Article publié le jeudi 7 octobre 2021.
Pour favoriser la scolarité des élèves transgenres ou en questionnement, le ministère de l’Éducation nationale a publié, le 30 septembre, une circulaire visant à mieux prendre en compte l’identité de genre en milieu scolaire.
Ce texte – entièrement rédigé en écriture inclusive – aborde le sujet sous le bon angle : favoriser la réussite de chaque élève. Or les élèves transgenres voient leur scolarité pénalisée par l’expression de leur identité de genre. Cela se traduit notamment par des moqueries, du harcèlement ou des mises à l’écart, qui ouvrent la voie au repli sur soi, à la déscolarisation et à toute manifestation de désespoir. Le taux de suicide des élèves trans est sept fois plus élevé que les élèves cisgenres.
Ainsi, la circulaire donne des pistes concrètes de rĂ©solution des problèmes, souvent liĂ©s au changement de prĂ©nom, Ă l’usage des vestiaires et des toilettes, ou encore des chambres lorsque les Ă©tablissements proposent des internats. Un regard spĂ©cifique est apportĂ© Ă l’aspect vestimentaire, il est demandĂ© « de s’assurer que les règles de vie scolaire, en particulier celles relatives aux tenues vestimentaires, ne font pas l’objet de consignes diffĂ©renciĂ©es selon le genre. Ainsi, les vĂŞtements et accessoires autorisĂ©s et interdits le sont pour tous les Ă©lèves sans distinction, notamment lorsque ces interdictions sont justifiĂ©es par des impĂ©ratifs de sĂ©curitĂ©. Il en va de mĂŞme pour le port du maquillage et des bijoux - y compris dans les filières professionnelles et durant les pĂ©riodes de formation en milieu professionnel. ». Cette circulaire met ainsi fin aux règlements qui ne s’adressent qu’à la tenue des filles. Il Ă©tait temps.
Le SE-Unsa approuve sans rĂ©serve les principes exposĂ©s, mais regrette que cette circulaire ne prĂ©voie pas de moyens spĂ©cifiques pour la formation des enseignants et personnels Ă©ducatifs. Ainsi, par exemple, la première partie de cette circulaire : « Comprendre les rĂ©alitĂ©s et la diversitĂ© des situations de transidentitĂ©s » pose un cadre scientifique et juridique qui nĂ©cessite que les acteurs puissent le travailler de façon approfondie pour se l’approprier pleinement. De plus, aucun bilan des actions menĂ©es n’est envisagĂ©. Ces absences font courir le risque que les avancĂ©es contenues dans cette circulaire se rĂ©sument Ă un tĂ©moignage, sans portĂ©e opĂ©rationnelle auprès des Ă©lèves.
C’est bien pour agir au plus près du terrain que le SE-Unsa déploie depuis plusieurs mois des actions de formation dans les académies sur la prise en compte des élèves LGBT+. La liberté d’expression de son genre fait partie de la liberté d’expression tout court, qui participe de la liberté de conscience et de la laïcité. C’est un pilier de notre République, qui concerne chacune et chacun de nos élèves..
Paris, 4 octobre 2021,
Stéphane Crochet,
Secrétaire général
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