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Monsieur l’Inspecteur d’Académie
Directeur des services départementaux
De l’Education Nationale du Val d’Oise
Immeuble « Le Président »
2A, avenue des Arpents
95525 CERGY PONTOISE CEDEX
Cergy, le 20 septembre 2017
Objet : Demande d’une aide administrative dans toutes les écoles du département.
Monsieur l’Inspecteur d’académie,
Les directeurs d’écoles du département ont été destinataires en date du 15 septembre dernier d’un courrier dans lequel vous expliquez « qu’il ne vous est plus possible d’autoriser le recrutement ou renouvellement de contrats CUI sur une mission d’assistance administrative aux directeurs d’école. »
Nous prenons acte de cette impossibilité qui est la votre, répondant à une directive ministérielle.
Toutefois, dans votre courrier, les arguments utilisés ont choqué la profession.
L’accompagnement de la situation des élèves en situation de handicap représente certes une priorité au plan national. Il ne s’agit pas d’opposer l’accompagnement des élèves en situation de handicap à l’assistance administrative aux directeurs. Les deux sont nécessaires, vous en avez sans aucun doute conscience.
La différence, c’est uniquement la force de médiatisation d’un tel choix : l’un fait écho auprès du public, l’autre est invisible.
Il nous semblait que la simplification des taches des directeurs était également une priorité. Pour rappel, les directives passées auprès des recteurs afin que ce dossier soit effectivement traité. Qu’en a-t-il été dans la réalité ? Un groupe de travail « de principe »….. pour faire croire, pour répondre à la commande….. Mais en réalité, rien d’effectif !
Les directrices et directeurs du département, par respect pour leurs missions et investissements, méritent mieux que cela….
Les directrices et directeurs ont la volonté de bien faire leur travail, de répondre aux attentes du public, de relever les défis qui feront la réussite de l’école de demain.
Vous n’êtes pas sans connaître la complexité du métier de directeur d’école, les taches ne s’étant pas simplifiées, loin de là ….. Elles se sont densifiées et accumulées au fil du temps et des réformes.
On peut Ă©voquer en particulier :
- les écoles en réseau d’éducation prioritaire. N’est ce pas également une priorité ?
- les écoles chargées d’une ULIS ? Les directeurs auront-ils encore la possibilité matérielle d’assister aux équipes de suivi ?
Il est vrai que la mise en place des contrats aidés, avec un volet EVS, a été une petite bulle d’air pour ceux qui ont eu la chance d’en profiter et une lueur d’espoir pour toute la profession. Car toute école, y compris la plus petite perdue au fin fond du Vexin, devrait pouvoir bénéficier d’un moyen humain :
- aide administrative
- accueil au public (téléphonique et à la porte de l’école)
- assistance aux élèves et aux équipes…..
Comment expliquer par ailleurs que certaines écoles, comptant 18 classes et plus, avec plus d’élèves que certains collèges, ne bénéficient d’aucun moyen alors que ces mêmes collèges disposent de moyens de secrétariat, de comptabilité, de CPE ?
En tout état de cause, à l’impossible nul n’est tenu.
On ne peut pas demander Ă une directrice, un directeur qui est en classe de :
- répondre au téléphone
- ouvrir à un élève en retard
- ouvrir à un taxi ou un intervenant pour une prise en charge d’enfant en situation de handicap (en laissant ses élèves seuls dans la classe)
- recevoir un parent dans de bonnes conditions….
- prendre indéfiniment sur ses soirées, week-ends, vacances pour faire le travail qu’aurait pu accomplir une aide administrative et qu’il n’a pas eu le temps de faire pendant sa journée, après son temps de classe
- répondre aux injonctions
- innover, mettre en place des dispositifs qui seraient utiles pour les élèves, les collègues, l’école…..
Les aides administratives ne relèvent pas du confort mais bien d’une nécessité.
Monsieur l’Inspecteur d’académie, vous comprendrez que, dans cette situation, les directeurs devront prioriser leurs actions :
- Priorité aux élèves,
- Priorité aux collègues
- Priorité à l’intérêt de l’école
Peut-être que le « raisonnement par l’absurde », efficace en mathématiques mais pas seulement, aura raison de la déraison.
Nous vous prions de croire, Monsieur l’Inspecteur d’académie, en l’assurance de notre dévouement au service de l’école et de l’éducation.
Pour le SE-Unsa,
Olivier FLIPO