2021 ne sera pas à graver comme l’année de l’amélioration des conditions de mobilité des personnels.
Notre
ministère s’équipe certes de nouvelles interfaces dématérialisées pour
fluidifier les dĂ©marches et les agents administratifs sont nombreux Ă
tenter d’accompagner au mieux les (r)évolutions dictées par le ministre,
la gestion des opérations de mobilité en matière de ressources humaines
(RH) tend aujourd’hui plutôt vers un isolement des personnels et une
baisse du taux de mobilité.
Le
SE-Unsa, avec sa fédération UNSA Éducation, a dénoncé ces constats et
exigé des pistes de solutions très rapides à l’occasion du bilan de la
mobilité 2020.
Pour le SE-Unsa,
ce bilan d’une campagne de mobilité terminée depuis quasiment un an doit
avant tout servir à souligner les leçons non tirées pour la campagne
2021 et préparer dès aujourd’hui les leviers d’amélioration de la
mobilité 2022 !
Des règles de mobilité sclérosantes
Les
taux de satisfaction des participants aux opérations de mouvement inter
et intra diminuent un peu plus chaque année. Certains corps/disciplines
(professeurs des écoles, professeurs de lycée professionnels, …) ou
certains territoires (région parisienne, ruralité, …) sont plus impactés
que d’autres.
Pour
le SE-Unsa, il y a urgence à rechercher dès aujourd’hui des leviers
pour améliorer la mobilité pour certains territoires et/ou certains
corps/disciplines. En effet, pour beaucoup, le droit de changer de lieu
d’exercice est totalement sclérosé, y compris pour des collègues en
situation médicale ou sociale très lourde.
Dans le 1er degré, les éléments de barème actuels doivent être questionnés.
Dans le 2nd
degré, les calibrages de chaque territoire (nombre d’entrées et
sorties) doivent cesser d’être lourdement impactés par la
contractualisation.
Concernant
le détachement, l’augmentation promise des contingents n’a compensé en
rien la suppression de l’accès à certains corps par liste d’aptitude.
Le
SE-Unsa a demandé que soient mises à disposition des données par
territoires et par corps/disciplines. Aujourd’hui les chiffres
globalisés ne permettent nullement de témoigner de la disparité aussi
importante que réelle entre personnels quant à ce droit à la mobilité.
Ce
levier de la mobilité engagé dans le cadre de l’agenda social
post-Grenelle et prévu en discussion sur les mois de juin-juillet ne
doit plus rester au stade de l’ambition !
Une réalité aux antipodes du discours ministériel
Dès
l’automne dernier et la préparation de la mobilité 2021, le SE-Unsa
avait émis d’importantes mises en garde au regard des constats de la
mobilité 2020 et proposé des améliorations concrètes. Si le ministre se
plait à répéter incessamment qu’il installe une RH plus humaine, plus lisible et plus réactive, le SE-Unsa constate avec regret que la réalité en est tout autre !
Les
données communiquées aux collègues pour comprendre un résultat de
mouvement et qui devaient voir une avancée cette année par des
informations relatives aux deux premiers vœux ont surtout constitué un
recul avec une absence totale de données pour nombreux collègues.
Malgré nos multiples alertes sur la disparition quasi-totale d’un cadre inscrit nationalement du mouvement intra 1er
degré, les collègues professeurs des écoles ont, cette année et de
façon encore plus dégradée que par le passé, subi une gestion
irrespectueuse de leur droit à la mobilité comme à la stabilité :
incohérences entre textes académiques et annexes départementales,
éléments de barème et critères de départage absents des textes,
modification non communiquée du mode de calcul de l’ancienneté
engendrant des barèmes nettement inférieurs d’une année sur l’autre,
profilage non discuté non annoncé et encore moins expliqué de nombreux
postes à la veille de l’ouverture de la saisie des vœux et parfois
après, …
Quant
aux modalités de recours, au-delà des dysfonctionnements conséquents
notés cette année suite aux réponses faites à l’inter aux personnels du 2nd
degré (réponses avant les dispositifs d’assistance, réponses inversant
des avis d’une semaine à une autre, …), la mise en difficulté collective
générée par la mise en place plus que tardive de l’application Colibris pour le mouvement intra dans le 2nd degré a terminé de décourager…
Tous
ces points nécessitent d’être impérativement revus et améliorés dès la
mobilité 2022. Des évolutions ont certes vu le jour, notamment
concernant une meilleure fluidité dans les demandes de rectification de
barème ou via l’application Valère pour n’oublier aucune
demande de recours à l’inter, mais ces quelques améliorations se
trouvent écrasées, effacées par les trop nombreux obstacles à la
mobilité.