Face à la grave crise de recrutement dans l’Éducation nationale et à ses conséquences pour les élèves et les personnels pour l’année 2022-2023, le SE-Unsa dépose une alerte sociale et fait part de ses propositions par un courrier officiel au ministre Pap Ndiaye.
Dès sa première rencontre le 24 mai avec le ministre, le SE-Unsa lui a exprimé sa vive inquiétude quant au fort déficit en personnel qui menace le fonctionnement de notre Service public d’éducation. Malgré une demande unanime des organisations syndicales en Comité technique ministériel, la rue de Grenelle ne donne toujours pas de visibilité sur ce qui est mis en place.
Pour le SE-Unsa, il faut des mesures immédiates et fortes afin de sécuriser non seulement la rentrée mais aussi l’ensemble de l’année scolaire. Sans cela, au-delà des problèmes qui seront apparents dès les premiers jours de septembre c’est toute l’année qui sera profondément impactée avec une grave dégradation des conditions d’enseignement et d’éducation de nos élèves et un lourd impact sur les personnels déjà très marqués par la succession de crises.
L’avis du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, il faut :
- l’augmentation immédiate du nombre de fonctionnaires stagiaires par le recrutement dès ce mois de juillet des candidats figurant sur les listes complémentaires de tous les concours, et pas uniquement ceux des disciplines et territoires déficitaires ;
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le recrutement en urgence et en nombre suffisant de personnels contractuels, eux-mêmes sécurisés financièrement et professionnellement :
- Leurs contrats doivent être immédiatement prévus jusqu’au 31 août 2023, rémunérés a minima à l’indice 388 sur l’ensemble du territoire, avec un avancement indiciaire au niveau immédiatement supérieur pour les contractuels renouvelés dans leurs fonctions au 1er septembre 2022 ;
- Leur accompagnement doit être assuré pour leur prise de fonction puis pour faciliter, par la suite, l’accès à un emploi statutaire.
- des conditions de rémunération, d’indemnisation et de travail sécurisantes pour les étudiants en alternance ;
- la revalorisation des différents tutorats ;
- des recrutements d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) en nombre suffisant et dans des conditions qui leur permettent de sortir de la précarité ;
- des recrutements d’assistants d’éducation (AED) en nombre important dans le second ainsi que dans le premier degré.
En complément de ces mesures immédiates, il faut engager un travail profond sur l’attractivité de nos métiers : revalorisation conséquente, prise en compte sérieuse des conditions de travail, gestion humaine des ressources, remise à plat de la formation initiale et des conditions d’entrée dans le métier, visibilité pluriannuelle des recrutements.
Compte-tenu de la gravité de la situation, le SE-Unsa souhaite qu’un dialogue social sincère et nourri s’engage afin de permettre à notre Service public d’éducation de jouer pleinement son rôle fondamental dans notre pays.