Les
directrices et directeurs qualifient leur métier de polyvalent et à
responsabilité, chronophage, avec des aspects pénibles. La crise
sanitaire a accentué encore davantage les défis quotidiens. Cependant,
malgré leur charge de travail, leurs responsabilités et missions
accrues, leur rémunération n’a pas été revalorisée en conséquence. Pour
le SE-Unsa, il est urgent d’augmenter leur rémunération et de faciliter
l’exercice de leurs missions.
Les conditions d’exercice
La
consultation des directrices et directeurs d’école de novembre 2019
réalisée par le ministère de l’Éducation nationale mettait en exergue
plusieurs points caractérisant ce métier : polyvalent et à
responsabilité, chronophage, avec des aspects pénibles où le besoin de
soutien est prégnant.
Le
sondage Ifop dresse un terrible point de situation : seuls 7 % des
directrices et directeurs estiment que leurs conditions d’exercice vont
s’améliorer, et ils sont 55 % à penser qu’elles vont se dégrader.
Les propositions du SE-Unsa
L’exercice des missions des directrices et directeurs d’école doit être facilité.
Pour le SE-Unsa, cela doit notamment passer par :
- Un secrétariat
administratif formé et pérenne pour toutes les écoles. Cette fonction a
été assurée dans certaines écoles par des personnels en contrats aidés
n’ayant jamais bénéficié de formation. Elle a totalement disparu
aujourd’hui des écoles, suite aux restrictions gouvernementales sur
l’emploi aidé.
- L’amélioration du régime de décharge de direction pour tous.
- Une formation continue
des directrices et directeurs régulière et adaptée aux évolutions du
métier. Elle doit prendre en compte la réalité quotidienne (gestion de
groupes, prise de parole, animation de réunions, gestion des conflits,
utilisation de logiciels et d’applications, démarches à effectuer ne
relevant pas directement de l’Éducation nationale et interlocuteurs à
contacter…) et ne pas rester centrée sur les textes réglementaires.
- Des outils numériques facilitant le travail.
- Un bureau dédié et une connexion internet fiable.
- Un service juridique sous forme de plateforme téléphonique.
- Un référent à qui les directrices et directeurs pourraient poser leurs questions.
Rémunération
> Historique
En
2006, la signature du protocole de mesures pour les directeurs d’école,
obtenue grâce au seul SE-Unsa, a permis une augmentation de 20 % de
l’ISS (indemnité de sujétions spéciales).
De
nouvelles augmentations ont eu lieu à la rentrée 2014. L’ISS, qui était
de 925 € bruts annuels pour tous les directeurs avant 2006, est alors
passée à 1 795 € pour les écoles de 1 à 3 classes, 1 995 € pour les
écoles de 4 à 9 classes, et 2 195 € pour les écoles de 10 classes et
plus.
Les
négociations engagées avec le ministère en 2020 ont permis d’obtenir
une nouvelle avancée avec la pérennisation de l’indemnité de 450 € (voir
notre article :
enseignants.se-unsa.org/Indemnite-directeur-d-ecole-ISS-direction). Mais les personnels attendent une revalorisation globale qui nécessite une programmation pluriannuelle.
> Situation actuelle
Aujourd’hui la rémunération des directrices et directeurs se compose de 3 parties :
- une bonification indiciaire (BI) qui dépend du nombre de classes :
- Classe unique : 3 pts (14,06 € bruts/mois)
- 2-4 classes : 16 pts (74,97 € bruts/mois)
- 5-9 classes : 30 pts (140,58 € bruts/mois)
- 10 classes et plus : 40 pts (187,44 € bruts/mois)
- une « nouvelle » bonification indiciaire (NBI) identique pour toutes les écoles : 8 pts (37,49 € bruts/mois)
- une indemnité de
sujétions spéciales (ISS) qui comprend une part fixe et une part
variable en fonction du nombre de classes de l’école :
- Part fixe : 1 745 €/an soit 145 € bruts/ mois (avec l’indemnité de responsabilité)
- Part variable :
- Directeurs 1-3 classes : 500 €/an soit 42 € bruts/mois
- Directeurs 4-9 classes : 700 €/an soit 58 € bruts/mois
- Directeurs 10 classes et plus : 900 €/an soit 75 € bruts/mois
Les propositions du SE-Unsa
Le SE-Unsa demande pour eux :
- une augmentation de la BI pour toutes les directrices et tous les directeurs ;
- la création d’un
groupe supplémentaire pour la BI « 15 classes et plus » (car il existe
aujourd’hui de grands groupes scolaires) ;
- la création d’un
groupe 4-9 classes pour la BI (aujourd’hui, un directeur 4 classes
perçoit la même ISS qu’un directeur 5 classes, mais une BI inférieure) ;
- une ISS de 250 euros mensuels minimum (contre 187 euros minimum aujourd’hui).