Article publié le jeudi 13 octobre 2022.
Le
ministre de l’Éducation nationale a récemment déclaré vouloir obtenir un
recensement régulier du nombre d’atteintes à la laïcité en milieu
scolaire.
Le
Comité national d’action laïque (Cnal) dont le SE-Unsa est membre salue
cette intention. Il est en effet indispensable de repérer et de
dénombrer ces atteintes, puis de les catégoriser afin de les traiter
plus efficacement. Mais il faut aller plus loin.
Au quotidien, les personnels des 1er et 2d
degrés sont au travail sur ces sujets. Un sondage Ifop commandé par le
Cnal a révélé que dans le cas de contestations à la loi du 15 mars
2004 - sur le port de signes ou tenues manifestant ostensiblement une
appartenance religieuse - provenant d’élèves, 98 % des désordres
trouvaient une résolution grâce au dialogue. Il serait donc injuste et
incomplet de n’avoir aucun regard sur cet immense travail de terrain.
Par
ailleurs, la laïcité à l’École ne concerne pas seulement l’enseignement
public. Le Code de l’éducation précise que le partage des valeurs de la
République s’applique aussi aux établissements privés sous contrat et
hors contrat. Or, les témoignages faisant état de situations de
prosélytisme religieux dans des établissements privés sous contrat ne
sont pas rares. Quant aux établissements privés hors contrat, notre
récente étude sur l’obligation d’instruction a montré que les valeurs de
la République, notamment le principe de laïcité, y étaient peu
partagées.
Pour
les organisations du Cnal, le prosélytisme religieux et la soustraction
des principes et valeurs de la République à la connaissance des élèves
constituent des atteintes caractérisées à la laïcité.
Ainsi,
le Cnal a adressé un courrier au ministre pour le soutenir dans son
intention de recenser les atteintes à la laïcité, à condition de n’en
oublier aucune.