Article publié le vendredi 20 décembre 2019.
Sur le dossier de la réforme des retraites,
l’UNSA mène depuis le début son action sur deux
fronts : en proposant et négociant jusqu’au
bout, en se mobilisant autant que nécessaire.
À l’issue de la réunion du 19 décembre avec
le Premier Ministre, l’UNSA prend acte
d’ouvertures qui rejoignent nos propositions.
Sur la pénibilité
L’UNSA avait demandé que les critères de
pénibilité soient étendus, équitables et
accessibles aux salariés des secteurs publics
comme privé. Quelques avancées sont à noter :
- La première, et elle est importante,
concerne l’extension de la prise en compte de
la pénibilité pour les agents du public. Une
réflexion spécifique s’ouvrira pour la
Fonction publique hospitalière.
- L’abaissement du seuil concernant le travail
de nuit est Ă©galement une bonne chose.
Pour autant, il reste du chemin Ă parcourir
et l’UNSA poursuivra sa stratégie de
négociation. Pour l’UNSA, les critères de
pénibilité (manipulation de charges lourdes,
travaux insalubres, travail au contact d’agents
chimiques dangereux…) doivent aussi être
intégrés dans le compte pénibilité et des
discussions s’engager réellement sur la qualité
de vie au travail.
Sur le minimum de pension
Le Premier ministre se dit favorable Ă aller
au-delà des 85 % initialement annoncés. Il est
ouvert comme nous le demandions Ă ce que ce
dispositif puisse s’appliquer aux temps
partiels. C’est un progrès mais l’UNSA maintient
sa demande que ce minimum soit porté au niveau
du SMIC. Les discussions qui s’ouvrent nous
permettront de défendre cette idée.
Sur les fins de carrière
L’UNSA avait également demandé que ce sujet soit
sur la table. Ce sera le cas avec un chantier
spĂ©cifique qui dĂ©marrera dès janvier. Suite Ă
des négociations, la retraite progressive
pourrait ĂŞtre, Ă©galement permise dans la
Fonction publique. Le Premier ministre a cité
les agents hospitaliers et les enseignants. Nous
nous battrons pour que d’autres catégories
soient concernées.
Sur les régimes spécifiques
et les secteurs les plus impactés
L’UNSA a exigé à nouveau des garanties
sectorielles : dans les transports, dans la
Fonction publique territoriale et hospitalière,
chez les enseignants et pour les métiers exposés
à la dangerosité et à la pénibilité.
- Dans les transports publics, le Premier
ministre a annoncé vouloir respecter le
contrat social. Cela va dans le bon sens. Les
entreprises concernées doivent en faire la
preuve auprès des agents.
- La revalorisation des enseignants a été
réaffirmée et interviendra dès 2021. Une loi
de programmation fixera le détail du
calendrier et les montants engagés.
- L’UNSA poursuivra son action afin qu’il n’y
ait pas de punis, non plus, chez l’ensemble
des agents publics avec peu ou pas de primes,
en particulier dans la territoriale et
l’hospitalière.
- L’UNSA poursuivra son action également pour
qu’il n’y ait pas de punis. Elle agira ainsi
pour obtenir des avancées pour les salariés du
privé et les agents publics aujourd’hui sans
réponse.
Sur les droits acquis
L’UNSA avait demandé et obtenu que 100 % des
droits acquis dans le système actuel soient
préservés au moment du passage au nouveau
régime. Le Premier ministre s’est montré ouvert
à un mécanisme avancé par l’UNSA plus favorable,
notamment dans la Fonction publique, un calcul
des droits sur les 6 derniers mois d’une
carrière, proratisé au temps travaillé jusqu’en
2025. Cela fera l’objet d’un nouveau chantier de
négociations.
Des avancées et des ouvertures donc sur tous ces
sujets mais il sera nécessaire que les
concrétisations et des garanties arrivent
rapidement.
La ligne rouge de l’âge
pivot
La ligne rouge d’un âge pivot à 64 ans,
pénalisant dès 2022 l’ensemble des salariés, est
toujours d’actualité. Le Premier ministre reste
campé sur une volonté d’équilibre à court terme.
Pour l’UNSA, si l’équilibre du régime par
répartition est important, nous contestons son
urgence et l’option choisie. Les modalités
proposées aujourd’hui par l’exécutif sont donc
inacceptables. Seul signe d’ouverture, une
réunion où nous pourrons confronter les
différentes hypothèses tant sur les besoins
d’équilibre que sur les mesures pour y parvenir.
Une chose est sûre, nous ne voulons pas d’une
mesure punitive reposant sur les seuls salariés.
L’UNSA mobilisée sur tous
les fronts
Dès la semaine du 6 janvier, des réunions auront
lieu sur tous ces sujets y compris sur
l’équilibre financier du régime. L’UNSA y
participera pour défendre l’intérêt des salariés
et proposer des solutions. Notre action se
déploiera également auprès des parlementaires.
En revanche, si le gouvernement s’obstinait
sur la mesure paramétrique frappant les salariés
dès 2022 et si les réponses attendues sur les
autres sujets n’étaient pas au rendez-vous,
l’UNSA amplifiera sa mobilisation.
Parallèlement aux discussions où elle agira,
l’UNSA mènera le combat auprès de l’opinion
publique. C’est un enjeu majeur et on a vu dans
les sondages des derniers jours que notre
stratégie avait un impact sur l’appréciation des
Français, notamment sur la mesure d’âge.
La mobilisation de l’UNSA sera donc totale
en restant sur un objectif strictement syndical
et en visant l’efficacité. L’UNSA envisagera
toutes les formes d’actions nécessaires.
Laurent ESCURE
Secrétaire Général