin au service social les moyens d’accompagner les élèves de la maternelle au lycée aux côtés des personnels de santé. C’est une nécessité pour soutenir les équipes confrontées à d’immenses défis éducatifs. Mais, cette année encore le ministère n’en fait aucun cas. Par ailleurs, force est de constater que les professionnels de santé ne veulent plus venir travailler à l’Éducation nationale.
Là où il faudrait de la stabilité et une vision d’ensemble, le ministère va créer encore bien inutilement des tensions sans apporter de solution aux vrais problèmes de l’École. Un état critique a été atteint.
M le Directeur Académique, je vous remercie de votre attention.
Intervention de Thomas Saubaber/Julie Beltramello pour l’UNSA Éducation