SECTION SE-Unsa du VAL D OISE - IMMEUBLE JACQUES LEMERCIER - 5 AVENUE DE LA PALETTE - 95000 CERGY PONTOISE
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Madame La Directrice Académique,
Mesdames et Messieurs les membres de la commission,
Le SE UNSA 95 tient à souhaiter la bienvenue à notre nouvelle Directrice Académique et au nouveau Secrétaire Général.
Dimanche soir, le Président est intervenu pour parler de l’école. Après l’avoir écouté attentivement, le SE UNSA 95 dénonce un mépris. Notre profession a été très surprise que le Président n’ait pas prononcé un seul mot de remerciement pour le dévouement et la mise en place de l’école à distance sans formation, sans outil de communication ni d’outil numérique professionnels.
Le « prof bashing » mis en avant par notre ministre ne met pas la profession sur les bons rails. Cette dĂ©fiance entre la tĂŞte et la base n’est bĂ©nĂ©fique Ă personne.
Cette obligation de reprise totale est encore une fois une décision à faire appliquer aux familles, enfants et collègues dans la précipitation. Les parents vont devoir se débrouiller. Est-ce que les IEN vont avoir la capacité d’envoyer une lettre à chaque famille qui ne remettra pas son enfant à l’école ? L’école est obligatoire et revoir nos élèves est plus que nécessaire mais sous pression d’une économie en difficulté, notre ministre allège le protocole sanitaire. Nous ne savons donc toujours pas, et ce à 5 jours d’une troisième rentrée en 2 mois, ce qui est allégé ou pas. Qu’en est-il des personnels fragiles ? Le ministre annonce un placement de ces collègues en congé maladie. Le SE UNSA 95 demande que cette modalité ne soit pas appliquée et de prolonger le dispositif mis en place par la Rectrice.
Encore une fois, nous apprenons par voie de presse des informations primordiales sur le cœur de notre métier. Ces injonctions contradictoires mettent la profession en tension et en souffrance.
Le dialogue social est mis à mal depuis le début de cette mandature, tant au niveau ministériel que départemental. Nos courriers syndicaux de la part d’élu.e.s n’ont pas eu de réponse pendant le confinement. Le SE UNSA 95 appelle de ses vœux que le dialogue social redevienne apaisé et que les LDG que nous n’approuvons pas mettent à plat les relations entre les acteurs de la profession.
La crise sanitaire n’a d’ailleurs pas aidé les collègues à allier la vie personnelle et professionnelle. Le confinement et la continuité pédagogique, non préparée par notre ministère, a mis en lumière des conditions de travail dégradées, encore plus marquées que celles déjà existantes dans une classe :
- Les professionnels ont utilisé leur matériel personnel comme c’est malheureusement toujours le cas, mais encore plus durant cette période. En effet, les téléphones portables personnels ont été largement utilisés tout comme les ordinateurs et les connexions Internet.
- Les serveurs informatiques étaient saturés obligeant les enseignants à utiliser des serveurs qui n’étaient souvent pas ceux de l’éducation nationale quand les collègues voulaient proposer un enseignement à distance de qualité.
- Les horaires n’étaient plus bornés et seule l’académie d’Aix Marseille a mis en ligne un guide du télétravail. Notre académie n’a pas daigné le faire.
La pĂ©riode de confinement a vu des collègues devenir volontaires pour s’occuper des enfants des soignant.e.s. Les collègues ne l’ont pas fait pour l’argent, mais bien dans un souci de solidaritĂ© et de maintien d’un Etat dans lequel ils et elles croient. Mais la prime dite « prime covid » est d’un mĂ©pris sans nom. Les remontĂ©es du terrain disent que très peu, voire pas de collègues, auraient dĂ©passĂ© les 4 jours pour bĂ©nĂ©ficier des 330 euros. Le SE UNSA avait dĂ©jĂ alertĂ© sur ce mĂ©pris, mais aussi sur le besoin non pas d’une prime, mais d’une revalorisation. C’est pour cela que dans nos questions diverses nous avons demandĂ© un Ă©tat des lieux du versement de cette prime. Le SE UNSA 95 tient Ă rappeler que le travail de coordination de la direction d’école n’est toujours pas reconnu Ă ce jour, tant au niveau ministĂ©riel qu’acadĂ©mique. Le SE UNSA 95 appelle de ses vĹ“ux que les annonces soient suivies d’effets au sein de notre ministère.
La situation sanitaire a l’air d’avoir aussi fait oublier quelques actualitĂ©s plus que brĂ»lante : Le SE UNSA 95 a apportĂ© son soutien Ă la famille et Ă l’équipe pĂ©dagogique de notre collègue qui s’est donnĂ© la mort dans le dĂ©partement des Alpes-Maritimes. Ce tragique Ă©vĂ©nement n’est pas sans rappeler le geste de notre collègue, Mme Renou, ce n’était qu’au mois d’octobre 2019. Le mot d’ordre avait Ă©tĂ© « plus jamais ça », mais cela s’est encore passĂ©.
