Article publié le jeudi 1er juillet 2021.
Depuis
2010, la Hongrie présidée par Viktor Orban met en œuvre des mesures
conservatrices et nationalistes, sous les applaudissements de
l’extrême-droite française. Dernièrement, un projet de loi amalgamant
pornographie, pĂ©dophilie et homosexualitĂ© a poussĂ© l’Union europĂ©enne Ă
réagir.
Nationalisme : le best-of
Viktor Orban et son parti (le Fidesz) proclament et mettent en Ĺ“uvre les fondamentaux du
nationalisme et du populisme en Hongrie. En considérant le monde
extérieur comme un danger, l’immigration est violemment stigmatisée et
les lois européennes concernant les demandeurs d’asile y sont
ostensiblement bafouées. Tout cela s’accompagne d’une prévisible
tolérance envers l’antisémitisme.
Sur
le plan social, une loi de décembre 2018 permet aux employeurs de
demander jusqu’à 400 heures supplémentaires annuelles aux salariés : des
heures payées… trois ans plus tard ! On estime que 5 % de la population
active hongroise aurait déjà quitté le pays pour trouver de meilleures
conditions de travail.
Une loi anti LGBT fait enfin réagir l’Union européenne
RĂ©cemment,
le parlement hongrois a adopté une loi, à l’origine destinée à lutter
contre la pédocriminalité. Or, cette loi a été amendée de mesures
ciblant l’homosexualité, créant ainsi un amalgame douteux. En outre, la
loi précise que tout contenu qui promeut chez les moins de 18 ans l’homosexualité, le changement de sexe ou une alternative au sexe de naissance est interdit.
En
réduisant la notion d’identité au sexe de naissance, cette loi nie la
réalité des personnes transgenres et prive la jeunesse d’informations
sur ce sujet, notamment en milieu scolaire. L’arsenal anti-LGBT est
ainsi consolidé, après les interdictions de changement de sexe à l’état
civil ou l’adoption d’enfants. Rien d’étonnant dans un pays qui a
modifié sa constitution en décembre dernier, pour intégrer une
disposition selon laquelle la mère est une femme, le père est un homme.
En réaction, la présidente de la commission européenne, Ursula Van Der Leyen, a qualifié cette loi de honte, et 17 pays (dont la France) ont appelé l’UE à agir pour que les discriminations visant les personnes LGBT cessent en Hongrie
L’avis du SE-Unsa
En
se présentant comme le défenseur de la famille traditionnelle et
chrétienne, Viktor Orban déploie depuis longtemps des mesures
discriminatoires. Cela préfigure ce qui arriverait en cas de prise de
pouvoir par l’extrême-droite en France, laquelle s’était opposée au
mariage pour tous et à la prétendue théorie du genre notamment.
Si les mouvements traditionalistes et nationalistes visent
systématiquement l’Éducation, c’est parce qu’elle constitue le plus
puissant levier de changement pour affermir le droit d’être soi.
Le
SE-Unsa s’engage dans la lutte contre l’homophobie et la transphobie en
poursuivant l’égalité des droits. Pour ce faire, une formation
spécifique des personnels est nécessaire. Pour ne plus attendre, le
SE-Unsa propose des modules de formation Ă destination des enseignants,
CPE, PsyEN et AESH, visant quatre objectifs :
> comprendre la situation des jeunes LGBT ou en questionnement en France ;
> maîtriser les terminologies et les pratiques d’inclusion dans les pratiques pédagogiques ;
> savoir accompagner les jeunes LGBT ou en questionnement ;
> lutter contre les LGBT-phobies et le sexisme en milieu scolaire, notamment le harcèlement homophobe et transphobe.