Après
l’expérimentation d’un projet de cadre d’évaluation dans une centaine
d’écoles primaires, le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) vient de
publier un cadre d’évaluation pour le 1er degré. Celui-ci
sera applicable à partir de la rentrée scolaire 2022. Le SE-Unsa vous
présente les principales informations à retenir.
Qu’est-ce que le Conseil d’évaluation de l’École ?
Le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) a été créé par la loi du 26 juillet 2019, dite loi pour une École de la confiance. Il est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire.
Son
programme de travail comprend l’évaluation des établissements. Cette
Ă©valuation est totalement indĂ©pendante de l’évaluation des personnels Ă
des fins de gestion des carrières.
Qu’est-ce que l’évaluation de l’École ?
L’évaluation de l’École est composée de deux étapes successives :
- une auto-évaluation menée par l’ensemble des acteurs de l’établissement ;
- une évaluation externe menée par trois ou quatre évaluateurs.
L’ensemble des établissements doit être évalué en cinq ans.
Des
expérimentations ont eu lieu en 2021 pour déterminer un cadre général
d’évaluation des écoles. Ce cadre, applicable à partir de la rentrée
2022, vient d’être publié* par le Conseil d’évaluation de l’École. Il
précise les finalités et le déroulement de l’auto-évaluation et de
l’évaluation externe. Il est complété par 3 annexes : le guide
d’auto-évaluation, le cahier des charges de l’évaluation externe, et
enfin la charte de déontologie de l’évaluation externe. Des outils
d’aide à l’auto-évaluation sont également proposés.
Quelles sont les spécificités du cadre d’évaluation du 1er degré ?
Le cadre d’évaluation des écoles repose sur les mêmes principes que celui applicable au 2d degré, mais tient compte de spécificités propres au 1er degré.
- L’auto-évaluation
L’auto-évaluation mobilise l’ensemble des acteurs :
enseignants, AESH, personnels de la collectivité dont les Atsem,
parents d’élèves, élèves, et partenaires participant de manière
importante à la vie de l’école le cas échéant.
Elle peut porter sur les activités périscolaires qui
sont en lien direct avec le temps scolaire (temps d’accueil du matin
avant la classe, temps méridien, temps d’étude ou d’accueil après la
classe lorsqu’ils existent). L’inclusion du temps périscolaire dans le
champ de l’évaluation relève du choix du maire ou du président de
l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en
matière d’accueil périscolaire, après sollicitation de l’autorité
académique.
- La constitution des équipes d’évaluation
Les équipes pour l’évaluation externe sont mixtes : elles sont composées de trois ou quatre évaluateurs et comportent au moins un IEN (inspecteur de l’Éducation nationale) et un directeur d’école.
L’école
évaluée a la possibilité de faire remonter des souhaits de modification
de la composition de l’équipe si elle l’argumente.
- Les regroupements d’écoles
L’ensemble des écoles est à évaluer tous les cinq ans. Mais le nombre des écoles et leur diversité peuvent conduire les autorités académiques à procéder à des regroupements d’écoles pour cette évaluation.
Dans
ce cas, chaque Ă©cole du regroupement conduit son auto-Ă©valuation en
fonction de son contexte propre et des objectifs et résultats de son
précédent projet d’école. Après l’évaluation externe, chaque école
s’approprie ensuite le résultat de l’évaluation pour élaborer son propre
projet d’école. L’autorité académique établit annuellement la liste des
écoles évaluées.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa a déjà alerté le Conseil d’évaluation de l’École sur la charge
de travail supplémentaire induite par cette évaluation de l’école, pour
les équipes pédagogiques et surtout pour les directeurs et directrices.
Ce cadre d’évaluation peut permettre aux équipes de porter une analyse
réflexive sur leur action éducative, mais cela demande une fois de plus
un important travail d’investissement des personnels.
Pour
le SE-Unsa, l’évaluation de l’école ne peut pas être un temps de
travail supplémentaire sans intérêt. Il est indispensable que les
équipes disposent de moyens et de modalités de mise en œuvre favorables
au travail collectif.
Enfin, il faudra également que ces évaluations débouchent sur des actions concrètes (formations, moyens supplémentaires).
(*) Pour plus d’informations : https://www.education.gouv.fr/conseil-d-evaluation-de-l-ecole-l-evaluation-des-etablissements-340814