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Suite à la libération de la parole #MeTooInceste, le gouvernement met en place un groupe de travail interministériel, et une commission indépendante. Les professionnels de l’éducation dans leurs différents métiers sont complémentaires pour prendre en charge la protection de l’enfance. L’UNSA Éducation en a déjà fait part aux cabinets concernés. Force de propositions, notre organisation syndicale revendique de pouvoir porter la parole experte de celles et ceux qui sont au quotidien face aux enfants, aux jeunes.
Pour sensibiliser un grand plan national s’impose !
Si les adolescents victimes sont en capacité de percevoir
l’anormalité de ce qu’ils vivent (notamment grâce aux interactions avec
leurs pairs), il n’en est pas de même pour les enfants. Il est donc
indispensable d’assurer la sensibilisation des plus jeunes pour les
protéger, leur permettre de dénoncer les actes dont ils seraient
victimes (et/ou témoins).
Cette mesure doit également permettre la prévention des violences
sexuelles du point de vue de leurs auteurs (adultes et
enfants/adolescents) en leur offrant une alternative au passage Ă
l’acte.
Cette sensibilisation doit impérativement être assurée, au sein des
Ă©coles et Ă©tablissements scolaires, par des personnels du quotidien des
enfants, en temps scolaire ou péri-scolaire (enseignant.es, PsyEN,
infirmier.ères, assistant.es de service social, CPE, animateurs.trices,
intervenant.es en sport). En effet, elle ne sera efficace que sur une
durée filée et non ponctuelle, car elle doit permettre aux élèves
d’identifier un référent, qui ne sera pas nécessairement institué comme
tel par l’administration mais en qui les victimes se sentiront
suffisamment en confiance pour dénoncer les actes subis. Le climat de confiance ne se noue que dans la durée et la proximité. Il est illusoire de penser qu’une visite ponctuelle d’un médecin, que l’enfant ne connait pas, va permettre de délier la parole.
L’UNSA Éducation rappelle au gouvernement l’état catastrophique du
corps des Médecins Scolaires qui, pour beaucoup, n’interviennent plus
dans les écoles pour réaliser la visite de la 6e année en dehors des
zone prioritaire (REP, REP+) faute de nombre suffisant...Rappelons
que la visite de la 12e année, déjà effective, est une consultation
infirmière et non une visite médicale. Les infirmier.es de l’Éducation
Nationale et les médecins scolaires ont leurs propres champs de
compétence au regard du Code de la Santé Publique. La visite projetée
est médicale et ne peut donc pas s’intégrer à la consultation infirmière
déjà en place. L’annonce
de deux visites médicales de dépistage ne pourra pas en l’état actuel
de la médecine scolaire s’appliquer sur le terrain.
Former tous les personnels
La protection de l’enfance est le fruit d’un long travail entre les différents partenaires qui œuvrent auprès d’elle.
Certains ont une formation à l’écoute, nécessaire mais non
suffisante, d’autres ont une formation sur les aspects juridiques de ces
affaires. D’autres encore, parmi lesquels les enseignant.es ou les
animateurs.trices de centre péri-scolaires, sont démunis de formation
adéquate. Par exemple, au cours de leur formation initiale, les
assistant.es du service social en faveur des élèves (SSFE) acquièrent
des connaissances, en psychologie et dans le domaine juridique
indispensables Ă la prise en charge de ces enfants victimes. Ils, elles
veillent à étoffer régulièrement leurs connaissances sur les aspects
psycho pathologiques des systèmes familiaux maltraitants et les effets
post traumatiques des violences et peuvent expliquer à l’enfant victime
les procédures judiciaires pour les préparer à l’audition pénale.
La complémentarité des adultes qui travaillent autour des enfants doit être mieux connue, mieux valorisée, plus efficace. La
formation demandée doit s’appuyer sur cette complémentarité, les PsyEN,
les Assistant.es de SSFE sont aussi des formateurs et formatrices Ă
mobiliser. Encore faut-il qu’ils.elles soient suffisamment nombreuses et
nombreux pour se charger de ces missions.
Au-delà du repérage, les personnels doivent être formés à accueillir
la parole : savoir quoi dire à une victime ne va pas de soi et nécessite
suffisamment d’empathie pour rassurer, tout en se protégeant d’une
Ă©ventuelle effraction psychique. En effet, les propos tenus par les
victimes peuvent ĂŞtre ressentis avec suffisamment de violence pour
traumatiser la personne qui les recueille. Aussi, dans un plan d’action
pour agir contre les violences sexuelles, il faut aussi prévoir
l’accompagnement des adultes en première ligne. Supervision, espaces et
temps pour partager en Ă©quipe Ă©ducative sont, plus que jamais,
nécessaires.
L’UNSA Éducation rappelle la complémentarité des rôles et missions des personnels de l’éducation au sens large pour œuvrer ensemble à la protection de l’enfance. Pour renforcer la prévention et la détection des enfants victimes d’inceste et de violences sexuelles, il faudra tenir compte de l’expertise des métiers de l’éducation, qui interviennent au quotidien avec les enfants.