Le
ministère annonce de premiers Ă©lĂ©ments concrets pour 2021 et renonce Ă
financer sur l’enveloppe de revalorisation des heures supplémentaires et
la formation hors temps de classe. Ce que le SE-Unsa demandait depuis
février dernier.
Suite
à nos demandes réitérées de nombreuses fois depuis février, le SE-Unsa
apprécie positivement l’abandon par le ministère des mesures liées à des
heures supplémentaires pour le remplacement court dans le second degré
ou à la formation hors temps de classe. Le ministère indique qu’il a
entendu l’opposition des personnels et fait le choix d’un dialogue
social apaisé.
Le
ministère a présenté ses propositions de la ventilation de l’enveloppe
budgétaire de 400 millions d’euros prévue en 2021, soit 500 millions en
année pleine à partir de 2022*.
Quatre axes de répartition ont été présentés :
- Prime d’attractivité pour les débuts et milieu de carrière : 260 millions d’euros
- Prime d’équipement informatique : 178 millions d’euros
- Mesures catégorielles (dont la direction d’école) : 51 millions d’euros
- Amélioration des ratios hors classe : 11 millions d’euros
Le ministère a confirmé qu’il y
aurait ensuite une loi pluriannuelle pour une montée en charge et
d’autres mesures dans les années suivantes.
Prime d’attractivité
Le
ministère a présenté quatre scénarii de répartition de l’enveloppe. Ils
vont dans le sens d’une réduction des écarts de rémunération avec les
autres pays de l’OCDE. Force est de constater que le chemin à parcourir
pour rattraper le retard sera encore long.
Le SE-Unsa demande qu’une négociation d’ampleur se tienne à l’instar de celle qui a été conduite dans l’enseignement supérieur.
Les
4 propositions Ă©tablissent des projections pour des primes
d’attractivité qui concerneraient les enseignants, CPE et PsyEN de
l’échelon 2 aux échelons 5 à 8 selon les scenarii.
Un
effort conséquent porterait sur les premiers échelons (2 et 3) qui se
verraient attribuer une prime allant alors de 93 à 135 € selon les
hypothèses. Les primes sont ensuite dégressives d’échelon en échelon. À
noter que pour 3 scénarii il y aurait un léger écart selon les corps.
Les contractuels se verraient attribuer une prime forfaitaire entre 600
et 800 €.
Prime d’équipement informatique
Si
le ministère ne donne pas directement suite à notre demande de crédit
d’impôts pour l’équipement informatique, l’annonce d’une prime
d’équipement de 150 € nets pour tous les personnels est Ă©galement Ă
apprécier positivement.
Cette
prime sera pĂ©renne, versĂ©e annuellement en dĂ©but d’annĂ©e civile (Ă
partir de février/mars en 2021). Elle ne sera pas proratisée pour les
collègues à temps partiel.
Certains
personnels sont pour l’instant exclus de ce dispositif : enseignants en
Rased, PsyEN EDA et EDO, CPE, profs docs, conseillers pédagogiques ….
Le SE-Unsa demande à ce qu’ils bénéficient eux aussi de la prime.
Mesures catégorielles
Si
aucune mesure concrète n’a été annoncée pour l’instant, le SE-Unsa note
l’augmentation de 50% par rapport aux enveloppes allouées en 2019 et en
2020 (passage de 30 à 45 millions d’euros). Les mesures de
revalorisation financière des directeurs devraient se retrouver dans
cette enveloppe, mais ils n’en seront pas les seuls personnels
bénéficiaires.
Ces mesures seront discutées dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux.
Les AESH oubliés
Le
SE-Unsa a rappelé que les AESH rémunérés moins de 800 euros par mois ne
pouvaient pas être absents de cette première étape de la
revalorisation. Il serait inconcevable que la situation de nos collègues
ne soit pas mise sur la table. Le SE-Unsa demande un geste significatif de la part du ministère sur la rémunération des AESH.
Des ratios de hors-classe en hausse
Concernant
les ratios hors-classe, il est prévu de passer de 17 à 18%, ce qui
permettrait à 1 700 collègues de plus par an d’y accéder. Dans le même
esprit, le SE-Unsa a rappelé sa demande de rééquilibrage dès 2021 des
ratios classe exceptionnelle pour ne plus se retrouver avec des
promotions perdues comme c’est le cas actuellement.
Le
SE-Unsa a également rappelé ses revendications portant sur la réduction
des inégalités entre femmes et hommes ainsi qu’entre corps comparables.
Les
annonces définitives seront faites en novembre par le ministre qui
souhaite lier ces groupes de travail avec le Grenelle de l’Éducation.
D’ici là les négociations continuent. Le SE-Unsa sera reçu prochainement
en bilatérale.
Pour le SE-Unsa, d’autres chantiers devront également aboutir dans le cadre d’une loi pluriannuelle. Le rendez-vous de la revalorisation plusieurs fois reporté, ne devra pas se terminer en rendez-vous manqué. Pour le SE-Unsa, lorsque la Nation revalorise ses personnels, elle les reconnaît, les respecte et investit dans son avenir.
(*) Mieux comprendre : on parle de 400 ou de 500 millions d’euros par an ?
Les
mesures annoncées pour 2021 ne prendront pas toutes effet au 1er
janvier. Par exemple les primes d’attractivité ne devraient pas débuter
avant mai. Par conséquent l’enveloppe budgétaire nécessaire pour 2021
sera inférieure à celle qu’il faudrait pour une année pleine. A partir
de 2022 ce seront donc bien 500 millions par an qui seront alloués pour
la pérennité des futures mesures.