Pour
le SE-Unsa, l’expression du président devant les recteurs continue
d’entretenir le flou, source d’inquiétudes légitimes, alors que le
système Ă©ducatif a besoin d’être associĂ© et rassurĂ© pour commencer Ă
être réparé.
Le
président de la République a dressé un constat assez sombre de l’état
de l’École avec des Ă©lèves « malheureux », des parents d’élèves
« anxieux » ou encore des professeurs « dĂ©sabusĂ©s » mais ne semble pas
faire le lien avec la politique conduite durant son premier quinquennat.
Bien qu’il répète vouloir une nouvelle méthode, il ne réussit pas à en
changer. Il propose dĂ©jĂ un certain nombre de « solutions »
personnelles, comme pour la voie professionnelle, sans tenir compte de
la complexité des sujets à laquelle les personnels se heurtent tous les
jours, notamment du fait de réformes toutes fraîches et mal conçues sous
l’empressement politique. Il en va de même pour une nouvelle réforme de
la formation initiale des enseignants alors que la dernière a connu sa
première session de concours au printemps et a accéléré la crise aigüe
du recrutement de cette rentrée.
Le président a aussi repris un certain nombre d’annonces déjà faites sans apporter de précisions.
Il
a réaffirmé un salaire de 2000 € pour les débuts de carrière mais n’a
toujours pas dit à qui cela s’adresse. Pour le SE-Unsa, il faut
revaloriser les métiers de l’éducation dès l’année de stage. Cette
revalorisation doit aussi s’adresser de façon importante à ceux qui sont
déjà en fonction. Le président a redit sa volonté de rémunérer de
nouvelles missions pour les volontaires. Le SE-Unsa souhaite qu’il
commence par reconnaître l’ensemble des missions accumulées depuis de
longues années comme le suivi individualisé des élèves notamment en
situation de handicap, l’accompagnement à l’orientation, ou encore la
conception et la conduite de projets pédagogiques, par exemple. Il doit
aussi reconnaître la charge de travail devenue très lourde.
Il
a rappelé sa volonté de soutenir les projets pédagogiques dans sa
logique d’école du futur. Il a annoncé la création d’un fonds dédié de
500 millions d’euros. Le SE-Unsa rappelle à son tour que les projets
d’école et d’établissement ont été lancés il y a plus de 30 ans, qu’ils
se sont épuisés faute de moyens et qu’ils ont souffert de la
normalisation pédagogique descendante depuis la rue de Grenelle ces 5
dernières années.
Pour
le SE-Unsa, alors que le Service public d’éducation s’approche d’un
point de rupture, il est urgent d’ouvrir sérieusement ces sujets
importants, sans intentions cachées et ni idées préconçues et avec un
calendrier permettant de construire avec les professionnels plutĂ´t que
de les soumettre Ă des effets d’annonce. Il faut aussi s’attaquer Ă
d’autres défis comme la mixité sociale dans l’École ou l’impact de la
pauvreté sur la scolarité des élèves. Ces sujets continuent d’être
passés sous silence alors qu’ils sont déterminants.
Paris, le 25 août 2022
Stéphane Crochet
Secrétaire général
Secrétaire général
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Brigitte Biardoux
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