La reprise a été chaotique quoiqu’en dise notre ministre. Les familles ont porté le poids de celle-ci mais également d’un enseignement à distance qui demande certaines capacités techniques non accessibles à tous. C’est bien pour cela que l’école existe. Le SE UNSA 95 tient à rappeler son attachement à une école publique, laïque et gratuite ce qui n’était pas le cas lors du confinement. La fracture numérique que nous dénonçons depuis longtemps n’a pas été palliée par la convention avec la Poste ou la distribution par des associations de matériel informatique.
Nous apportons également notre soutien total et entier aux équipes de l’école Roger Salengro et Benjamin Rabier qui font face au virus dans le milieu professionnel après ce déconfinement.
La mise en place du dispositif vacances apprenantes et 2S2C ne répond en rien aux aspirations de la profession. La demande de stages de remise à niveaux met bien en lumière le besoin d’un accompagnement au plus près des élèves, mais aussi d’une revalorisation indiciaire nette.
Les collègues peuvent être fièr.e.s du travail accompli. Travail qui pendant le confinement a répondu à beaucoup d’injonctions contradictoires et locales. Le SE UNSA 95 est intervenu plusieurs fois pour demander une uniformisation des pratiques sur le département pour ne pas mettre en concurrence les collègues de circonscriptions différentes. Le SE UNSA 95 demande que ne soient pas remplis les LSU. Une injonction qui ne fait pas écho dans la profession et qui pose des questions de conditions de travail et de vision que l’on se fait de l’évaluation dans sa globalité.
Suite aux résultats du mouvement, le SE UNSA 95 tient à rappeler, avec le soutien inconditionnel de sa fédération et de l’UNSA Fonction Publique, son opposition à la loi de Transformation de la fonction publique. En effet, les résultats publiés à la va-vite ne pourront pas être discutés avec les collègues de façon apaisée. Le livret scolaire unique a publié seul les résultats du mouvement intra le jeudi 11 juin. L’UNSA Éducation a demandé des explications lors du GT du CTSD du 11 juin. Nous n’avons pas encore les réponses à ce jour. Au-delà de l’iniquité de traitement au sein de notre profession, cela pose des questions éthiques et de déontologie : délais ? Remplissage du LSU dans une autre école ? Les nombreux appels et mails mettent en lumière une souffrance réelle au sein de la profession. Ces résultats cristallisent les tensions. Si le processus était terminé au 11 juin, pourquoi ne pas raccourcir le calendrier  ? C’est dommage de faire attendre les collègues surtout lors de cette période.
De plus, le dispositif de formation des PES évoluant ne permet plus l’adéquation temps partiels à 50 % et formation initiale. Cela a eu un impact sur les demandes de temps partiels. C’est pour cela qu’il est très important dans un cadre apaisé de voir les demandes de recours. Le SE UNSA 95 demande une bienveillance sur ces demandes, car les collègues font le choix d’être moins rémunéré pour diverses raisons toutes légitimes. Une demande de recours met bien en avant une volonté d’être à temps partiel tout en gardant un pied dans la classe pour associer au mieux vie pro et vie perso. Le SE UNSA 95 a été destinataire de nombreux appels et mails ne comprennant pas la publication tardive des résultats.
Le choix d’une disponibilité, quant à lui, répond à d’autres souhaits. Ces recours doivent trouver écho après cette commission. Le SE UNSA 95 fait la même demande de bienveillance.
Le SE UNSA 95 se félicite de la signature du protocole PPCR qui a vu le ratio HC passer de 13 à 17%. Ce sont 80 collègues supplémentaires sur le département pour la campagne 2020 qui passent à la HC. Mais nous demandons que soient promus non pas 390 mais 391 collègues pour arriver à 17% et non 16,97%.
La HC valide une carrière longue et pleine dans notre ministère.
L’avancement, quant à lui, est une prérogative qui n’existera plus à la rentrée prochaine. Notre ancien DASEN disait qu’il fallait être exemplaire pour ne pas léser les collègues. Eh bien non ! Ce n’est malheureusement pas le cas. L’exemplarité voudrait que ce travail soit transparent : il ne l’est pas pour la classe exceptionnelle dont nous ne connaissons pas les critères discriminants. Parallèlement, en plus de perdre cette vision paritaire de l’avancement des collègues, ces derniers n’auront plus le droit de le vérifier et de demander un point d’étape sur cette promotion à leur administration. Effectivement, selon les mots utilisés par la DGRH, ce n’est pas une demande du collègue, mais un avantage de la part de l’administration. Si en plus de ne plus présenter les résultats aux OS, les collègues ne peuvent plus contester cette promotion, comment ne pas penser que c’est le fait du prince ? Le SE UNSA 95 tient à rappeler son opposition à une promotion au mérite.
Un autre dispositif pose question au sein de la profession : la rupture conventionnelle est toujours en attente d’application dans notre département.
Nous tenons à remercier chaleureusement les collègues des services administratifs qu’ils soient en circonscription ou à la DSDEN. Ils ont toujours répondu à nos interrogations. Un recrutement à la hauteur des enjeux de l’école Républicaine serait un message aussi envoyé à toute la profession.
Somme toute, le SE UNSA 95 tient à rappeler le besoin de communication au sein de notre département entre l’équipe dirigeante et la base. Au sein de métiers comme les nôtres, la relation saine et apaisée est l’unique socle à maintenir.
Merci pour votre Ă©coute.
Madame la Directrice Académique,
Messieurs et Mesdames les membres de cette commission.