Un quotidien de plus en plus lourd Ă assumer
Le rapport part d’un constat réaliste sur le sentiment de malaise et
sur les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les directeurs pour rĂ©pondre Ă
l’ensemble de leurs missions. Le rapport pointe ainsi les éléments
caractéristiques de la situation actuelle : manque de temps et de
moyens, complexification des missions, double casquette directeur et
enseignant, absence d’aide administrative…
Pour y remédier, la mission parlementaire fait des propositions pour
soulager les directeurs, revaloriser la fonction et penser une
organisation innovante de l’école.
Des propositions ambitieuses
La mission propose ainsi une décharge d’enseignement à mi-temps dès
5 classes et une décharge complète dès 10 classes. Pour le temps
non-déchargé, elle reprend une proposition du SE-Unsa et évoque la
possibilité de réaliser un temps d’enseignement sans responsabilité
d’une classe attitrée (en prenant en charge par exemple des groupes
d’élèves sur des créneaux).
Pour atteindre ces seuils de décharge, elle envisage plusieurs
possibilités : encourager les regroupements maternelle / élémentaire,
les regroupements intercommunaux ou encore la création de réseaux
collège – école sur le modèle de l’éducation prioritaire. La mission
n’envisage pas pour autant de solution nationale unique imposée sur
l’ensemble du territoire.
Pour le SE-Unsa, la logique de regroupement peut atteindre ses
limites géographiques et la spécificité de l’école maternelle doit être
maintenue.
Le rapport aborde Ă©galement la question du fonctionnement de
l’école : aujourd’hui, l’école n’a pas de statut juridique. De ce fait,
elle n’a aucune autonomie budgétaire, se retrouve sous la dépendance
double des communes et de la direction académique, et son directeur
n’est pas un interlocuteur règlementairement reconnu pour les
partenaires de l’école.
Pour le SE-Unsa, esquisser des réponses à ces éléments amène à s’interroger sur la notion d’établissement dans le 1er degré.
Des limites
Concernant la revalorisation, pour la mission, celle-ci passe
uniquement par la création d’un nouveau corps. Mais pour celles et ceux
qui resteraient directeurs comme actuellement, il n’y a pas de
proposition concrète.
En dehors des regroupements, peu de propositions concernent les
écoles de 1 à 4 classes, alors que celles-ci représentent 48% des
Ă©coles.
Pour l’aide administrative, dont le rapport souligne l’importance, celle-ci ne serait pas financée directement par l’Etat.
Enfin, les rapports enseignant / directeur / IEN ne sont pas
dĂ©veloppĂ©s alors que la proposition d’un nouveau corps est de nature Ă
les modifier.
Le SE-Unsa
considère que ce rapport identifie bien à la fois les difficultés
d’exercice mais aussi les limites de la situation actuelle. Le rapport
fait ainsi des propositions ambitieuses y compris en terme de moyens.
Le SE-Unsa ne les partage pas toutes mais le ministère doit
maintenant faire savoir quelle est sa détermination à construire des
solutions pérennes pour les directeurs et le fonctionnement de l’école.
Lors de notre semaine nationale sur la direction, le SE-Unsa a largement
démontré qu’l fallait avancer résolument.