Article publié le mercredi 13 octobre 2021.
Rased : un rapport pour rien ?
En
2020, le ministère a donné à l’Inspection générale une mission pour
rendre compte de l’organisation, du fonctionnement et de l’évaluation
des effets des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté. Un
rapport toujours non publié a été rendu au ministre en avril 2021. Le
SE-Unsa a finalement pu prendre connaissance de ce rapport qui, malgré
l’ampleur du travail qu’il a demandé, ne répond pas aux questions qu’il
pose et n’ouvre aucune perspective nouvelle pour les Rased.
En
effet, sans surprise, ce rapport conforte les Ă©volutions depuis la
suppression d’un tiers des postes, dresse un constat plus ou moins
lucide de l’état des Rased et des conditions très disparates mais
toujours dégradées -notamment par le manque de postes- dans lesquelles
ils tentent de mener à bien leurs missions au bénéfice des élèves en
difficulté scolaire persistante.
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aucun moment le rétablissement des postes supprimés n’est envisagé, il
s’agit plutôt de trouver comment faire au mieux avec les postes
restants. C’est donc l’aide directe aux élèves qui devient la variable
d’ajustement ainsi que les actions de prévention qui sont abandonnées de
fait au profit de l’appui aux équipes.
Le
rapport déplore la hausse du nombre d’élèves perturbateurs et de ceux
présentant des difficultés importantes de langage, sans faire à aucun
moment l’hypothèse d’un lien possible avec la forte réduction des prises
en charge directes, notamment par les enseignants spĂ©cialisĂ©s Ă
dominante relationnelle (ex maitres G dont les postes ont été
particulièrement réduits), et l’abandon de la prévention des Rased en
maternelle qui était très souvent axée sur le langage oral.
Les
préconisations ne prennent pas en compte les conséquences de la crise
sanitaire. Elles sont peu convaincantes, en particulier celle qui
propose une nouvelle circulaire alors que les rapporteurs ne proposent
rien de nouveau en ce qui concerne les missions des Rased.
Les
autres éléments de notre contribution concernant notamment les
recrutements, les départs en formation et un nécessaire renforcement des
Rased pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire sur les
élèves les plus fragiles, n’ont pas davantage été repris.
Il est impossible d’isoler l’intervention des Rased dans l’évaluation des acquis des Ă©lèves et donc de faire « la preuve scientifique »
de leur efficacité. Dans ce contexte, seule une volonté politique et la
conviction que le croisement des regards et des compétences est
indispensable pour éviter la médicalisation de la difficulté scolaire,
conduiront Ă une Ă©volution positive que le SE-Unsa revendique : relance
des recrutements, rétablissement d’un maillage territorial de Rased
complets, maintien de l’intervention directe auprès des élèves,
participation au « pĂ´le ressources » de circonscription.
En
conclusion ce rapport, non publié, ne nous paraît pas de nature à faire
évoluer la situation des Rased dans un but d’amélioration de l’aide que
l’École doit aux élèves en difficulté scolaire persistante.
Beaucoup de travail pour… rien ?