Nous avons pris l’habitude de nous servir de nos Brèves de PE comme d’une sorte de "défouloir" pour dénoncer les aberrations que notre administration nous fait parfois subir.
Aujourd’hui, il en sera tout autre. Une fois n’est pas coutume, nous allons remettre les pendules à l’heure. En effet à plusieurs reprises au cours des derniers mois, nous avons subi la plume assassine de nos collègues d’un autre syndicat. Mais comme nous avons été élus pour défendre vos intérêts et vous représenter dans les instances, et non pour perdre notre temps à cracher sur les autres par plumes interposées, nous n’avons jamais pris la peine de répondre à ces attaques stériles qui ne font en rien avancer la profession.
Le vendredi 25 juin s’est tenu le CTSD "ajustements de carte scolaire" pour la rentrée 2021. Comme à l’habitude, l’ensemble des organisations syndicales siégeant dans ces instances en fait un compte-rendu transmis par la suite à l’ensemble de la profession. A l’UNSA Education, nous prenons soin dans ces écrits de ne vous transmettre que ce qui s’est dit en séance, et non de marquer nos opinions et avis sur ce que disent et font les autres. Cela se nomme le respect du pluralisme. Nous n’avons également pas pour habitude de lire les compte-rendus des autres Organisations Syndicales. Heureusement pour nous, nos adhérents veillent au grain. Aussi l’un d’entre eux nous a-t-il transmis vendredi soir un extrait du compte-rendu de nos collègues de la FSU que voici :
L’UNSA demande si des élus du nord du département évoluent sur leur vision du tissu scolaire suite à leur entretien à la DSDEN.
La FSU dénonce cette vision uniformisante et numérique du tissu scolaire. Il est inacceptable que les questions du bien fondé ou pas des petites entités à multi-niveaux dans des écoles certes petites mais qui évitent aux élèves de vivre des journées à rallonge dans les transports scolaires, soient un prétexte de gestion du manque de postes dans le département. La FSU revendique une école à l’échelle humaine, en cohérence avec l’âge des enfants qu’elle accueille et s’oppose à des structures de plus en plus grosses qui sont regroupées en 1 endroit à des kilomètres (voire des dizaines de kilomètres) du lieu d’habitation des enfants.
Si la FSU y est allée de sa complainte, il est de notre devoir de rétablir la vérité. Car NON, nous n’avons pas de vision numérique du tissu scolaire ! NON nous n’intervenons pas en CTSD pour faire fermer des structures scolaires qui obligeraient les élèves à faire des dizaines de kilomètres pour rejoindre leur école. Seulement, nous PENSONS et REFLECHISSONS la carte scolaire !
En effet, celle-ci est traitée annuellement depuis qu’elle existe. Et quand on demande à l’administration pourquoi il en est ainsi, on nous répond laconiquement que le budget de l’Etat étant voté à l’année, il en de même pour les décisions de l’Education Nationale.
Concrètement, une carte scolaire faite à l’année, ça veut dire des écoles qui font le yoyo entre ouvertures et fermetures, des collègues qui s’inquiètent d’être nommés sur des postes qui risquent de fermer à la rentrée, des organisations pédagogiques amenées à être bouleversées d’une année sur l’autre ...
Bref, à l’UNSA Education, ce que nous demandons, c’est que l’administration de l’Education Nationale soit en capacité d’insuffler une réflexion aux élus quant à l’organisation de leur territoire et de leurs écoles, le but n’étant bien évidemment pas de faire fermer des écoles, mais de réfléchir à un maillage qui permettrait aux élèves d’évoluer scolairement dans un RPI avec des classes à un ou deux niveaux, plutôt que de faire perdurer des écoles avec des classes de 12 élèves à 4 ou 5 niveaux. Mais qui et à quel moment a-t-on parlé de fermeture ? Et bien jamais, bien évidemment ...
Réfléchir la carte scolaire, c’est juste penser l’Ecole pour qu’elle soit au plus près des besoins des élèves et de leurs familles. Et cela passerait peut être par le fait de la concevoir de façon pluri-annuelle, de façon à ce que les équipes et les organisations aient le temps de s’installer et de faire l’expérience d’une organisation pédagogique qui pourrait perdurer dans le temps.
L’Ecole est ce que chacun des membres de la Communauté Educative en fait et en fera.
Les élu.e.s sont attaché.e.s à leur école, et c’est tout à fait normal. La réflexion qui, à notre sens, devrait s’engager, serait de chercher comment pérenniser les structures scolaires en baisse d’effectifs de façon à ce qu’elles ne ferment pas, mais qu’elles s’organisent différemment en combinant les réflexions des élus, de la DSDEN 87, et en y associant bien évidemment également les acteurs de terrain que sont les enseignant.e.s.
En conclusion, il est de mauvais ton de nous prêter des réflexions qui ne sont pas les nôtres, d’autant plus que, ce que la FSU dénonce, elle ne l’a même pas formulé en séance.
Tenons-nous en donc à l’essentiel : l’Ecole
(Cet article a été rédigé par un dimanche après-midi pluvieux -le 27 juin-, en dehors donc des heures de travail syndical)