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SE-UNSA 87


 Par SE087

L’Intersyndicale éducation (UNSA Education, FO et CGT) a décidé de boycotter le CSAA du 27 mars : pourquoi ?

 

Depuis le 19 janvier dernier, le peuple est dans la rue pour faire la démonstration d’un rejet massif du projet de réforme des retraites.

Le gouvernement pensait par « la pédagogie » faire avaler ce projet aussi injuste qu’inutile. Plus il expliquait son projet, plus il était rejeté par l’opinion publique ! Il en a fait un projet totalement impopulaire par son mépris toujours plus affiché, sa condescendance et les nombreux mensonges qui ont été mis au jour au cours des derniers mois.

L’intersyndicale a décortiqué méthodiquement et mis à jour les conséquences réelles de cette réforme, notamment sur les femmes, les carrières longues et sur le creusement d’inégalités particulièrement marquées et amplifiées au moment de la retraite... Une mobilisation exceptionnelle s’est inscrite et s’inscrit toujours dans la durée.

Depuis le début de la mobilisation, les personnels de l’éducation ne s’y sont pas trompés. En effet, les personnels des écoles, établissements et services ont été fortement mobilisés ces dernières semaines, montrant la force collective qui structure nos professions sur tout le territoire. Nos métiers, exercés majoritairement par des femmes et dans des conditions qui ne cessent de se dégrader, rendent cette réforme d’autant plus inacceptable.

Aujourd’hui, cette réforme est non seulement impopulaire mais elle n’a plus une once de légitimité politique puisque l’absence de majorité à l’Assemblée a contraint la Première Ministre à avoir recours à l’article 49-3 de la Constitution, vrai déni de démocratie. L’exécutif et sa minorité ne peuvent imposer ce projet funeste par la violence.

Ce texte n’a d’autre avenir que d’être retiré ! Et nous continuerons à nous mobiliser jusqu’au retrait !

Dans le même temps, le gouvernement multiplie les provocations à l’égard des personnels de l’éducation : revalorisations insuffisantes dans le cadre du “socle”, missions supplémentaires inacceptables dans le cadre du “pacte”, suppressions de postes qui auront dès la rentrée 2023 des conséquences scandaleuses, tant pour les personnels que pour les élèves !

Les cartes scolaires du 1er degré se sont déroulées dans des conditions de dialogue tout aussi contestables : rejetées par les communautés éducatives, elles sont mises en œuvre à marche forcée. Par ailleurs, malgré les alertes sociales académiques et départementales, les autorités académiques refusent de faire la transparence sur l’utilisation des moyens alloués aux écoles dans l’Académie. Tout laisse à penser que les cartes scolaires sont désormais totalement déconnectées des réalités budgétaires et de fonctionnement réel des écoles.

En académie, nous constatons encore dernièrement ce fonctionnement d’opacité et de refus de dialogue avec les organisations syndicales représentantes des personnels : convocations en GT en toute dernière minute avec des documents plus que succincts. Nous sommes ainsi considérés comme des chambres d’enregistrement tant par notre ministère que notre Rectorat. Tout cela pour faire passer des moyens provisoires confortant une politique de recours accru aux personnels contractuels précaires et pour renforcer l’objectif de promotion de l’apprentissage en LP au détriment de l’enseignement scolaire professionnel. Ces politiques détruisent notre service d’éducation à destination de tous nos jeunes !

Après le blocage du Rectorat qui a empêché la tenue du CSA le 17 mars dernier, nous boycottons à nouveau ce lundi 27 mars la tenue de cette instance : quel intérêt de maintenir un dialogue social avec notre administration locale alors même que notre président de la République a catégoriquement refusé de recevoir notre intersyndicale nationale ?

Nous n’ acceptons plus le mépris du Président de la République et de son gouvernement qui a trop duré !