Article publié le mercredi 13 janvier 2021.
L’activité piscine sur le temps scolaire, en période "covid" a été remise en place. Est-ce bien raisonnable ?
Nombre de collègues s’inquiètent au sujet de l’activité piscine qui a repris. Les enseignant.es et directions d’écoles s’interrogent, hésitent, ont
peine à prendre une décision sans un avis ou des consignes claires de
leur IEN.
Plusieurs difficultés sont à relever :
- Les enseignants peuvent être inquiets, à juste titre, du fait que le (les) groupe(s) se retrouvent "entassés" dans un lieu chaud et humide, sans distanciation, sans masque.... Quand par ailleurs il est demandé au travers du protocole de respecter "dans la mesure du possible..." tous les gestes barrières. Sans compter que le soir, ces collègues rentrent à la maison et sont donc en contact avec leur famille....
- Idem pour le transport des élèves pour se rendre à la piscine, dans un même car pour deux classes, de qui plus est classes parfois issues de deux écoles différentes.
- Se pose également le problème des vestiaires qui, pour "veiller" à limiter les brassages, sont multipliés. Il est maintenant fait usage des vestiaires individuels pour atteindre cet objectif. Il en résulte un problème de surveillance : nécessité de davantage d’adultes, les enseignant.es ne pouvant seul.es surveiller leur classe, tout en veillant également à se changer eux (elles)-même.
Dans ce cadre, il n’est pas facile, encore moins que d’habitude, de trouver systématiquement les parents volontaires nécessaires pour assurer cette mission (ils ne sont pas fous.....).
- En lien avec ce dernier point, les Directions d’école sont responsables de la sécurité sur les temps scolaires. Elles sont donc en droit d’estimer que la surveillance n’est pas à la hauteur des besoins, et en conséquence refuser que la sortie se fasse.
- Par ailleurs, et même si officiellement la piscine, qui se déroule sur le temps scolaire, est une activité obligatoire, il faut avoir conscience que nombre de parents ne souhaitent pas que leur enfant aille à la piscine en cette période. Ils peuvent en conséquence présenter un certificat médical, ou encore ne pas mettre leur enfant à l’école en justifiant par un problème de santé quelconque (une simple déclaration orale ou écrite de leur part justifiant de cette absence).
- Enfin, pour les enfants qui ne vont pas à la piscine, soit ils restent chez eux (manquant ainsi par ailleurs une partie des apprentissages de la demi-journée ou journée), soit ils viennent à l’école et il convient de les répartir = problème de brassage (même si on en a la traçabilité) et donc de sécurité.
Cela crée même des tensions au sein des équipes (ce dont on se passerait bien par les temps qui courent, les équipes ayant plutôt besoin d’un esprit de solidarité...).
Il est vrai que le positionnement des IEN (pour ce sujet et pour bien d’autres) n’est pas forcément le même d’une circonscription à l’autre. Nous allons d’ailleurs de nouveau sensibiliser la DASEN sur cette question. Toutefois, il convient de rassurer les équipes qui, en ces périodes assez troubles, ont besoin de sérénité, de bienveillance et du soutien de leur hiérarchie. Cette nécessité est également valable pour les familles.
Vous êtes en difficulté avec cette question sur votre école ?
Ne restez pas seul.es avec vos inquiétudes :
- Parlez-en avec les collègues concerné.es
- Echangez en équipe (conseil des maîtres, direction d’école), bien en amont des séances.
- Si vous envisagez tout de même d’aller à la piscine avec vos élèves, sondez les familles pour connaitre le nombre de parents qui accepteraient d’accompagner et, le cas échéant, le nombre d’élèves dont les parents trouveront un moyen pour que leur enfant n’aille pas à la piscine.
- Interrogez votre IEN pour connaître sa position sur ce sujet.
- En cas de "voie sans issue", contactez-nous pour que nous puissions vous accompagner.
Le SE-Unsa 95, au-delà des interventions déjà effectuées auprès de certains IEN, abordera dès que possible le sujet avec la DASEN.